Sous l’empire Ming, des hordes de pirates attaquent les bateaux en mer. Lutter contre eux est la priorité du pouvoir d’autant que ces corsaires sont aidés par des ronins, ces yakuzas japonais déclassés. Comme dans les autres films de King Hu, une voix off ouvre Pirates et guerriers illustrant des gravures d’époque. On nous présente les personnages et les acteurs qui vont les interpréter. L’empereur envoie le général Yu Dayou (Roy Chao) et ses hommes les combattre. Ils sont sept pour évincer un grand nombre de pirates.
La méthode de Yu est de se faire passer pour des commerçants. Ils font semblant de vendre des marchandises pour attirer les pirates, les faire prisonniers et les interroger afin de retrouver leur repère où est caché leur trésor de guerre. Ils sont experts en kung-fu et en simulation, mais les pirates qu’ils arrêtent ne savent pas où se trouve la cachette. Le lieu leur a toujours été interdit d’entrée. Ce sont les mercenaires Japonais qui en connaissent l’accès. Il faudra qu’ils s’infiltrent dans la bande des pirates.
Ce sera Wu Jiyun (Pai Ying) et sa femme mutique Wu Shaopang (Hsu Feng) qui entrer en contact avec le maître de l’île où les pirates ont choisi d’y avoir leur repaire. Après moultes négociations, le couple Wu parvient à leur fin et rencontrent les chefs des pirates. Ils devront faire leur preuve en combattant au sabre, en envoyant des flèches et en prodiguant leur art martial. Parmi les combattants, on découvre un jeun Yuen Biao dans une courte scène. L’un des ronins japonais est incarné par Sammo Hung, par ailleurs maquillé de blanc. Sammo Hung est par ailleurs l’auteur des chorégraphies.
Ce Japonais, Bodojin (Sammo Hung) est le seul à ne pas faire confiance à Wu. Et quand l’assaut des guerriers se déclenche, il va en profiter pour tenter de spoiler ses comparses. Le film suggère que les Japonais n’ont pas de parole. King Hu filme les affrontements avec de nombreux travellings qui enserrent les personnages. Les combats ne sont pas spectaculaires et sont construits essentiellement avec le montage (champ sur un coup de sabre, contrechamp sur son effet). C’est une vieille méthode qui sera avec l’avènement du cinéma de Sammo Hung, entre autres, mise de côté quand l’acteur choisira de montrer les chutes et les coups dans les films qu’il réalisera.
Pirates et guerriers marque la fin d’une époque, celle de ses wu xia pian épique et héroïque qui verra triompher la justice. Si King Hu utilise des personnages japonais négatifs et vicieux, c’est sans doute parce que Bruce Lee est passé par là. Mais c’est l’absence quasi-totale des femmes qui frappe. Seule madame Wu incarne une présence féminine, mais elle parle très peu et se bat comme les autres hommes, niant ainsi toute féminité. Cette absence contraste tout à fait avec l’héroïsme et la présence féminine dans L’Auberge du printemps.
Pirates et guerriers (The Valiant ones, 忠烈圖, Hong Kong, 1974) Un film de King Hu avec Hsu Feng, Pai Ying, Roy Chiao, Han Ying-chieh, Sammo Hung, Yuen Biao, Lee Man-tai, Hao Li-jen, Mars, Yeung Wai, Lau Kong, Simon Yuen, Ng Ming-choi.
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