dimanche 24 mars 2013

Un visage inoubliable


Sorti en janvier 1941, Un visage inoubliable ne parle que de la guerre coloniale que menait alors le Japon, et en l’occurrence, le front dans la province chinoise du Hubei. L’idée du film, d’une très courte durée, est de ne pas filmer la guerre mais d’axer le récit autour de la famille d’un soldat restée au Japon. Osumi (Ranko Hanai), l’épouse du soldat Soichi, mère d’un bébé, vit avec sa belle mère (Tsuruko Mano) et de Koji (Takashi Odaka), le jeune frère de Soichi. Le film montre un quartier où seules les femmes et les enfants sont encore là. Les seuls hommes présents sont l’instituteur et quelques fermiers. Koji et ses amis jouent avec le planeur en bois d’un de leur camarade. Koji monte sur un arbre pour récupérer le planeur et fait une chute. Il s’en sort avec une foulure à la jambe et doit rester allongé. Sa belle-sœur veut lui acheter un planeur pour le consoler de sa blessure.

Toute la famille vit dans la peur de ce qui pourrait arriver aux soldats, et Osumi dans l’angoisse de perdre son époux sur le front. La belle-mère apprend que son fils a été filmé dans les actualités et décide de se rendre en ville pour voir ces actualités. Trop émues, elle pleure pendant le reportage et ne peut pas voir Soichi à l’image. Puis, c’est Osumi qui part en ville pour voir son époux au cinéma mais elle préfère économiser son argent pour acheter un planeur à Koji. Ce dernier ne comprend pas pourquoi Osumi a fait ce choix. Un visage inoubliable (en l’occurrence celui du soldat au front) participe évidemment à l’effort de guerre. Chaque personnage du film affirme être fier de cette guerre à laquelle se livre le Japon. Sauf que Mikio Naruse montre clairement (en le diffusant plusieurs fois) que les actualités ne sont que de la propagande pour rassurer la population. Les visages tristes des l’épouse et la mère de Soichi rappellent qu’elles sont, elles aussi, victimes de la guerre.

Un visage inoubliable (なつかしの顔, Japon, 1940) Un film de Mikio Naruse avec Ranko Hanai, Tsuruko Mano, Takashi Odaka.

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