vendredi 24 septembre 2010

Marco Polo le guerrier de Kublai Khan


Entre ses films italiens divers et variés et ses monstrueux navets produits par Godfrey Ho, Richard Harrison a joué dans deux films produits par la Shaw Brothers et réalisés par Chang Cheh. Dans Marco Polo, il interprète le rôle éponyme avec à chaque plan qu’il lui est offert la même expression : sourire léger qui se cache derrière ses yeux bleus et sa belle chevelure blonde. L’absence d’expressivité est peut être due à la volonté du cinéaste de faire de Marco Polo un observateur objectif de la situation de l’Empire de Chine. Ou peut-être, est-ce tout simplement dû à la nullité de l’acteur.

Marco Polo arrive aux portes du palais de Kublai Khan (Lee Tung-chun), empereur Mongole qui règne sur toute la Chine. Invité à sa cour, le voyageur vénitien découvre les vaillants combattants du Khan qui se battent devant ses yeux. Les trois meilleurs deviendront les gardes du corps de l’empereur : Abulahua (Gordon Liu), Caldalu Leung Kar-yan et Dulldan (Johnny Wang). La même nuit, on tente d’assassiner le souverain. Cinq assassins s’introduisent secrètement et Zu (Carter Wong), l’un d’eux sera gravement blessé. Marco Polo et les trois gardes partent à sa recherche dans le Yangzhou.

Là-bas, Zu et sa femme (Shih Szu) sont vite repérés. Zu est tué et son épouse faite prisonnière. Marco Polo s’installe dans le palais du chef de la ville (Han Chiang). Marco Polo recherche les quatre autres assassins qui se cachent justement dans cette demeure. Mais le héros vénitien n’intéresse absolument pas Chang Cheh. Il n’a pratiquement aucun dialogue et au bout de quelques minutes, il n’apparait que de manière très épisodique. Ce qui passionne le réalisateur sont ces quatre hommes qu’il voit comme des résistants alors que Marco Polo et les trois gardes du corps sont vus comme des bourreaux.

Fu Sheng, Chi Kuan-chun, Bruce Tong et Phillip Kwok sont ces quatre Chinois Han qui tentent de préserver leur culture face à l’impérialisme mongol. Filmés pendant tout le film torse nu et souvent dans l’effort, ils sont mis en scène tels des icones de la liberté. Mais leur liberté est difficile à acquérir, d’autant qu’ils sont totalement inexpérimentés et que leur art martial est très faible. Ils vont devoir s’entrainer durement auprès de vieux sifu qui possèdent la connaissance de cet art.

Chacun d’eux fera l’apprentissage d’un élément de la nature pour pouvoir vaincre les féroces soldats mongols. Le feu, l’eau, le bambou et le roc. Parvenir à marcher sur l’eau, réussir à rompre un bambou sans se souper, remuer les haricots qui cuisent sans se brûler ou briser des rochers avec le poing, telles sont les buts que s’atteignent les quatre vrais héros de Marco Polo. Le scénario classique du film de kung-fu est posé avec son lot d’épreuves et de réussite pour les combattants. Le film se clôt par la bataille des quatre hommes contre toute l’armée du Khan dans la plus pure tradition des Shaw Brothers.

Marco Polo le guerrier de Kublai Khan (Marco Polo, 馬哥波羅, Hong Kong, 1975) Un film de Chang Cheh avec Fu Sheng, Chi Kuan-chun, Bruce Tong, Phillip Kwok, Richard Harrison, Shih Szu, Lo Dik, Gordon Liu, Leung Kar-yan, Johnny Wang, Lee Tung-chun, Carter Wong, Ting Wa-chung, Tang Tak-cheung, Chang I-Fei, Lee Ying, Chan Wai-lau, Han Chiang.

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