Avant
de lancer dans la réalisation, en 1974 avec Game gamblers play, Michael Hui a tourné dans quatre films produits
par la Shaw Brothers et mis en scène par Li Han-hsiang. Dans The Happiest moment, films à sketches, le comique joue quatre personnages d’une
petite ville de la Chine du nord pendant la seconde guerre mondiale. Les quatre
histoires sont censées se dérouler sur une seule journée, des pendules, montres
et horloges apparaissent régulièrement à l’écran pour rappeler cette
coïncidence temporelle. The Happiest
moment est une variété de film choral où les personnages différents sont
incarnés par les mêmes acteurs. La première histoire débute dans les bains
publics réservés aux hommes qui prennent des bains chauds, se font masser et
passer du temps hors de chez eux. Leur tranquillité va être troublée par
l’arrivée de femmes japonaises qui, elles aussi, ont très envie de prendre du
bon temps. C’est surtout l’occasion de montrer de nombreuses actrices au large
sourire qui apparaissent seins nus, peu habillés. Le spectateur, comme les
clients su sauna, peuvent admirer leurs fesses et leur minois. Aucun de ces
personnages n’aura un rôle à jouer, elles sont là pour faire joli, un point
c’est tout.
Le
premier personnage, un notable aux cheveux et moustache blancs, sur les
conseils d’un mai, va rencontrer une femme avec qui il va commettre l’adultère.
Ils font tellement l’amour que l’orgasme réveille toute la ville et que le
pauvre homme en meure. La femme (Tanny Tien) fait l’objet d’une enquête de
police et l’inspecteur est également interprété par Michael Hui dans ce
deuxième sketch où il décide, séduit par
la belle, de fausser les résultats de l’enquête. L’histoire se poursuit, on
inaugure un nouvel hôpital. L’occasion à nouveau de faire des dépistages sur des
patientes nues. Dans cette histoire Tanny Tien est infirmière et Michael Hui
joue une vieille patiente avec une dent en moins (le visage de l’acteur est peu
habillement maquillé, la dent est juste peinte en noir). La vieille dame passe
son temps à manger, l’opération chirurgicale commence. Une fois achevée,
l’infirmière constate qu’il manque une pince. Rebelote et encore une deuxième
fois. La malade finit le sketch en disant qu’ils devraient peut être lui coudre
une fermeture éclair.
Le
dernier sketch s’articule autour d’un barbier et de son apprenti, incarné par
Michel Hui, qui est l’homme à tout faire, surtout les taches ingrates, et
souffre douleur de son patron. Cette dernière partie illustre peut-être le
mieux ce que sera l’humour de Michael Hui : faire subir aux autres ce que
l’on ne voudrait pas subir. Ainsi le patron prend momentanément la place de
l’apprenti mais du coup doit endurer chaque remontrance. L’humour de la cruauté
était déjà un peu présent dans la première partie quand Michael Hui en riche
homme d’affaire refusait de donner un pourboire aux employés des bains publics,
ou quand aux conducteurs de pousse-pousse il demande lequel est moins cher et
que chacun baisse ses prix alors qu’ils sont très pauvres. Mais l’essentiel de
l’humour de ce film reste dans des situations convenues, avec des gags
poussifs. Exemple typique : Michael Hui joue au mahjong dans une chambre
funéraire (quelle idée saugrenue), tellement pris par la partie, il ne sent pas
compte qu’un fantôme est derrière lui. Ses trois camarades tentent de lui faire
signe pour qu’il quitte la pièce. La scène dure bien trop longtemps, les
visages des amis sont trop expressifs et celui de Michael Hui trop impavide
pour que le gag fonctionne vraiment. Le film est souvent à l’image de ce gag,
un peu mou et étiré sans raison.
The
Happiest moment (一樂也, Hong Kong, 1973) Un film de Li Han-hsiang avec Michael
Hui, Tanny Tien, Woo Gam, Ku Feng, Chan Shen, Shum Lo, Chiang Nan, Wang
Han-chen, Gam Yam, Hao Li-jen, Wong Sam, Wang Hsieh, Chu Mu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire