mercredi 23 mai 2012

The Tigers, the legend of Canton



Après s’être attaqué à Wong Fei-hung, le triturant dans tous les sens, le faisant passer pour un moins que rien dans ses deux parodie Once upon a time a hero in China et Master Wong vs Master Wong, Lee Lik-chi va trouver un autre pan de l’histoire : Sun Yat-sen et la résistance à l’armée japonaise. The Tigers, the legend of Canton est d’abord l’occasion de réunir devant la caméra les cinq membres du groupe The Wynners. Comme dans les deux autres parodies citées plus haut, ces tigres-là n’ont rien de bien vaillant. Au contraire ce sont des incompétents notoires et le titre du film qui parle de légende indique bien dans quelle direction on se dirige.

Comme il se doit, chaque personnage a son caractère. Alan To (Alan Tam) est persuadé d’être un superbe séducteur de femmes. Chung Kwok-yan (Kenny Bee), déguisé en Indiana Jones, chapeau et fouet en bandoulière, aide la veuve et l’orphelin. Avec ses vétements anachroniques, il est censé, dès qu’on le voit, apporter de l’humour. Sum Si-koon (Anthony Chan) est un lettré. Habillé en habits traditionnels, il peut discourir sur tous les sujets et régler tous les problèmes. En revanche, il ne sait pas se battre. Jian (Bennett Pang) est un esprit alerte pourvu d’une grande mémoire. Enfin, Keung (Danny Yip) prétend posséder des dons de divination. A eux cinq, ils semblent donc armés pour affronter les Japonais ennemis. Wah (Nat Chan) les a dépêchés pour les combattre. Ils se reconnaissent au signe sur leur valise : un soleil japonais barré.

Seulement voilà, une fois réunis tous ensemble à Shanghai pour venir en aide à Sun Yat-sen qui a disparu (et qu’on ne verra jamais), ils ne trouvent pas Wah, qui dans des gags qui ponctuent le film, se trouvent toujours dans des situations impossibles où il ne peut pas approcher les cinq sauveurs. Le meilleur gag donne le niveau du film : Wah arrive chez les cinq tigres, il rentre par la fenêtre, rentre dans les toilettes qui sont piégées et se voit expédié, tête la première au beau milieu du marché de la ville. Les héros sont ici des tocards qui trouvent le message laissé à leur intention mais l’interprètent de travers. Ils sont persuadés qu’ils doivent sauver Yuen (Anthony Wong) et arrêter Sun Yat-sen. C’est donc toute une série de quiproquos qui sert de fil conducteur au scénario.

Car Yuen est dans le camp des annemis. Anthony Wong ne fait pas dans la dentelle avec son personnage de renégat à la petite moustache à la Hiro Hito (ou à la Hitler selon ce qu’on y voit), au rire sardonique et au regard torve de l’expert en traitrise. Face aux cinq membres des Wynners, c’est lui qu’on attend à chaque scène. L’allié japonais de Yuen est le redoutable général japonais surnommé « le poing invisible » (Leung Kar-yan), c’est à lui que sont dévolues les scènes d’arts martiaux. Et les femmes sont au nombre de deux : Alan et Yan vont tous les deux tomber amoureux de Lam (Monica Chan) et ne même pas regarder sa copine Siu Yuen (Kingdom Yuen). Une romance nunuche destinée à créer un suspense entre les deux hommes : leur amour ne va-t-il pas troubler leur mission. Mais à ce niveau du film, on a déjà capitulé devant le scénario balourd et la pauvreté des gags. Après avoir bine travaillé avec Alan Tam, Lee Lik-chi est allé vers d’autres cieux et a travaillé avec Stephen Chow pour Flirting scholar. Et franchement, on voit la différence.

The Tigers, the legend of Canton (廣東五虎之鐵拳無敵孫中山, Hong Kong, 1993) Un film de Lee Lik-chi avec Alan Tam, Kenny Bee, Anthony Chan, Bennett Pang, Danny Yip, Anthony Wong, Monica Chan, Kingdom Yuen, Nat Chan, Leung Kar-yan, Ku Feng, Gabriel Wong, Joey Leung.

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