Pour mon premier film de l’année 2011, je ne recule devant rien : j’ai regardé House dont beaucoup de mes amis m’avaient parlé. Je n’ai pas été déçu par cette comédie horrifique où la démence pourrait presque faire croire que le scénariste et le réalisateur étaient sous acide. C’est probablement cette profusion de folie, qui frise souvent le kitsch, qui fait que le film est resté dans les mémoires et que l’on en parle encore.
Oshare (Kimiko Ikegami) et ses six amies sont lycéennes forment une joyeuse bande. Avec Fanta (Kumiko Oba), elles discutent de leurs vacances qui arrivent sous peu. Oshare doit partir avec son père (Saho Sasazawa) mais il lui présente sa nouvelle fiancée Ryoko (Haruko Wanibuchi). Bien que veuf depuis huit ans, il n’avait jamais eu de nouvelle petite amie. Oshare prend mal la nouvelle et décide d’écrire à sa tante (Yōko Minamida) qui habite une maison en pleine campagne pour lui annoncer sa venue avec ses amies.
La petite troupe prend le train pour la demeure. Kung-fu (Miki Jinbo) est une fille énergique qui pratique le sport. Mac (Mieko Sato) ne pense qu’à manger. Gairo (Ai Matsubara) est une intello, d’ailleurs elle porte des lunettes. Melody (Eriko Tanaka) joue du piano comme personne. Sweet (Masayo Miyako) adore faire le ménage. Fanta aime draguer les garçons et notamment monsieur Togo (Kiyohiko Ozaki), l’un de leur prof. La troupe est joyeuse, les filles parlent de tout et de rien.
La tante accueille ces demoiselles avec un grand sourire. Assise sur un fauteuil roulant, les cheveux blancs et des lunettes noires, elle porte un gros chat blanc Shiro que Oshare avait suivi quelques jours auparavant. Les premiers mots que prononce la tante est « Vous êtes toutes les sept à croquer ». Les filles rentrent dans la maison, la tante leur fait visiter son antre de solitude. L’ambiance est vite joyeuse, chacune s’occupe des tâches qui leur correspondent le mieux. Il s’agit de faire à manger, tout d’abord, et Mac va faire rafraichir la pastèque achetée en route. Elle la suspend dans le vieux puits, mais quand Mac va la chercher, elle se fait happer par le puits.
La série des disparitions ne fait que commencer. Toutes les filles commencent à avoir peur. La maison vit et mange les demoiselles. Cela ne serait qu’un slasher comme les autres si le film n’était pas aussi barré. Dès le début, il était facile de se rendre compte que l’ambition du réalisateur est de proposer des images tantôt hypnotiques tantôt hallucinatoires. Jeux de miroirs et reflets, effets ralentis, couleurs criardes puis pastel, effets spéciaux bricolés, musique lancinante. La vie est comme rêvée puis se transforme en cauchemards. Un mauvais trip.
Ce qui frappe le plus est que le rythme ne faiblit jamais. Il faut supprimer les filles et expliquer aussi les raisons de ces morts. Sept filles, soit sept manières de les faire mourir. Melody se fera bouffer par le piano dans un défilé de couleurs, ses membres disparaissent puis seuls ses doigts jouent la mélodie du film. House est d’abord une comédie puisqu’on y rit de bon cœur devant tant d’horreur. Mais c’est un rire de connivence qui permet de se rappeler qu’un chat est un animal diabolique.
House (ハウス, Japon, 1977) Un film de Nobuhiko Ôbayashi avec Kimiko Ikegami, Miki Jinbo, Kumiko Oba, Ai Matubara, Mieko Sato, Eriko Tanaka, Masayo Miyako, Yōko Minamida, Kiyohiko Ozaki, Saho Sasazawa, Asei Kobayashi, Tomokazu Miura, Fumi Dan, Godiego, Haruko Wanibuchi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire