Il faut croire que dans les années 1980, la Shaw Brothers s’est spécialisée dans le nanar pur et dur surtout quand la noble société s’attaque à la magie noire. The Boxer’s omen cumule un peu tous les défauts que l’on puisse imaginer : un scénario bancal, une réalisation aléatoire, des acteurs tous mauvais et des effets spéciaux ridicules. Le film se donne une caution morale particulièrement racoleuse qui finit par épuiser et sombrer dans la nullité.
Chan Hung (Philip Ko) est un boxeur. Il affronte un thaïlandais Bu Bo (Bolo Yeung) qui manque de le massacrer. Après le match, Chan aperçoit le moine Zhao Qing,(Elvis Tsui) drapé dans une bure dorée d’où jaillit un fluide. Le moine lui ordonne de le suivre. Il y aura d’autres apparitions. Chan part en Thaïlande pour le match retour et sur un temple bouddhiste, il voit le fronton s’illuminer par magie. C’est un signe. Il rentre dans le temple et les moines semblent le connaitre, ou au moins le reconnaitre.
Ce qu’il apprend est de l’ordre du surnaturel. Le moine Zhao Qing est en danger. Un dangereux adepte de la magie noire tente de l’éliminer. Et là, il faut le voir pour le croire. Le moine est bon d’ailleurs, une aura aux couleurs l’arc en ciel illumine sa personne quand il prie. Le seigneur des ténèbres (Johnny Wang) lance à son assaut une chauve souris zombie animée par la grâce d’un vieil effet d’animation de marionnettes. Le squelette de la chauve-souris avance en sautillant ce qui, immanquablement, provoque un rictus chez le spectateur.
Comme le seigneur des ténèbres a échoué, il passe à la vitesse supérieure et dans un salmigondis de magie noire sort quelques viscères et un crâne d’une jarre. Plus tard, il mettra une momie forcément satanique dans une carcasse d’alligator. Laissez mariner quelques jours, une ou deux incantations et sortir la momie une fois le sortilège accompli. Brrr, ça fait peur. Ce qui effraie vraiment est que le réalisateur filme tout cela avec minutie comme si c’était un documentaire. Le seigneur des ténèbres gueule quelques incantations dans une langue inconnue (ce qui a pour effet d’exciter les chauves-souris), il jette du riz sur des crânes, fait une danse, il met du maquillage multicolore, il avale des viscères puis les dégueule. On sait s’amuser chez les satanistes.
Pendant ce temps, Chan essaye de comprendre ce qui lui arrive. Les moines tentent de lui expliquer mais c’est un peu complexe ces histoires. Et puis il faut dire que Philip Ko n’est pas franchement le meilleur acteur du monde. Ça des muscles, il en a, mais des expressions figées, il en a aussi. Mais il a la chance d’avoir le bien de son côté dans une caricature de bouddhisme. C’est le côté moral ce qui n’empêche pas de montrer quelques femmes à poil pour attirer quelques spectateurs qui aiment ça. Bref, The Boxer’s omen c’est le grand guignol du film d’horreur pendant 100 minutes.
The Boxer's omen (魔, Hong Kong, 1983) Un film de Gwai Chi-hung avec Phillip Ko, Elvis Tsui, Wai Ga-man, Johnny Wang, Bolo Yeung, Cheung Chok-chow, Leung Hak-shun, Lam Wai.
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