vendredi 25 mars 2011

Le Messager de guerre


Les origines de la République de Chine, au début du 20ème siècle, fournissent le fond du Messager de guerre. Ma (Leung Kar-yan) traverse la campagne pour apporter le courrier aux habitants des villages de sa région. Il ne se soucie pas de qui a raison, les révolutionnaires ou les royalistes. Il continue chaque jour son bonhomme de chemin et rencontre Yao Jie (Yuen Yat-choh), voleur de bourses qui prétend prendre aux riches ce qu’ils ont dérobé au peuple. Mais la police le recherche activement et, sans l’intervention de Ma, il se serait fait tuer. Les policiers s’attaquent aux deux hommes.

Ils seront sauvés par Hu Zhao-guan (Eddy Ko) qui leur propose un marché. Contre leur liberté, ils devront acheminer un colis au nord de la Chine. Ma hésite puis accepte. Deux autres hommes vont les accompagner dans leur périple. Le premier est Bu (Fan Mei-sheng) un expert en explosifs qui travaille dans une mine. Le deuxième est Fu Jun (Chow Yun-fat) un joueur intempestif recherché pour avoir triché et tué un homme. Dès le début du voyage, ils sont suivis par une jeune femme qui veut quitter son village pour aller dans la grande ville. Les hommes la considèrent comme un boulet mais Hua (Cherie Chung) s’accroche à la troupe et en fera vite partie intégrante.

Le film a été entièrement tourné en Corée et toutes les scènes (à de rares exceptions près dans une auberge) se déroulent en extérieur. Ronny Yu a filmé en scope ses paysages où les cinq voyageurs évoluent. Ils vont devoir affronter cette nature parfois hostile, le film se passe en hiver et la neige tombe, les lacs sont gelés et il faut les traverser et la nuit est glaciale et il faut ramasser du bois. Le rythme du Messager de guerre est inhabituel dans le cinéma de Hong Kong. La lenteur est de mise mais correspond à la cadence du voyage qui est fait à pieds. Le colis de Hu Zhao-guan est sur un poney mais qui est abandonné au bord de la route.

De temps en temps, le scénario s’emballe et la troupe voit arriver sur son chemin quelques adversaires. Deux mercenaires qui veulent arrêter Fu Jun pour les méfaits qu’il a commis. Il se défendra avec flegme en les frappant avec son écharpe qui agit telle une arme. Puis Li Ping (Guk Ching-suk, une actrice coréenne) les rejoint. Ils comprendront trop tard qu’elle les espionne pour le compte des révolutionnaires. Et finalement, un ninja qui disparait dans un écran de fumée aussi vite qu’il est apparu viendra les affronter. Le colis mystérieux ; que Ma et sa bande n’ouvriront pas, intéresse beaucoup de monde.

C’est un film très bancal dans la construction de son récit et surtout dans son final particulièrement grotesque. La première partie est superbement photographiée puis on a l’impression que Ronny Yu a quitté le poste et laissé son directeur des chorégraphies (pas très bonnes) finir le film. Ce qui frappe est l’interprétation terne de Leung Kar-yan même sans la comparer avec la prestation de Chow Yun-fat alors jeune mais déjà star. Leung Kar-yan qui avait surtout joué dans des films de Sammo Hung s’essaie dans Le Messager de guerre à la dramaturgie. Son visage a deux expressions et il est bien fade en leader du groupe.

Le Messager de guerre (The Postman strikes back, 巡城馬, Hong Kong, 1982) Un film de Ronny Yu avec Leung Kar-yan, Chow Yun-fat, Cherie Chung, Guk Ching-suk, Eddy Ko, Fan Mei-sheng, Yuen Yat-choh, Yeung Wai, Chiang Cheng, Lee Fat-yuen, Kuen Yat-chu, Hui Ying-sau.

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