dimanche 6 janvier 2013

Chow Yun-fat boy meets brownie girl


Etrange film que ce Chow Yun-fat boy meets brownie girl, parait-il inspiré d’une vieille légende coréenne que tout le monde connait là-bas. Ce qui étonne tout d’abord dans ce long-métrage édité en dvd en France début 2012, ce sont ces couleurs vives, tranchées, beaucoup de teintes chaudes – jaune et rouge – face à du vert et du bleu. On repère également les tâches caractéristiques et le collage de changement de bobines de films, donnant un aspect artisanal et finalement rétro. A cela il faut ajouter une petite musique, sorte de ritournelle qui plonge le récit dans l’imagerie du conte délaissant dès le départ tout réalisme et toute vraisemblance. Il faudra au spectateur abandonner ses habitudes d’un film coréen à l’histoire linéaire.

Le récit se centre autour d’une bague qu’une vieille dame veut récupérer. Problème, c’est Young-baek qui l’a récupéré il y a de cela trente ans. Young-baek est un petit mafieux doté d’étranges oreilles en pointe et vivant dans une sorte de hangar où un immense canapé et d’une peinture au visage grimaçant et aux couleurs criardes servent d’uniques mobilier. Il l’a donnée à sa sœur et va tenter de la récupérer. Mais aucune des deux femmes ne semblent vouloir transiger sur qui doit posséder la bague. La sœur avale l’anneau pour que les sbires ne la récupèrent pas. Quant à la vieille dame, elle ne se laisse pas impressionner par ce malfrat de pacotille et menace de l’écraser avec une jarre.

A propose de jarre, le jeune héros du film, par ailleurs ami de la vieille dame, en trouve une un jour dans la rue après avoir aidé un vieillard à se déplacer en le portant sur son dos. Etonné de voir les décors autour de lui se modifier, Gontae prend cette immense jarre chez lui et s’en sert pour y élever des escargots. Gontae, immense fan de Chow Yun-fat dont les photos ornent la cave où il habite, se rend un jour compte que son logement est bien rangé, bien propre et comprend qu’une belle jeune femme s’occupe de son ménage. Elle a élu domicile dans cette jarre et ce sont sans doute les escargots qui se sont transformés, tout comme les décors pouvaient changer d’apparence et devenir soudain un immense champ de tournesols en fleurs.

Le récit de Chow Yun-fat boy meets brownie girl passe ainsi d’un décor à un autre, de la cave de Gontae au loft de Young-baek, les personnages se déplacent également et révèlent dans des longues scènes de dialogue en plan séquence leur passé et leur angoisses actuelles. Ce n’est rien de dire que le film n’en est pas à une bizarrerie près l’apparentant à une sorte de rêverie constante (comme lorsque Gontae se réveille soudain et voit dans sa cave des monstres orange et bleus en train de ricaner). Puis, parfois le film s’emballe soudain un peu, une musique se fait entendre (petites percussions rigolotes), les plans se font plus courts et le montage plus rythmé. Bref, Chow Yun-fat girl meets Brownie girl tire sa singularité de tous ses éléments hétérogènes qui en font un film très bancal et souvent inabouti mais suffisamment dégénéré pour rester indulgent.

Chow Yun-fat boy meets brownie girl (우렁각시Corée, 2002) Un film de Nam Ki-woong avec Gogooma, Gi Ju-bong, Choi Seon-ja, Cho Jae-hyun, Lee Bong-gyu, Gong Ho-suk, Kim Yong-sun.

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