lundi 19 mars 2012

The Legend of a professional


Quand un solitaire rencontre une agitée, ça crée des étincelles, les caractères s’affrontent, les dialogues fusent et les situations dégénèrent. Normalement. Dans The Legend of a professional, les personnages s’affrontent, discutent beaucoup et se disputent. Le duo mal assorti est l’idée principale du film. En l’occurrence, Ho (Anthony Wong), un tueur à gages professionnel, loin des images habituelles des films hongkongais. Ho ne portent pas de costumes Armani, n’a pas la classe et est un peu minable. Il ressemble à Jean Réno, logeant sur le toit d’un immeuble, trainant ses guêtres entre deux contrats qu’il exécute au révolver. Ho est surtout traumatisé par la mort d’un innocent, il y a de cela des années.
Jenny (Josie Ho) n’a pas le flegme de Ho, bien au contraire, elle est toujours vive, trop vive pour lui. Ils se rencontrent par hasard, se suivent pas contrainte (elle manque de se faire tabasser, il la sauve). La maman de Ho qui habite au Viet Nam vient rendre visite à son fiston qu’elle considère comme un gamin, demandant chaque fois au téléphone s’il a trouvé une petite amie. Et donc, Jenny va se faire passer pour la copine de Ho. Un rôle qu’il va devoir rémunérer. Le problème est son impulsivité : elle va devoir arrêter de jurer, de fumer et jouer le jeu. Ce trio improbable constitue la partie la plus amusante du film, Ho et Jenny doivent cacher leur vraie personnalité à la vieille dame qui ne comprend rien.
Chez Ho, le téléphone ne sert qu’à converser avec son commanditaire, une vieille femme solitaire comme lui, qui boit du whisky à la bouteille et fume des cigarettes. Il a interdit à Jenny d’y répondre, mais elle ne peut pas s’en empêcher. Et ce que l’on craignait arrive : Ho initie Jenny à sa profession. Elle pense savoir faire le boulot, mais se trouve débordée quand elle doit flinguer sa cible. Le film a l’ambition de se ranger dans la catégorie des films sur les rapports maître/disciple avec un disciple persuadé de tout savoir avant la fin des enseignements, soit le schéma classique d’un film d’arts martiaux. Seulement voilà, les gunfights sont confus, mises en scène mollement et sans enjeu, car l’ennemi est invisible. Ni Ho ni Jenny ne cherche à se venger, ils vivent juste leur crise existentielle et leur solitude un flingue à la main.
C’est l’inverse qui se passe. Le récit est constamment interrompu par la quête de vengeance d’un personnage secondaire (Lam Cho-fai). Son histoire narrée en flashback le présente comme un psychopathe mais donne de bonnes raisons à son comportement. Le jeune homme, qui triture nerveusement le bas de son t-shirt, est le fils de l’homme innocent tué « par erreur » par Ho. A coups de flashback un peu trop explicatifs, on découvre cette scène initiale. Toute sa vie il a cherché à se venger. C’est précisément quand Ho choisit de se retirer du métier de tueur à gages, que la vengeance doit s’accomplir. Le film tente de jouer sur ce suspense, la mort ou la liberté, en imaginant que la rédemption de Ho passera par sa mort. The Legend of a professional devient alors poussif et franchement déplaisant
The Legend of a professional (飛哥傳奇, Hong Kong, 2001) Un film de Billy Chan avec Anthony Wong, Josie Ho, Helena Law, May Law, Karel Wong, Ricky Yi, Gabriel Harrison, Lam Cho-fai, Cliff Lok, Yeung Kin-wai, Cheung Yue-lee, Ho Ka-chun, Yung Wai-man, Wong Man-shing, Kong Foo-keung.

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