samedi 9 avril 2011

Souvenirs d'enfance


Nous sommes en 1962 dans la campagne chinoise. Des portraits de Mao ornent chaque maison. Il n'a pas encore lancé son effroyable révolution culturelle. Notre héros s'appelle Sangsang, charmant bambin de 10 ans, dont Souvenirs d'enfance va suivre le parcours. En voix off, un adulte dit nous raconter son histoire. Le film est d'après le récit de Cao Wengxuan.

Sangsang a un problème de taille : son père est le directeur de l'école. Or, le village dans lequel ils habitent est minuscule. Véritable microcosme où tout se sait. Sangsang a un peu honte de son papa, mais pas tant que ça tout de même, en vérité, il en est très fier. Ce qui ne l'empêche pas de faire bêtise sur bêtise. Mais, ce sont avec les petites bêtises, qui se transforment en leçon de vie, que l'on grandit n'est-ce pas. Sangsang est tout de même un gentil garçon qui s'occupe si bien de ses pigeons.

Souvenirs d'enfance dresse le portrait de quelques enfants et adultes. Tous gentils mais qui ont des problèmes typiques de la Chine des années 1960. Zhi Yue est une petite fille timide qui doit faire de nombreux kilomètres pour aller à l'école. Son père a été obligé de partir travailler en ville (problème de l'industrialisation de la Chine et de ses infrastructures à développer dans le plan quinquennal). A un moment, une rumeur prétend que le directeur de l'école pourrait être le père de cette fillette (problème des calomnies typiques d'une population peu éduquée à remettre dans le droit chemin).

Deux amis de l'école marquent aussi les souvenirs de Sangsang. Lu He est un grand dadais chauve dont tous les enfants se moquent, notamment à cause de son physique ingrat. Un jour, le directeur de l'école décide de lui confier le rôle d'un général dans une pièce de théâtre. Il sera très ému de l'attention qu'on lui porte. Voilà : la Chine, quand elle s'unit, peut trouver une place adéquate à chacun des ses camarades. C'est beau l'unité du peuple.

Et on n'oubliera pas non plus le petit Wang qui mettra le feu aux récoltes par accident. On pensera à l'instituteur Jian qui tombe amoureux d'une jeune femme, mais le père de cette dernière est trop rétrograde pour la laisser filer. La Chine de cette époque avait bien besoin de changements, dit en substance le réalisateur de Souvenirs d'enfance. Tout va mieux aujourd'hui apparemment. C'était une Chine malade (Sangsang souffre d'une infection inconnue) mais a été sauvée grâce aux bon sens des anciens (Sangsang doit souffrir pour guérir).

Souvenirs d'enfance est un film assez édulcoré, ni nul, ni bon. Tout juste moyen. On pourra suivre les aventures, peu palpitantes et édifiantes, de Sangsang et ses amis. On pourra aussi regarder les paysages chinois et ce fleuve tranquille. Pour ce qui est de l'émotion purement cinématographique, on repassera.

Souvenirs d’enfance (Thatched memories, 草房子, Chine, 1999) Un film de Xu Geng avec Cao Dan, Du Yuan, Wu Qinqin, Jin Xirong, Xu Yanqing, Xu Chengfeng, Ma Lingyan, Zhang Jianxin, Zhang Jianxia.

Aucun commentaire: