lundi 13 septembre 2010

One day


Le rêve comme moteur du fantastique est en vogue. De manière sophistiquée dans Inception ou plus planante dans Oncle Boonmee, de manière violente dans Dream. One day, produit par Hou Hsiao-hsien, est plutôt d’un autre côté, dans un fantastique domestique que les personnages acceptent volontiers, une fois que Tsung (Bryan Chang) a expliqué à Singing (Nikki Hsieh), sa petite amie qu’ils sont en plein rêve.

Singing, jeune femme, vit avec sa mère qui est veuve. L’époux a disparu en mer, on ne l’a jamais retrouvé. Elle garde précieusement la boussole qui lui appartenait et dont elle ne se sépare jamais. Elle travaille de nuit dans un ferry qui part de Taïwan jusqu’à l’île de Xinmen. Elle remarque un soldat qui regarde également une boussole. On comprendra plus tard qu’il s’agit de la même boussole et qu’elle a été transmise par le rêve.

Le soldat c’est Tsung. Mais, à ce moment-là, ils ne se connaissent pas encore, ou plutôt, le rêve se décale dans le temps. Singing rêve de lui en 2009 et il va la rejoindre dans le même songe en 2010. Ils sont ensemble sur le ferry. Il n’y a plus aucun passager si ce n’est un Indien (Jishnu Prasad), qui ne parle pas mandarin, mais qui parvient à se faire comprendre parce qu’en rêve tout est possible. L’Indien rêve aussi, mais dans un autre temps encore. Il a faim, il a soif. Ils ont peur de lui.

Se rejoindre en rêve quand on est ensemble dans la vraie prend du temps. C’est aussi un danger car Singing n’arrive pas à se rappeler le rêve, la raison pour laquelle elle doit rencontrer Tsung. Le réalisateur filme d’abord décadré le rêve, dans des plans obliques avec beaucoup de flous et des lumières qui clignotent, puis tout se calme, sans aucun effet spécial et à peine quelques notes de musique. One day est un film tout rempli de langueur et de couleurs vives.

One day (有一天, Taiwan, 2010) Un film de Hou Chi-jan avec Bryan Chang, Nikki Hsieh, Jishnu Prasad, Gwen Yao, Shi Shin-hui.

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