Petit à petit, Angelababy (quel pseudonyme !) creuse son sillon dans l’industrie du cinéma de Hong Kong en manque de nouvelles têtes et d’actrices débutantes. Une petite dizaine de films, essentiellement de bons gros films commerciaux, mais où elle parvient à exister. Dans Love you you, elle a pour partenaire Eddie Peng, jeune premier romantique au teint halé, à la chevelure légèrement hirsute (ici, teinte en rouille comme Louis Koo auquel on pense parfois). Comme dans toute comédie romantique (et Love you you balance ses guimauves à chaque mouvement de scénario), le duo va tomber amoureux malgré les obstacles et les contraintes.
Xiami (Angelababy) travaille dans un cabinet d’avocat. Elle peut lire sur les lèvres et cela lui vaut d’être engagé par You JK qui cherche à faire surveiller le gérant d’un hôtel, appelé Love You You Resort, situé sur une petite île de Malaisie. La clientèle principale est des couples qui viennent se marier dans un cadre idyllique et exotique. La plage de sable blanc, la mer limpide, le soleil, tout ça, tout ça. On est placé dès le départ dans les purs clichés romantoc pour gens aisés. You Lele (Eddie Peng) est le directeur de l’hôtel, un jeune homme énergique qui force ses employés à vite aller bosser, à ne pas perdre de temps. Lele met tout le temps la main à la pâte. Avec Xiami, il va aider un couple de clients à se réconcilier. Les arguments qu’ils leur donnent sont aussi caricaturaux que les raisons qui ont poussé ce couple à se disputer juste avant leur mariage.
Jusqu’à présent Xiami voyait Lele de manière peu avenante, mais elle se rend compte que c’est un garçon sympathique. Elle n’a pas encore succombé à son charme et à la force de ses muscles que ses larges débardeurs peinent à cacher. Mais ça viendra. Il reste cependant à Lele à comprendre la jeune femme. Elle a quelques secrets en plus de la mission qu’elle ne peut dévoiler. Le premier est qu’elle a vu précisément autour de cette île ses parents se noyer. Elle en garde des séquelles psychologiques qui l’empêchent de livrer ses émotions. Deuxième secret : elle est somnambule. Cela est censé créer des effets comiques, en vain. Finalement, cela permettra à Lele de se rapprocher d’elle en la liant avec une longue corde à leurs poignets. Et enfin, elle est sourde, ce qui a été dans son enfance une grande souffrance. De son côté, Lele n’est pas exempt de non-dits. C’est un homme très colérique et solitaire. On apprendra aussi que l’homme qui a engagé Xiami est le frère de Lele.
Love you you ne vole pas très haut, on reste aux lieux communs sur l’amour. Tout reste pudibond, jamais un baiser ne sera échangé, jamais personne ne se mettra entre eux, mais on dirait qu’ils font tout pour ne pas chercher à se comprendre, à s’expliquer, à parler calmement. Leur niveau d’incompréhension atteint un tel degré qu’on se demande comment ils ont pu tomber amoureux. D’ailleurs il faudra que Xiami prenne le journal intime de Lele (la seule scène un peu émouvante) pour qu’elle comprenne ses sentiments. Le film se termine sur une ode au rêve libéral quand Lele a enfin pu ouvrir son restaurant dans un quartier luxueux de Pékin parce que l’argent, finalement, résout tout.
Love you you (夏日樂悠悠, Hong Kong – Chine, 2011) Un film de Jingle Ma avec Angelababy, Eddie Peng, Zhu Yuchen, Zhou Yang, Angel He, Alvin Wong, Steve Yap, Bernard Hiew, Karena.
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