L’un s’appelle Chan (Sammo Hung) alias Bumbo, l’autre se nomme Wong (George Lam) alias Owl. Tous deux sont des voleurs qui viennent de faire un gros coup. Bumbo a cambriolé une banque et donne désormais des cours d’aérobic. Il faut voir Sammo Hung dans son justaucorps moulant aux couleurs criardes se déhancher devant des jolies filles. Owl a volé la recette d’un parrain des triades et coule désormais une vie bien tranquille et oisive. Ils ne se connaissent pas mais reçoivent chacun une lettre qui leur donne rendre-vous au même moment dans le même lieu.
Cette lettre a été écrite par un policier. L’inspecteur Fung (Stanley Fung) était en planque au moment où Owl faisait son coup, trois ans auparavant et le flagrant délit a été raté à cause d’un flic peu honnête, Lui (Cheung Ging-boh) qui a appelé Au Gan (James Tin), le parrain spolié de son argent. Non seulement Fung veut prendre sa revanche sur Au Gan qui prépare un gros coup, mais aussi il souhaite que Owl and Bumbo se rachète. Fung leur dit qu’il oubliera tout leurs passés s’ils aident des jeunes délinquants à se réinsérer. Il a démissionné de la police et est devenu concierge du centre pour délinquants tout en gardant des contacts avec la police.
Comme on peut le craindre, The Owl vs Bumbo lorgne vers le film social le plus élémentaire et avec beaucoup de démagogie. L’enseignante des jeunes, Mademoiselle Yeung (Michele Yeoh, méconnaissable) se fait marcher sur les pieds. Chaque jeune a une bonne raison d’être dans la difficulté et de ne pas vouloir travailler. Le travail des deux hommes et de les remotiver puis de leur trouver un travail. Leur méthode est plutôt basique. Il s’agit de jouer au patron et à l’employé qui cherche un travail. Le cas auquel s’intéresse le plus le film est celui de Bonnie Leung (Season Ma), une jeune fille au visage triste qui reproche à Mlle Yeung de bien vivre alors qu’elle-même est obligée de se prostituer. On s’en doute, tout se terminera bien pour ces jeunes grâce à la solidarité et à la compréhension.
C’est d’abord une comédie où les personnages de George Lam et Sammo Hung se querellent joyeusement. Leurs caractères sont très opposés. Owl est le beau mec qui sait parler et Bumbo le balourd maladroit. Ils vont d’abord se détester cordialement, se battre gentiment puis s’apprécier et s’entraider notamment quand Au Gan viendra se mêler à toute cette histoire. En ce début des années 1980, Sammo Hung avait abordé l’époque contemporaine après avoir longtemps œuvré dans le film en costumes. Les personnages féminins apparaissent enfin et il leur offre des romances. Ainsi Owl flirtera avec Joyce Leung (Deannie Yip), la directrice du centre et Bumbo avec Mlle Yeung. Tout cela restera très chaste et courtois, aucun baiser ne sera même échangé.
Le film reste très mineur par rapport à ces réussites de la même époque mais une belle scène se démarque au milieu du film. Au milieu de la rue, Sammo Hung se met à danser, imitant une partie de la chorégraphie de Make them laugh dans Chantons sous la pluie, puis entame un beau pas de danse avec Deannie Yip. La grâce que l’acteur déploie dans cette scène est tendre et s’approche presque de la poésie tant elle est déconnectée du reste du récit. La séquence est un moment d’anthologie au milieu d’un film conformiste.
The Owl vs Bumbo (貓頭鷹與小飛象, Hong Kong, 1984) Un film de Sammo Hung avec Sammo Hung, George Lam, Deannie Yip, Stanley Fung, Season Ma, Michelle Yeoh, Cheung Ging-boh, Huang Ha, James Tin, Phillip Chan, Tai Bo, Dick Wei, Wu Ma.
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