Les chauffeurs de taxi de Hong Kong sont vraiment de sales types. Taxi hunter le prouve par A + B. Un client veut aller quelque part, le chauffeur décide s’il si rend ou pas. Et il fixe le prix qu’il veut quelle que soit la distance. Les insultes sont monnaie courante, les clients ne sont pas libres et en sont exaspérés. Un homme déteste encore plus les chauffeurs de taxi que les autres, c’est Kin (Anthony Wong). Sa femme, enceinte, devait aller à l’hôpital pour une urgence. Le taxi a refusé de la prendre parce qu’elle saignait. Sa tunique s’est accrochée à la porte, trainant la future maman sur le bitume. Le médecin lui annonce qu’elle est morte et que le bébé ne peut être sauvé. Kin va décider de se venger et devenir le tueur des taxis.
Auparavant, le film d’Herman Yau, qui utilise Anthony Wong à son meilleur comme dans Ebola syndrome, montrera Kin comme un homme affable et discret. Vendeur d’assurance sur la vie dans une grande compagnie, il ravit son patron de ses performances. Avec sa femme, il est serviable, précautionneux. Il trouve qu’elle dépense un peu trop pour le futur bébé mais se console en disant qu’après la naissance, ils n’auront pas le temps de faire des courses. Quand elle meurt, Kin n’est plus que l’ombre de lui-même, il déprime, il se met à mal travailler. Il erre sans but dans les rues de Hong Kong et, un jour, il observe un chauffeur de taxi trop arrogant, traverse la rue et gifle l’impertinent sous les applaudissements des badauds. Kin s’est trouvé une mission et un sens à sa vie.
Il décide un soir de prendre un taxi. Le chauffeur, comme il s’y attend, est arrogant. Au bout de quelques minutes de course, Kin attrape la ceinture de sécurité, étrangle le malpoli, arrache le rétroviseur et l’enfonce dans son cœur. Rentré chez lui, Kin arbore un sourire satisfait du travail bien fait. Il recommence une deuxième fois, mais le chauffeur se défend et tabasse Kin. Ce dernier va s’armer et apprendre le maniement des armes (la seule partie comique dévolue à son personnage). Troisième chauffeur de taxi : il tombe cette fois sur un homme honnête et poli. Il ne le tue pas. Herman Yau prend pourtant le parti de Kin, il a de l’empathie pour son personnage qu’il montre juste. Il montre aussi les « victimes » des chauffeurs comme satisfaites des actes de Kin. Quatrième attaque : il abat un chauffeur qui s’apprêtait à violer sa cliente. Il va sans dire que les chauffeurs de taxi ne se sentent pas rassurer.
La police va intervenir. Par une astuce du scénario, il fait de Yu Kai-chung (Yu Rong-guang), le policier chargé de l’enquête, l’un des meilleurs amis de Kin. Jamais il ne soupçonnerait son ami de faire du mal à quiconque. Il lui faudra un bon moment pour faire le rapporchement. Chung est présenté comme une brute (mais en fait, c’est un homme droit et juste, comme Kin) et doit faire équipe avec Gao (Ng Mant-tat), dans un personnage habituel de bouffon. Là, Ng Man-tat place la barre très haute : survêtement de jeune, casquette, grimaces. On sent que son personnage burlesque n’est pas développé, qu’il est cantonné au grotesque et n’apparait que parce que sa fille (Athena Chu) est une journaliste qui enquête sur le serial killer. Taxi hunter prend alors des chemins bancals pour arriver au terme des investigations (les deux flics planqués, Gao se fera agressé). Le suspense consistant à ce que Chung ne devine pas que son ami soit le meurtrier dure un peu trop longtemps. Et finalement, l’idée que Kin rende justice lui-même, apparait comme bien déplaisante.
Taxi hunter (的士判官, Hong Kong, 1993) Un film de Herman Yau avec Anthony Wong, Yu Rong-guang, Ng Man-tat, Athena Chu, Lai Hoi-san, Chan Fai-hung, Wu Fung, Hau Woon-ling, Fan Oi-git, Mak Kai-chung, Lam Chiu-wing, Ha Chim-si.
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