Dans une boite de nuit, Shin (Alex Lam) et ses amis (deux garçons et trois filles), dansent en transe aux sons d’une musique techno minimale. La boite appartient à leur boss, King (Benny Lai), jeune loup des triades qui, affalé sur son canapé du carré VIP et entouré de deux jeunes femmes peu farouches, encouragent deux lycéens à vendre de la drogue. Car King est une ordure, un homme sans foi ni loi qui ne rêve que d’une chose : devenir le chef suprême des triades. Il a beau s’habiller avec un beau costume, il est l’opposé de Tai Fei (Anthony Wong) amateur de chemise à fleurs, qui avec sa femme Kei (Teresa Mak) sermonne gentiment un de ses hommes qui bat sa femme. Ça ne se fait pas dans le clan de Tai Fei qui préfère les triades à l’ancienne.
Un jour, Fei reçoit des nouvelles de Ling (Maggie Lau), l’un de ses anciennes petites amies, il y a de cela près de vingt ans. Elle est mourante et apprend à Fei que Shin est son fils. Elle lui sort une longue litanie bourrée de clichés (mais voulue comme édifiantes) sur la vie, la mort et le destin, le tout accompagné d’une musique poignantes destinée à faire produire quelques larmes chez le spectateur. Il se trouve que Shin l’apprend en même temps. Le problème est que le père et le fils ne s’entendent pas. Ce dernier était allé provoquer Fei, quelques scènes auparavant, dans son sauna (comprendre un bordel) où il refusait toutes les filles proposées. Les hommes de Fei l’ont fichu à la porte, ainsi que ses deux potes, en caleçon, les humiliant en public. Les garçons se croient tout permis parce qu’ils s’estiment protégés par King, mais quand Tai Fei leur fait la morale sur le caractère méchant de leur boss, ils n’écoutent pas et n’en font qu’à leur tête.
Pour accéder au pouvoir, King a décidé de sortir la grosse artillerie : meurtre, chantage, enlèvement, torture. On avait bien compris son caractère néfaste quand il ment sans vergogne à sa copine, par ailleurs la fille d’un des bras droits de Tai Fei (encore un problème de mauvaise éducation parentale, faut dire que la fille se promène en soutien-gorge). Mais Tai Fei n’est pas un homme à se laisser trahir et dicter sa conduite. Il va rameuter tous ses fidèles pour remettre dans le droit chemin cette saleté d’arriviste. The Legendary Tai Fei s’applique à suivre un programme élaboré avec les Young & dangerous produits par Wong Jing, soit une vision romantique des valeurs des triades. Pourquoi pas, John Woo l’a un peu en son temps jusqu’à ce que Johnnie To montre l’envers du décor de manière politique dès les débuts de la Milkyway Image. Tai Fei était un personnage de la série de films et The Legendary Tai Fei en est un spin off. Le souci majeur du film est qu’il ne véhicule que des clichés éculés dans des scènes très dramatisés (la mort de la mère de Shin appuyées avec une musique lacrymale et des gros plans de visage en larmes) et que son budget très faible donne des images d’une grande laideur (des contre plongées à gogo). Tout cela rend le film vite insupportable et bête.
The Legendary Tai Fei (古惑仔激情篇洪興大飛哥, Hong Kong, 1999) Un film de Kant Leung avec Anthony Wong, Teresa Mak, Benny Lai, Alex Lam, Maggie Lau, Chiu Lai-yee, Leung Cheuk-moon, Chan Nam-wing, Chat Pui-wan, Tsui Ling-ling, Lee Siu-kei, Kam Yau, Bowie Lau.
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