dimanche 15 janvier 2012

A Chinese torture chamber story


Comme tout le monde le sait, Wong Jing en plus de ses films qu’il réalise lui-même (et peu importe qu’il laisse ses assistants tourner à sa place comme cela se dit) a produit beaucoup de film (environ 130). Dans ces années bénies, il produit donc A Chinese torture chamber story, film érotique classé Catégorie III donc l’action se situe dans l’ère Ching. L’ouverture montre quelques scènes réjouissantes de torture : l’émasculation d’un homme, du plomb liquide versé dans le crâne d’un autre, une lame qui tranche en deux un troisième, entre autres joyeusetés. Tout cela pour expliquer de manière solennelle qu’on ne badinait pas avec la justice à cette époque. Et aussi un peu parce qu’on est dans un Catégorie III et que Bosco Lam et Wong Jing peuvent se lâcher.

C’est justement dans un tribunal que se trouve Petit Chou (Yvonne Yung) accusée d’avoir tué son époux Got Siu-tai (Wong Kwong-leung) qui a la particularité d’être pourvu d’un très long pénis. Or son sexe a explosé, recouvrant la pièce et le visage de Petit Chou de sang. Le juge Lau Shek-tung (Lo Hung), un homme d’allure sévère, portant une barbe digne de sa fonction, exhibe comme preuve une ordonnance prescrivant un aphrodisiaque à Got, malgré son handicap sexuel. Le juge accuse également le médecin Yang Ni-mu (Lawrence Ng) d’être complice de ce meurtre. La raison en serait simple : Yang est l’amant de petit Chou. Les deux nient toute liaison amoureuse. Pour les faire avouer, Lau Shek-tung, avec un regard lubrique, décide de les soumettre à la torture. Petit Chou qui reçoit vingt coups de badine. Elle ne confesse rien. Puis, ses doigts sont écartelés.

Que s’est-il passé dans la modeste demeure de Got et Petit Chou ? A grands coups de flash-back, tout cela est raconté. Yang Ni-mu engage Petit Chou parce qu’elle a des petits pieds et qu’il fantasme sur les femmes à petits pieds. Mais il est marié à Jane (Ching Mai) qui accepte mal les regards langoureux que son époux pose sur la nouvelle servante. Petit Chou s’est fait immédiatement une ennemie. La sœur de Yang (Oh Yin-hei) dont les tendances lesbiennes sont signalées tout de suite (elle se déshabille devant Petit Chou et l’asticote) va en revanche devenir sa plus fidèle alliée. Quant à la servante de la sœur (Kingdom Yuen), elle soufre de ne pas avoir de poitrine. Elle sera le personnage comique du film, celui qui permet de sourire entre une scène érotique et une scène de torture. Bref, on l’aura compris tous les rapports entre les personnages sont régis par leur sexualité, sexualité qu’ils répriment, cachent et jouissent en cachette.

A Chinese torture chamber story alterne les flashbacks et le récit au présent. Dans le tribunal, le juge devient de plus en plus sévère et vicieux. Il falsifie les preuves car il connait le nom de l’assassin de Got Siu-tai : c’est tout simplement son fils qui a une liaison avec la femme du médecin. Mais le but du jeu ici est de montrer la mauvaise foi du juge, sa manière sadique de mentir pour pouvoir torturer les deux amants. Rien ne leur sera épargné dans l’humiliation. Dans la narration de l’aventure entre Petit Chou et Yang Ni-mu, on découvre les plaisirs charnels divers et variés. En tant que médecin, il invente des instruments pour donner plus de plaisir. C’est certes un peu ridicule mais les actrices se trémoussent en couinant dans tous les sens.

Avec son sens de la démesure, Wong Jing n’hésite pas à aller dans le grotesque avec l’apparition d’Elvis Tsui et Lee Wa-yuet, qui, sur la musique des Wong Fei-hung, font l’amour frénétiquement en défiant les lois de la gravitation. Ils volent de branches en branches, se déloquent en un clin d’œil et baisent. Ou encore la scène où Got Siu-tai se fait branler par Petit Chou et qu’il éjacule des flots de sperme. Mais ce que l’on retient au final est que ce sont les hommes qui décident du désir des femmes. Le film n’est bien sûr en aucun cas un plaidoyer sérieux sur l’injustice et encore moins un chant sur l’amour libre. C’est un film qui tente de flatter la libido du spectateur (je pense que les spectatrices sont un peu exclues) mais avec moins de réussite et moins de beauté que Sex & Zen, qui reste le meilleur film dans le genre.

A Chinese torture chamber story (滿清十大酷刑, Hong Kong, 1994) Un film de Bosco Lam avec Yvonne Yung, Lawrence Ng, Wong Kwong-leung, Ching Mai, Oh Yin-hei, Kenny Wong, Elvis Tsui, Kingdom Yuen, Lee Wa-yuet, Lo Hung, Lee Siu-kei, Liu Fan, Dave Lam.

vendredi 13 janvier 2012

Boys are easy


Les trois filles de la famille Ching sont encore célibataires. Leur père (Richard Ng) avec la complicité du fils Siu-pei (Jimmy Lin) et de l’oncle Sai (Wu Fung) a trouvé un plan machiavélique pour les contraindre à se marier. Il les réunit le soir de son anniversaire pour leur annoncer une bien mauvaise nouvelle : il a un cancer, il ne lui reste plus que deux mois à vivre et aimerait qu’elles trouvent un bon mari et qu’elle se casent. Il faut dire que les demoiselles habitent encore chez leur papa. Par contre, le fils, lui semble trop jeune pour rentrer dans ce jeu du mariage. Voilà donc la chasse à l’homme de Boys are easy, pendant féminin de Perfect girls ou Doubles cause troubles. La machine Wong Jing est lancée.

Comme il se doit, pour la mécanique comique fonctionne, les trois filles Ching sont de caractère très opposés. Ching Siu-tung (Brigitte Lin), qui porte le même nom que le réalisateur chorégraphe, est policière. Elle porte une cravate, s’attache les cheveux longs et se comporte comme un mec. Le film s’ouvre sur son personnage quand elle chasse un truand (Ken Lo) qui décidera plus tard de mettre sa tête à prix pour assouvir sa vengeance. Elle tombe par hasard sur Simon Tse (Tony Leung Ka-fai), un gigolo qu’elle engage pour la faire passer pour son fiancé. Tony Leung Ka-fai et Brigitte Lin forment le duo vedette de Boys are easy car leur personnalité est opposée.

Les deux interprètes assument le show bien plus que les autres personnages. Simon Tse est considéré par Siu-tung comme une prostituée, renversant les rôles habituellement. Il parodie, dans une scène hilarante, Mark dans Le Syndicat du crime, arrivant dans le salon de « karaoké » avec un flingue dans chaque main sur la musique du film. Siu-tung prend peur et lui tire dessus. Ses cheveux sont tout ébouriffés, son visage noir de fumée et son air abasourdi. Mais, comme dans un dessin animé, il se baisse, sortant du plan, et remonte bien coiffé et tout nettoyé. On voit également Tony Leung Ka-fai faire un strip-tease dans une boîte. Plus tard, il prendra par erreur de la drogue et elle boira beaucoup d’alcool. A partir de ce moment, ils peuvent coucher ensemble et enfin rétablir l’ordre naturel des choses tel que le vante dans ses films Wong Jing. La seule question, à laquelle on connait la réponse, est de savoir s’ils vont s’aimer sincèrement.

Les deux autres sœurs sont dans le même cas. Elles ont rencontré deux hommes opposés à elles. Ching Siu-nam (Maggie Cheung) est assistante sociale et va tenter de remettre sur le droit chemin Wu Ying (Jacky Cheung), qui se passer pour un membre des triades dans son quartier. Elle va essayer de se rebeller en s’habillant en rockeuse et se faire appeler VietNam Rose. Lui va tenter de devenir un gentil garçon, d’arrêter de gueuler contre tour le monde et de s’habiller bien. Mais ils se rendent compte que, non seulement leur amour est sincère, mais qu’en plus ils se préfèrent avec leur vrai caractère. Enfin, Ching Siu-sze (Chingmy Yau) est infirmière. Pour une raison de quiproquo, elle se fait passer pour une prostituée et drague Chi Ko (Ekin Cheng) qui se fait passer pour un puceau. Boys are easy vaut ce que ce valent ses acteurs. Les deux premiers duos-couples sont les plus amusants. Le film se termine comme on l’imagine, les couples se disputent et se reconstituent grâce à la méchanceté du personnage de Sandra Ng, venue faire une apparition très lourde mais très drôle. Elle vient voler la fortune du père et tout le monde se liguera contre elle. A la fin, la norme l’aura emporté, comme on s’y attendait.

Boys are easy (追男仔, Hong Kong, 1993) Un film de Wong Jing avec Brigitte Lin, Maggie Cheung, Chingmy Yau, Tony Leung Ka-fai, Jacky Cheung, Ekin Cheng, Richard Ng, Jimmy Lin, Sandra Ng, Wu Fung, Shing Fui-on, Helena Law, Ken Lo.

jeudi 12 janvier 2012

Sorties à Hong Kong (janvier 2012)

The Great magician (大魔術師, Hong Kong - Chine - Japon, 2012)
Un film de Derek Yee avec Tony Leung Chiu-wai, Lau Ching-wan, Zhou Xun, Ambrose Hsu, Paul Chun, Yan Ni, Alex Fong Chung-sun, Sawada Kenya, Wu Gang, Tian Miao, Lam Suet, Daniel Wu, Tsui Hark, Vincent Kok. 128 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie à Hong Kong : 12 janvier 2012.

mercredi 11 janvier 2012

Les Guerriers de l'Apocalypse


Toutes les montres se sont arrêtées à 5h18 ce matin-là. Les soldats de l’armée japonaise allaient faire quelques manœuvres et ils constatent tous, durant le trajet, que l’heure n’avance plus. L’un d’eux remarque que Vénus a changé de place. A là tête de la brigade de vingt hommes, le Lieutenant Iba (Sonny Chiba), barbu comme il se doit, qui demande à tous si les montres fonctionnent. Le temps s’est figé et c’est alors que d’étranges phénomènes se produisent. De gros nuages violacés apparaissent, le soleil lui-même change de couleur, un cheval sur le bord de la mer semble touché par un étrange arc-en-ciel. On se croirait un peu dans le trip final de 2001 l’odyssée de l’espace. Les mouettes s’envolent en criant, des chevaux courent sans raison. Puis, la mer se démonte, de grosses vagues menacent un croiseur venu également pour les manœuvres. Et puis soudain, une grande lumière blanche aveuglante et le noir complet, plus une seule lumière jusqu’à ce qu’elle revienne et que les montres se remettent à marcher.

Au petit matin, la troupe ne comprend pas encore ce qu’il leur ait arrivé. La plage sur laquelle il se trouve n’a pas changé, mais l’environnement est totalement différent. L’usine électrique que l’on avait aperçue en début de film n’est plus là. Passé un moment d’hébétude, les soldats commencent à se poser des questions. L’un d’eux, qui a toujours une envie pressante de pisser, s’éloigne un peu et aperçoit des hommes sur la colline. Ils sont vêtus à la samouraï. Car en fait, ce sont des samouraïs. Et ces soldats d’un autre âge commencent à envoyer des flèches aux soldats de 1979. Ces derniers répliquent avec leur char d’assaut en tirant sur les arbres autour des samouraïs qui s’enfuient. Iba et ses hommes sont passés au milieu du 15ème siècle. Ils en font le constat avec un certain effroi mais ils doivent bien faire avec. Iba va demander aux marins du bateau de venir sur terre et aux pilotes de l’hélicoptère de se poser. Les armes et les moteurs marchent, et c’est tant mieux parce qu’ils vont devoir s’en servir.

Un chef de clan, Kategora (Isao Natsuyagi) arrive sur les lieux sur son cheval, dans son beau costume surmonté d’un demi-arc de ciel doré. Il présente tous les hommes de son château. Iba comprend qu’il se trouve en pleine guerre féodale. Kategora va voir les hommes du futur et s’interroge sur ces étranges machines. Il monte sur le char et tire à la mitraillette. Kategora est montré comme un gamin qui découvre un joujou. Il apprend de nouveaux mots (prononcer hélicoptère), s’amuse beaucoup sur les engins et ne semble pas vraiment étonné de voir tout ce monde. Il a autre chose en tête, engager Iba pour vaincre son ennemi mortel, le seigneur Kutoda, et mieux encore, prendre la place du shogun. Après tout, Iba est aussi un combattant, une machine de guerre. On voit alors les deux hommes sympathiser, sur une musique mi rock mi disco (la musique jurera constamment avec l’ambiance du film), aller faire des promenades ensemble, prendre des bains et discuter de la vie, la mort et la guerre sur un rocher au bord de plage. Il est nécessaire de dire que cette partie, où leur amitié nait, est l’une des parties les plus kitsch des Guerriers de l’apocalypse. La guerre est lancée, sauvage et violente d’autant que le film n’hésite pas sur le nombre de figurants à l’écran. La dernière demi-heure est entièrement dédiée à la bataille entre les soldats contemporains et ceux du shogun. Avec leurs simples flèches, mais en nombre largement supérieur, ils attaquent le char et l’hélico.

Avant cette bataille brillante et flamboyante, morceau de bravoure des Guerriers de l’apocalypse, le film montre les comportements des soldats d’Iba. On découvre le jeune soldat romantique qui voulait déserter pour rejoindre sa copine qui l’attend sur le quai de la gare. Le film jouera sur la temporalité (histoire de dire que rien n’a changé en cinq siècles), en montrant une reconstitution de bataille de la guerre féodale devant laquelle la jeune femme passe. L’une des inquiétudes d’un soldat est le choc temporal, l’angoisse de modifier l’Histoire. Un autre rencontre une jeune femme sauvage qui ne dira pas un mot pendant tout le film. Ils se suivront, se chercheront, s’aimeront sans doute. Un autre soldat choisit d’aider une jeune mère de famille dans ses tâches quotidiennes, il abandonne la brigade pour rester avec elle. Et enfin, il y a Yano (Tsunehiko Watase), l’ennemi de l’intérieur, l’adversaire personnel d’Iba. Ils se connaissent depuis des années (il est évoqué un coup d’état où l’un a arrêté l’autre) et ne s’apprécient pas. Leur affrontement précède la grande bataille et il est tout aussi brutal. Yano se rebelle, part avec quelques soldats piller les villages et violer des femmes, mais il va devoir affronter Iba. Et parce qu’Iba est joué par Sonny Chiba, l’acteur de films d’action viril qu’il est, va aller le choper à la mitraillette accroché au bout d’une corde suspendu à l’hélicoptère. C’est à ça qu’on reconnait un héros de film de guerre.

Les Guerriers de l'Apocalypse (戦国自衛隊, Japon, 1979) Un film de Kōsei Saitō avec Sonny Chiba, Toshitaka Ito, Jun Eto, Koji Naka, Mancho Tsuji, Raita Ryu, Shinichiro Mikami, Tadashi Kato, Tsunehiko Watase, Hiroshi Kamayatsu, Isao Natsuyagi, Haruki Kadokawa, Hitoshi Omae, Kentaro Kudo, Katsumasa Uchida, Shin Kishida, Hiroshi Tanaka, Hiroyuki Sanada, Mikio Narita, Mizuho Suzuki.

Encyclopédie 2012


2012

La Colline aux coquelicots (コクリコ坂から, Japon, 2011)
Un film de Gorō Miyazaki avec les voix de Masami Nagasawa, Junichi Okada, Keiko Takeshita, Yuriko Ishida, Rumi Hiiragi, Jun Fubuki, Takashi Naitô, Shunsuke Kazama, Nao Ohmori, Teruyuki Kagawa.
Sortie en France : 11 janvier 2012.

Hanezu, l’esprit des montagnes (朱花の月, Japon, 2011)
Un film de Naomi Kawase avec Tohta Komizu, Hako Oshima, Tetsuya Akikawa, Akaji Maro, Taiga Komizu, Kirin Kiki, Norio Nishikawa, Miyako Yamaguchi, Sen-nosuke Tanaka.
Sortie en France : 1er février 2012.

Apart together (團圓, Chine, 2010)
Un film de Wang Quan'an avec Lisa Lu, Qiao Yue, Feng Ling, Liu Yansheng, Xu Cai-gen, Lu Shanmin, Monica Mok, Baiyang, Mo Xiaotian, Lu Yan.
Sortie en France : 7 mars 2012.

Fengming, Chronique d'une femme chinoise (Fengming, a Chinese memoir,
凤鸣, Chine – Hong Kong – France, 2007)
Un film de Wang Bing. Documentaire avec He Fengming.
Sortie en France : 7 mars 2012.

Le Fossé (The Ditch, 夹边, Hong Kong – France – Belgique, 2010)
Un film de Wang Bing avec Cheng Zhengwu, Jing Niansong, Li Xiangnian, Lian Renjun, Lu Ye, Xu Cenzi, Yang Haoyu.
Sortie en France : 14 mars 2012.

I wish (奇跡, Japon, 2011)
Un film de Hirokazu Kore-eda avec Koki Maeda, Oshiro Maeda, Nene Otsuka, Joe Odagiri, Ryoga Hayashi, Hosinosuke Nagayosi, Kara Uchida, Kanna Hashimoto, Rento Isobe, Yui Natsukawa, Hiroshi Abe, Masami Nagasawa, Yoshio Harada, Kirin Kiki, Isao Hashizume.
Sortie en France : 11 avril 2012.

La Rizière (France, 2010)
Un film de Xiaoling Zhu avec Xiang Chuifen, Shi Guangjin, Wu Shenming, Yang Xiaoyuan, O. Xuexin, Yang Yingqiu.
Sortie en France : 2 mai 2012

11 fleurs (我十一, Chine - France, 2011)
Un film de Wang Xiaoshuai avec Yan Ni, Wang Jingchun, Liu Wenqing, Zhongguo Liuxing, Zhang Keyuan, Lou Yihao, Qiao Renliang, Mo Shini, Yu Yue, Zhao Shiqi, Cao Shiping, Cao Gang.
Sortie en France : 9 mai 2012

Saya Zamuraï (さや侍, Japon, 2010)
Un film de Hitoshi Matsumoto avec Takaaki Nomi, Sea Kumada, Kazuo Takehara,
Jun Kunimura, Itsuji Itao, Masatô Ibu, Rolly, Tokio Emoto, Satoru Jitsunashi, Fukkin Zen-Nosuke, Akinori Ando, Motohiro Toriki, Takumi Matsumoto.
Sortie en France : 9 mai 2012

The Day he arrives - Matins calmes à Séoul (북촌 방향, Corée, 2011)
Un film de Hong Sang-soo avec Yoo Joon-sang, Kim Sang-joong, Song Seon-mi, Kim Bo-kyeong, Kim Ee-seong.
Sortie en France : 16 mai 2012

La Vie sans principe (Life without principle, 奪命金, Hong Kong, 2011)
Un film de Johnnie To avec Lau Ching-wan, Richie Ren, Denise Ho, Myolie Wu, Lo Hoi-pang, Keung Ho-man, So Hang-suen, Eddie Cheung, Felix Wong, Ben Wong, Tam Ping-man, JJ Jia, Stephanie Che, Terence Yin, Yoyo Chen, Anson Leung, Ng Chi-hung, Lee Siu-kei, Vincent Sze.
Sortie en France : 18 juillet 2012

Guilty of romance (恋の罪, Japon, 2011)
Un film de Sono Sion avec Megumi Kagurazaka, Makoto Togashi, Miki Mizuno, Kazuya Kojima, Motoki Fukami, Chika Uchida,  Kanji Tsuda.
Sortie en France : 25 juillet 2012

La Servante (하녀, Corée, 1960)
Un film de Kim Ki-young avec Kim Jin-kyu, Ju Jeung-ryu, Lee Eun-shim, Um Aing-ran, Ahn Seong-gi, Go Seon-ae.
Sortie en France : 15 août 2012

Tokyo park (Tokyo koen, 東京公園, Japon, 2011)
Un film de Shinji Aoyama avec Haruma Miura, Nana Eikura, Manami Konishi, Haruka Igawa, Shota Sometani, Yo Takahashi, Takashi Ukaji.
Sortie en France : 22 août 2012

Les Enfants loups, Ame et Yuki (おおかみこどもの雨と雪, Japon, 2012)
Un film de Mamoru Hosoda avec les voix de Aoi Miyazaki, Haru Kuroki, Momoka Ôno, Yukito Nishii, Amon Kabe, Takao Owasa, Takuma Iraoka.
Sortie en France : 29 août 2012

Sauna on Moon (嫦娥, Chine, 2011)
Un film de Zou Peng avec Wu Yuchi, Lei Ting, Yang Xiaomin, Zhan Yi, Meng Yan, Pan Chunhui, Xia Houqiyu, Jia Jianyong, Yang Junjie, Zhu Yede, Xiao An.
Sortie en France : 26 septembre 2012

Le Chien du Tibet (The Tibetan dog, チベット犬物語 ~金色のドージェ~, 藏獒多吉, Chine – Japon, 2012)
Un film de Masayuki Kojima. Animation.
Sortie en France : 26 septembre 2012



Like someone in love (ライク・サムワン・イン・ラ, Japon – France, 2012)
Un film d’Abbas Kiarostami avec Ryo Kase, Rin Takanashi, Denden, Tadashi Okuno.
Sortie en France : 10 octobre 2012

In another country (다른 나라에서, Corée – France, 2012)
Un film de Hong Sang-soo avec Isabelle Huppert, Yoo Joon-sang, Jeong Yu-mi, Yoon Yeo-jeong, Moon Seong-geun, Kwon Hae-hyo, Moon So-ri, Kim Yong-ok.
Sortie en France : 17 octobre 2012

2/Duo (Japon, 1997)
Un film de Nobuhiro Suwa avec Hidetoshi Nishijima, Makiko Watanabe, Miyuki Yamamoto, Eri Yu.
Sortie en France : 31 octobre 2012.

Headshot (ฝนตกขึ้นฟ้า, Thaïlande – France, 2011)
Un film de Pen-ek Ratanaruang avec Nopachai Chaiyanam, Chris Horwang, Chanokporn Sayoungkul, Joey Boy, Apisit Opasaimlikit, Krerkkiat Punpiputt, Theeradanai Suwannahom, Nadim Xavier Salhani, Daisuke Kashiki, Yasu Peron.
Sortie en France : 31 octobre 2012.

Lili à la découverte du monde sauvage (마당을 나온 암탉, Corée, 2011)
Un film de Oh Seong-yun avec les voix de Moon So-ri, Yoo Seung-ho, Chois Min-sik, Park Cheol-min, Kim Sang-hyun, Jeon Sook-Kyeong.
Sorties en France : 31 octobre 2012.

Saudade (サウダーヂ, Japon, 2011)
Un film de Katsuya Tomita avec Wesley Bandeira, Chie Kudô, Chika Kumada, Shinji Miyadai, Tomohito Nakajima, Ai Ozaki, Fabiano Salgado, Ayano Sekine, Yasushi Sumida, Tsuyoshi Takano, Tomoko Takeda.
Sorties en France : 31 octobre 2012.

Genpin (玄牝 -げんぴん-, Japon, 2012)
Un film de Naomi Kawase. Documentaire.
Sorties en France : 7 novembre 2012.

lundi 9 janvier 2012

Oki's movie


Quatre parties, trois personnages : deux hommes et une femme, un sujet : le cinéma. Oki’s movie, parait-il tourné très rapidement de manière improvisée, adopte une forme courte (80 minutes), enfin débarrassée des lourdeurs du sentimentalisme de certains des films précédents de Hong Sang-soo. Les deux hommes, Song (Moon Seong-geun) le plus âgé et Jin-gu (Lee Seon-gyoon) le plus jeune tournent autour d’Oki (Jeong Yu-mi), jeune femme réservée en apparence. Elle est étudiante et son cœur est à prendre et hésite entre les deux. Elle va aller jusqu’à les comparer dans la partie qui donne son titre au film, en voix off, à un an de distance, elle amène les deux hommes faire la même promenade le jour de l’an. Alternativement, elle analyse les gestes, les comportements, ce qu’ils disent et ce qu’ils proposent de faire. Elle en vient à la conclusion qu’elle préfère le professeur Song au jeune étudiant Jin-gu. Cette décision est la suite logique, si une logique est possible en amour, des trois autres parties qui développent les personnalités de Song et de Jin-gu.

Dans la première partie, Jin-gu n’est pas un étudiant mais un cinéaste qui enseigne à la fac. Il n’a pas tourné depuis longtemps et son allure est celle d’un jeune : baskets, sac en bandoulière, veste colorée. Song est son supérieur à la fac et il l’invite à manger au restau avec des collègues. Là, Jing-gu boit tellement qu’il commence à parler des rumeurs qui courent sur le proviseur Song. Il balance ça en plein repas, demandant si c’est vrai, ajoutant qu’il lui apporte son soutien. Ça passe évidemment très mal, Song lui demande de se taire et lui fait la gueule. Les rumeurs, Jing-gu en sera aussi victime lors de la présentation d’un de ses films où une spectatrice lui demande de répondre à des accusations : quatre ans auparavant, il aurait brisé la vie d’une étudiante qui se préparait à se marier. C’est la confrontation entre les deux manières de proférer les rumeurs, l’une sur le mode comique au restau, l’autre sur le mode dramatique pendant la conférence, qui séduit. Soudain, cette partie s’achève et un nouveau générique, bien fauché, filmé directement sur un écran d’ordinateur avec une musique pompière entame la deuxième partie. Encore, le double et leur opposition.

Les deux autres parties se concentrent sur Song en tant que cinéaste et enseignant et Jing-gu, étudiant en cinéma doué. Les deux hommes aiment Oki, l’étudiant ignore qu’elle a une aventure avec le cinéaste et ce dernier fait tout pour la dissuader de voir Jing-gu qui ne comprend pas ce refus. En plein hiver, il va passer la nuit dehors, devant sa porte en attendant qu’elle veuille bien lui ouvrir. Oki a beau dire à Song qu’elle ne répond pas à ces appels et à ces sollicitations, le professeur décide de saquer son meilleur élève qui, là non plus, ne comprend pas ce qui se passe. Finalement, le dindon de la farce, ca sera toujours lui. Il est là, avec sa grosse doudoune rouge à passer mollement dans la cour de la fac, encore ici à boire de l’alcool de riz sur un escalier à attendre. Il est à la fois pathétique et sympathique, victime de son histoire d’amour. Mais on se dit aussi que le récit de la deuxième rumeur sur le prof qui séduit une étudiante alors qu’elle allait se marier est en train de se mettre en place et que cette rumeur de corruption de Song trouve des échos dans la mauvaise note que reçoit Song-gu. Oki’s movie est un film modeste qui joue avec les marivaudages et ce film m’apparait bien supérieur aux films précédents du réalisateur.

Oki’s movie (옥희의 영화, Corée, 2011) Un film de Hong Sang-soo avec Lee Seon-gyoon, Jeong Yu-mi, Moon Seong-geun, Seo Young-hwa, Song Gi-hyeong, Baek Jeong-rim.

samedi 7 janvier 2012

Niki Larson


En cette année 1992, Jackie Chan avait comme concurrent Stephen Chow du côté de la comédie. L’acteur des Royal tramp de Wong Jing avait réussi à truster les sommets du box office avec pas moins de cinq films reléguant Jackie Chan derrière lui. D’un autre côté Jet Li, star des Il était une fois en Chine où il incarne le personnage de Wong Fei-hong avant de se disputer avec Tsui Hark et d’aller proposer ses services à Wong Jing. Il était donc logique que Jackie Chan fasse appel au réalisateur pour rester au sommet des entrées. L’idée d’adapter Niki Larson en film, malgré ses presque quarante ans, s’est avérée particulièrement rentable.
Jackie Chan est donc Niki Larson, constamment vêtu de sa veste blanche qu’il porte sur un débardeur (rouge ou blanc). Niki, comme il le dit lui-même, n’aime pas une femme, il aime toutes les femmes. Il vit avec Kaori (Joey Wong), la nièce de son ancien assistant (Michael Wong) que l’on aperçoit en début de film dans une scène particulièrement cartoonesque où il ne cesse pas d’agoniser en demandant à Niki de s’occuper de sa nièce mais de ne jamais la séduire. Tu parles ! Niki Larson est un obsédé sexuel et il ne pourra jamais résister à la tentation de séduire la belle Kaori. Cet aspect cartoon sera une constante comique du film. A la fois visuel par les couleurs vives, les raccords cut et des visages sur-expressifs, et à la fois grâce aux gimmicks sonores qui illustrent chaque facéties.
Il est détective privé et vit dans un garage rempli de voitures. Il dort sur un hamac et Kaori a bien du mal à le réveiller de ses rêves érotiques (une horde de jeunes femmes en bikini le caressent dans une piscine). Il est engagé dans une enquête. La fille d’un milliardaire japonais a disparu. Il doit retrouver Kiyoko (Gotoh Kumiko) qui fugue sur un paquebot pour suivre une croisière. D’ailleurs tout le monde va se retrouver sur ce bateau. Naori y va avec son cousin Rocky (Tan Lap-man), un gringalet froussard. On découvre aussi les autres personnages. Chingmy Yau et Carol Wan sont deux policières infiltrées pour tenter d’éviter une prise d’otage. Les terroristes sont forcément américains (Richard Norton et Gary Daniels), caricatures de méchants au rire sardonique. Il ne faut pas rater la séance de muscu de Gary Daniels en slip et cheveux en catogan, sommet de kitsch. Et enfin, Gundam (Leon Lai), un joueur professionnel qui utilise ses cartes comme armes.
Tout est mis en place pour délirer complètement. Niki Larson embarque clandestinement sur le bateau et n’a qu’un souci : trouver de quoi manger. Le film se déroule en unité de temps et sa recherche d’alimentation est le meilleur running gag du film. Les filles doivent donc faire face à sa gourmandise, dans son esprit les seins se transforment en hamburgers, les bras en ailes de poulet. Pendant ce temps, le capitaine cherche à le choper pour le mettre aux fers, il devra donc s’échapper par tous les moyens, se glisser dans les endroits les plus exigües, se cacher ici et là. Jackie Chan fait preuve d’une agilité constante pour se dérober. Il y aura aussi quelques combats au corps à corps avec les terroristes chorégraphiés par Ching Siu-tung. Le meilleur est à la fin dans un affrontement avec Gary Daniels où les deux acteurs se transforment en personnages de jeu vidéo et agissent comme tel, rebondissant, ricanant et portant des déguisements ridicules.
C’est sans doute en effet le ridicule des situations qui frappe le plus. Peut-être que Wong Jing n’est jamais allé aussi loin dans le mauvais goût. Il fait du personnage de Jackie Chan un homme stupide et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’acteur n’a jamais tourné avec lui une deuxième fois. Contrairement à Stephen Chow qui a longtemps accepté d’être le couillon de service dans les films, Jackie Chan tient à son standing et le résultat est un pur exercice masochiste. Mais c’est ce qui fait la qualité du film, un des meilleurs de Wong Jing, cette volonté d’aller jusqu’au bout du spectateur, jusqu’à son épuisement. La séquence la plus ridicule est celle avec Eric Kot et Jan Lam, une séquence sortie de nulle part où les deux acteurs chantent un rap endiablé en cantonais, avec Chingmy Yau et Carol Wan en choristes-danseuses. Tout le monde est habillé en short moulant noir, arbore avec un sourire niais et danse dans les airs sur la chanson qui s’appelle Happy Happy Gala Gala. Tout un programme.
Niki Larson (City hunter, 城市獵人, Hong Kong, 1992) Un film de Wong Jing avec Jackie Chan, Joey Wong, Richard Norton, Gotoh Kumiko, Chingmy Yau, Carol Wan, Tan Lap-man, Leon Lai, Ken Lo, Gary Daniels, Eric Kot, Jan Lam, Mike Abbott, Louis Roth, Michael Wong, Hagiwara Kenzo.

jeudi 5 janvier 2012

Sorties à Hong Kong (janvier 2012)

Speed angels (極速天使, Hong Kong – Chine – Taïwan – Corée – Japon, 2011)

Un film de Jingle Ma avec Tang Wei, Han Jae-suk, Cecilia Cheung, Rene Liu, Jimmy Lin, Tanaka Chie, Kitagawa Keiko. 111 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie à Hong Kong : 5 janvier 2012.


mardi 3 janvier 2012

Dragon princess


Pour faire face à la montée de violence, la police de New York décide en 1966 d’entrainer ses agents au karaté. Mais deux écoles s’opposent, l’une dirigée par Higaki (Sony Chiba), classique et respectée issue d’Okinawa, l’autre fondée par Nikaido (Bin Amatsu, plus récente et controversée, est le Gôbukan de Tokyo. Nikaido défie Higaki dans un hangar désaffecté. Ce dernier refuse de se battre avec un Japonais, plaçant l’honneur de la patrie au dessus de tout. Parce que Nikaido est bien plus faible que Higaki, avec un grand rire sardonique, il appelle trois de ses comparses les plus vicieux pour tenter de battre son adversaire. Higaki se bat mais ressort de ce combat avec un œil crevé et d’autres blessures par couteau. Il a la vie (car il faut bien continuer le film) mais s’exile à Los Angeles.

Le Los Angeles de Dragon Princess est tout autant en carton-pâte que le hangar de New York, mais en plus, il y neige des gros flocons tels qu’on les voit dans les films japonais, mais passons sur ce détail. Higaki ne vit pas seul, il a une petite fille Yumi, que l’on découvre d’abord enfant puis adulte (Etsuko Shihomi). Parce qu’elle a vu ceux qui ont blessé son père, elle subit un entrainement intensif au karaté sur le toit de leur logement. Même quand la gamine revient des courses, elle doit monter les escaliers en sautant tandis qu’elle tient son panier à bout de bras. J’ai l’air d’ironiser, mais il faut bien reconnaitre que c’est assez ridicule. Puis dix ans se passent, Yumi est devenue extrêmement douée au karaté, bien qu’elle affirme dans son journal intime détester cet art martial, et son père meurt. Sur son lit de mort, il lui demande d’aller à Tokyo le venger. Nikaido en dix ans est devenu un homme de pouvoir.

Elle va chez son grand-père, une sorte de moine, et sur le chemin elle rencontre Kôtarô (Gajirô Satô), un fanfaron qui la provoque mais plutôt sympathique qui va l’aider à Tokyo. Elle part immédiatement défier l’école Gôbukan, dont les gros se moquent d’elle. Ils sont persuadés qu’une femme ne peut pas les battre. Elle se révèle experte et les humilie dans leur dojo. Mais Nikaido n’a pas dit son dernier mot et organise un combat international de karaté pour assoir sa suprématie. Auparavant, il élimine tous ceux qui pourraient battre ses meilleurs hommes. Yumi va devoir apprendre quelques tours de son grand-père pour assouvir la vengeance de feu son père. Le film prend une tournure différente quand un élève du Gôbukan se révèle être un allié de Yumi. Masahiko Okizaki (Yasuaki Kurata) cherche aussi à venger son père et s’était infiltré dans l’école. On s’en était bien douté avec les regards prolongés et douteux, sa position par rapport aux autres élèves et aux professeurs de l’école. Dragon Princess est un film d’action très classique avec ses habituels retournements de situation qui vaut surtout pour son final où Yumi et Okizaki se battent contre toute l’école Gôbukan dans un grand champ où ils peuvent se dissimuler derrière de hautes herbes. La caméra se fait très mouvante, suivant chaque geste des personnages, montrant chacun de leurs stratèges et les répliques de leurs adversaires. Ce dernier quart d’heure est très beau.

Dragon Princess (必殺女拳士, Japon, 1976) Un film de Yutaka Kohira avec Etsuko Shihomi, Yasuaki Kurata, Bin Amatsu, Masashi Ishibashi, Tatsuya Kameyama, Shunsuke Kariya, Yoshi Katô, Genji Kawai, Hôsei Komatsu, Jirô Chiba, Yûsuke Nagumo, Ryojiro Nishimoto, Sonny Chiba.

lundi 2 janvier 2012

Tricky brains


Wong Jing n’a pas découvert Stephen Chow, mais il lui a permis de s’exprimer pleinement, d’une certaine manière, le cinéaste l’a sublimé dans ce début des années 1990. Tricky brains est l’exemple le plus typique du mode comique de l’acteur où le scénario n’a plus aucune importance et où seuls les gags comptent. C’en est d’ailleurs fascinant. C’était une période bénie pour Stephen Chow qui est devenu le roi du box office en 1990 (et cela a duré cinq ans). Il jouait dans cette période dans près d’une dizaine de films par an, dont aucun n’est vraiment bon, mais cela le poussera à expérimenter beaucoup et à l’encourager à passer à la réalisation, à moins tourner, à se faire rare depuis dix ans (seulement trois films en incluant Shaolin soccer).

Le scénario est très simple : Jing Koo (Stephen Chow) est un détective privé embauché par Macky (Waise Lee) pour mettre au point un piège. La fiancée de Macky, la belle Lucy Ching (Rosamund Kwan) travaille incognito dans l’entreprise de son père M. Ching (Baau Hon-lam), un riche homme d’affaires. Un simple employé de la boite, Chi Man-kit (Andy Lau), qui ignore tout d’elle, cherche à la séduire et elle répond à ses timides avances, sous l’œil de Banana (Chingmy Yau), la meilleure amie de Lucy. Jing Koo doit se faire passer pour le frère de Kit, disparu depuis des années, et va s’incruster dans leur appartement, où Kit habite avec son père Yan Chi (Ng Man-tat). La stratégie de déstabilisation peut commencer. L’important dans Tricky brains n’est pas ce qui arrivera aux personnages (qu’on se rassure, le couple sera réuni et s’aimera), mais les gags des acteurs.

Les toilettes. Dans la séquence d’ouverture, Shing Fui-on s’assoit sur des toilettes et Stephen Chow l’enferme dans une cage pour qu’il y soit prisonnier, puis, les toilettes partent dans une galerie marchande où les clients se moquent de Shing Fui-on. Dans l’entreprise de Ching, Stephen Chow est envoyé aux chiottes par un collègue (interprété par Wong Jing). Sur la porte, il est écrit Ladies (il ne semble pas parler anglais), et Wong Jing affirme que ce sont des toilettes pour hommes. Ce dernier fait le pari avec ses collègues que Koo ressortira des toilettes tabassé par Liu Fan, une actrice au physique corpulent présentée comme peu commode. Stephen Chow s’en sortira en se faisant passer pour mort ( !) et humilera Wong Jing tandis que son père « adoptif » récupérera l’argent des paris.

Les vêtements. Les habits déchirés, c’est toujours rigolo. Andy Lau et Ng Man-tat auront leurs chemises mises en lambeaux dans une boite de nuit quand ils se battent contre un gros balaise. Stephen Chow arrive, pour son premier jour de travail, dans le costume du God of gambling, sur le son de la musique du film. Plus tard, toujours dans ce costume chic mais porté de travers à la manière d’un moine, il chantera un air d’opéra avec Andy Lau et Ng Man-tat au lieu de se parler comme tout le monde (l’un des moments les plus drôles). Ng Man-tat et Stephen Chow font de la gym tonique en survet fluo flashy. L’un des gags récurrents est aussi qu’aucun des deux ne supportent d’entendre le mot « père » et sont pris d’un tic qui fait onduler leur corps. Stephen Chow ira en boite de nuit en combinaison moulante où est écrit I Am Married. Avec Andy Lau, il fait un combat de vêtement et doivent retirer leur slip (dix ans avant le défi défilé de Zoolander). Et finalement, Ng Man-tat sera déguisé en bonne femme.

L’ambivalence sexuelle. Plusieurs fois dans le film, le personnage de Stephen Chow se présente comme gay, sans que cela soit vraiment justifié, mais c’est un des ressorts comiques récurrents de ses films de cette époque. Il tente de faire rire avec le Sida qu’il affirme avoir et qui est censé dégoûter les gens autour de lui, notamment Chingmy Yau avec qui il pourrait avoir une aventure. Stephen Chow achète des pilules de sensualité pour la refourguer à Andy Lau qui a bien du mal à dire à Rosamund Kwan qu’il l’aime. Tout cela se passe dans un cinéma où Andy Lau veut embrasser tout le monde et ploter les filles autour de lui. Finalement, les deux hommes s’embrasseront sur la bouche. Il y a encore de nombreux autres gags (la langue de Stephen Chow, les jeux de mots, les acteurs hurlent régulièrement, l’humiliation des personnages) qui donnent un film très lourd, souvent hilarant et typique du style primitif pas encore dompté de Stephen Chow.

Tricky brains (整蠱專家, Hong Kong, 1991) Un film de Wong Jing avec Stephen Chow, Andy Lau, Rosamund Kwan, Chingmy Yau, Ng Man-tat, Waise Lee, Wong Jing, Baau Hon-lam, John Ching Tung, Chan Man-na, Shing Fui-on, Yu Miu-lin, Liu Fan, Charlie Cho, Jo Jo Ngan, Benz Kong, Bill Lung.