C’est drôle de voir Michelle Yeoh dans un film qui date déjà de plus de vingt ans. Elle est méconnaissable. Aujourd’hui, la pauvre, elle est obligée de jouer dans des Momie 3 ou autre Babylon AD. Son visage est d’une tristesse incroyable, d’une mélancolie qui exprime toute la détresse de l’actrice cascadeuse depuis qu’elle est passée à Hollywood, section série B et films d’action à franchise. Pas un seul rôle à la mesure de la beauté de son visage quadragénaire. Elle pourrait jouer des personnages de mère, d’amoureuse, mais non, elle fait des figures de sage, de mystique. Mais c’est son visage qui veut cela. Regardez donc ce visage qui illustre ce texte. On ne la reconnaît pas.
A l’époque de Royal warriors (le titre se rapporte à la police royale), Michelle Yeoh s’appelait Michelle Kahn et elle était cascadeuse. D’une certaine manière Ann Hui a retracé ses débuts dans son film Stunt woman. L’idée principale du film est de faire de cette cascadeuse une actrice d’action. Après tout, Meng Hoi et Mars, comme d’autres encore (Blackie Ko) ont eu leur chance et ont fait une petite carrière dans le cinéma d’exploitation cantonais. Problème majeur : Michelle Yeoh ne parle pas cantonais, ce qui n’est pas très grave en soi, elle sera longtemps doublée et apprendra la langue. Donc, non seulement on ne reconnaît pas son visage mais pas non plus sa voix.
Mais on ne demande pas à l’actrice de parler, c’est une action beauty et elle va se battre, éventuellement tomber amoureuse. En l’occurrence de Michael Wong, le beau gosse de service, cet acteur mal vu à Hong Kong parce que métis, et surtout un des acteurs les moins intéressants de l’époque. Royal warriors, c’est un condensé en 90 minutes de toutes ces années 1980 dans l’industrie du cinéma cantonais. La musique au synthé qui ne s’interrop jamais et qui surjoue chaque scène. Musique rigolote pour les scènes d’humour, gros clavier larmoyant pour les scènes d’émotion, rythme trépidant pour les scènes d’action. Ça commence dès le début, au Japon, dans une séquence avec ces fringues typiques, ces épaulettes compensées. C’est drôle.
Ça continue dans un avion, où les trois personnages principaux sont réunis. En plus de Yeoh et de Wong, il y a l’acteur Henry Sanada. Dans l’avion, des méchants veulent libérer un des leurs que l’on extrade à Hong Kong. Il s’était fait serment dans une guerre (laquelle ?). Baston dans l’avion. Car, oui, la seule chose qui compte dans ce film au scénario aussi épais qu’un papier à cigarette, c’est la baston. Evidemment dans un avion c’est impressionnant. On tire des coups de feu, on tue, on casse un hublot. De retour à Hong Kong, les méchants traquent nos trois amis : explosion de voiture et autres belles choses. Oui, seule l’action compte. Il faut aimer ça pour aimer Le Sens du devoir.
Le Sens du devoir (Royal warriors, 皇家戰士, Hong Kong, 1986) Un film de Paul Chung avec Michelle Yeoh, Henry Hiroyuki Sanada, Michael Wong, Eddie Maher, Suzuki Hirmichi, Blackie Ko, Kenneth Tsang, Dennis Chan.
2 commentaires:
C'est de l'archéologie à ce niveau. Tu vas chercher de ces trucs... Bisette.
Tampopo.
ça sort en dvd chez HK en ce moment. En tout cas les 2 premiers. Y'en a 8 en tout. J'irai que jusqu'au 4.
biz
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