Deux petits voleurs, Sai-po (Yuen Biao) et Tai-po (Leung Kar-yan) parcourent les villes à la recherche d’escroquerie. Les deux frères sont insouciants de la justice mais sont deux petits malins qui parviennent à leur fin. Dans la ville où se déroule Knockabout, ils vont arnaquer le préteur sur gages. Sai-po arrive à l’office pour échanger une pépite. Là, Tai-po se présente comme un coursier venu donner un colis à Sai-po. Le colis contient un lingot d’or qui selon le courrier de son oncle fait 20 onces. Le commerçant pèse, le lingot en fait plus et il décide de lui donner 120 pièces correspondant cependant à 20 onces d’or. Mais ça n’est pas de l’or et quand le policier (Karl Maka) vient régler l’histoire, le préteur sur gages est accusé d’avoir voulu escroquer Sai-po sur le poids mais aussi sur les pièces, que les frères ont échangées contre des fausses. Résultat des courses : ils se retrouvent libres, malgré leur escroquerie, et avec deux sacs de pièces, puisque le marchand a du leur en donner à nouveau.
Les deux frangins sont ravis de leur bon coup. Ils filent hors de la ville pour partager le butin et repartir sur un autre coup. Sai-po tente d’arnaquer son frère en accaparant une plus grosse part. Pendant qu’ils se disputent, on leur vole leur argent. On ne voit pas qui c’est mais on se doute que c’est le vagabond (Sammo Hung) qui passait par là. Ce vagabond qui a l’air un peu idiot est perclus de tics, il cligne des yeux, fait des grimaces. C’est d’ailleurs un ressort comique du film puisque Yuen Biao, quand il prépare un bon coup, fait des ronds avec sa main droite et Leung Kar-yan se caresse la barbe. Mais pour l’instant, nos deux frérots se retrouvent sans le sou et affamés. Retour en ville pour tenter d’arnaquer quelqu’un d’autre. Ils tentent leur chance dans une salle de jeu, mais doivent se battre quand le pot aux roses est découvert. Finalement, ils se dirigent au restaurant où ils trouveront bien sur place un gogo à plumer.
Leur choix tombe sur un homme aux cheveux gris, Ka Mo-to (Lau Kar-wing). Ils veulent faire croire qu’il a volé la bague de jade de Tai-po, mais le renard est plus malin qu’eux. Ils le suivent hors du village mais leur donne une raclée. Ils décident qu’ils devraient devenir leur maîtres. Voilà nos deux escrocs disciples. Il va leur apprendre, dans la tradition du film de kung-fu, son art martial et ils vont peiner pour cela. Et il faut voir les deux frères bien obéissants même s’ils ne comprennent pas à quoi cela sert (comme c’était le cas dans Drunken master). Lors de leur première sortie en ville, après leur entrainement, ils restent gentiment debout derrière lui au restaurant. Puis, sans lui, ils rendent justice à une bande de malfrats venus incommoder des commerçants. Sai-po et Tai-po sont devenus des hommes respectables aux yeux de tous.
Seulement voilà, Sammo Hung n’en n’a que faire de la tradition du film de kung-fu. Il va prendre à rebours le schéma classique tel que le développaient, à l’époque, Liu Chia-liang ou Yuen Woo-ping. On avait déjà repéré un homme muni d’affiches (Mars) qui cherche des repris de justice. On pouvait penser qu’il s’agissait des deux frères, mais c’est Ka Mo-to et deux de ses complices qui sont recherchés. Or, les deux complices sont justement chez lui venus cherche leur part du butin. Les frangins vont les affronter dans un combat mise en scène de manière burlesque, d’abord parce que l’un des deux complices est montré avec ridicule (il est montré comme une tapette) et ensuite parce que l’autre reçoit plein de coups sur la tête qui lui donne plein de bosses en forme de champignons.
Mais quand ils s’aperçoivent que leur maître est maléfique, ils vont se rebeller. Ka Mo-to va tuer Tai-po et son frère va s’enfuir. Dans sa fuite, il tombe dans la cabane du vagabond qui n’est pas un mauvais bougre, bien au contraire puisqu’il va partager son repas et l’inviter à dormir, malgré quelques facéties que le vagabond fait subir à Sai-po. Ce dernier va chercher à venger la mort de son frère. Là, le cinéma de Sammo Hung reprend ses droits puisque la vengeance est la plupart du temps le moteur du scénario. Le film redevient sec et dénué d’humour, d’autant que le scénario n’est même pas accaparé par une histoire d’amour prétexte à plus de douceur (le film n’a aucun personnage féminin). Après avoir ri pendant une heure, Knockabout devient particulièrement sombre dans sa partie vengeance.
Le Maître intrépide (Knockabout, 雜家小子, Hong Kong, 1979) Un film de Sammo Hung avec Yuen Biao, Leung Kar-yan, Lau Kar-wing, Sammo Hung, Karl Maka, Wang Kuan-yu, Lee Hoi-sang, Mars, Lau Tin-chi, Ho Pak-wong.
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