samedi 15 janvier 2011

Arrietty le petit monde des chapardeurs


Comme beaucoup de monde, j’attends chaque nouvelle production Ghibli avec impatience. Hayao Miyazaki a écrit le scénario de Arrietty et la mise en scène a été confiée à Hiromasa Yonebayashi, l’un de ses plus fidèles collaborateurs. Le résultat est en demi-teinte, à l’opposé du foisonnement de Ponyo sur la falaise. Après la tempête scénaristique de ce dernier film, Arrietty offre un récit d’une faiblesse inédite pour le studio d’animation japonais. On s’ennuie gentiment et on oublie le film en attendant le prochain.

Shô, un adolescent malade, part se reposer dans la maison de campagne familiale. Son gros chat hérisse les poils devant un arbuste. Sous le laurier, Arrietty, une jeune femme minuscule se cache puis rentre vite chez ses parents, dans une maison cachée Arrietty fait partie d’une société secrète appelée les chapardeurs. Ils vivent dans les maisons des humains et chapardent les choses nécessaires à leur vie qui ressemble en tout point à celles de n’importe qui. Arrietty a quatorze ans et son père estime qu’il est temps qu’elle apprenne à chaparder car, un jour, elle se retrouvera toute seule.

Dans la famille de Shô, la légende des petits êtres est connue depuis toujours. Son père était certain d’en avoir vu enfant. Il avait fait construire une maison de poupées à leur intention, mais jamais, les chapardeurs n’ont voulu y habiter. Ils ont trop peur d’être détruits par les humains. Arrietty est beaucoup trop libre pour faire attention aux conseils de son père et va établir un dialogue avec Shô. Mais c’est sans compter sur la gouvernante, la vieille Haru, qui sans que cela soit vraiment expliquer dans le film, veut attraper les petits êtres. Haru incarne le classique personnage de vieille méchante que le retrouve dans tous les Ghibli, mais sans la folie habituelle.

Les thématiques sont connues, il faut respecter tous les êtres de la nature quels qu’ils soient. Le refrain est entendu et estimable, mais là encore, il demeure bien vague, sous exploité. Haru est montré comme un personnage ridicule dans sa volonté de destruction. D’ailleurs, l’humour manque de finesse, faisant de la mère d’Arrietty une peureuse hystérique. Mais le point noir du film est sa musique de Cécile Corbel, harpiste réputée mais dont les sonorités celtes parasitent les images. La musique, et pire les chansons, nagent en pleine mièvrerie. Comme je le disais en début de texte, le film est si vite oublié qu’on ne peut qu’attendre le prochain Ghibli.

Arrietty le petit monde des chapardeurs (借りぐらしのアリエッティ, Japon, 2010) Un film de Hiromasa Yonebayashi avec les voix de Mirai Shida, Ryûnosuke Kamiki, Tomokazu Miura, Kirin Kiki, Shinobu Ôtake, Keiko Takeshita.

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