Les
rapports du jeune Benny (Siu Ban-ban), dix ans, avec ses parents (Teresa Mo est
la mère et Li Wai-hung le père) sont loin d’être tranquilles. C’est une famille
aisée mais le gamin est solitaire et n’a aucun camarade à l’école où les autres
se moquent de lui et lui jouent des mauvais tours. Son père ne pense qu’au
travail et engueule son fils qui regarde Mon voisin Tororo au lieu de faire ses
devoirs. Les parents se disputent au sujet du fils qui décide de changer d’air
dans une salle d’arcade où avec seulement un dollar, Benny passe la journée à
jouer aux jeux vidéo, ce qui énerve le propriétaire de la salle qui le vire.
Dernier espoir : aller chez son ami inventeur Pierre (Gabriel Wong). Là,
il se fait encore virer pour avoir trop joué avec les robots. Il part faire un
tour de vélo quand il tombe sur deux malfrats qui menacent un homme. Ils
veulent récupérer des photos compromettantes. Et c’est bien entendu Benny qui
attrape la pellicule et qui s’enfuit.
La
partie action de Daddy, father and papa
commence avec une course poursuite entre Benny sur son vélo et les deux hommes
(Tommy Wong et Paul Wong) en voiture. Le gamin est kidnappé par la bande de
méchants. Les parents inquiets de ne pas le voir rappliquer vont à la police
pour signaler sa disparition. Puis, ils commencent eux-mêmes une enquête en
interrogeant le patron de l’arcade (Teddy Yip) qui laisse échapper son
exaspération au sujet de Benny. Sans en parler à son époux, la mère rencontre
séparément Hung (Sammo Hung) puis Wong (Raymond Wong Pak-ming), deux de ses
anciens amants. On découvre leur passé dans un court flashback en mode sépia.
Elle les convainc de partir à la recherche de Benny en sortant un gros
mensonge : il serait leur fils.
Le
film joue alors sur deux ressorts comiques éculés. Les quiproquos entre les
deux papas putatifs qui ne se connaissent pas, qui suivent les mêmes pistes
(encore une fois le patron d’arcade) puis à l’école où les vilains garnements
que sont les camarades de Benny leur lancent, avec des pistolets factices, des
balles de plastic sur les fesses des deux hommes. C’est à cette occasion qu’ils
se rencontrent, chacun étant persuadé d’être le vrai père de Benny. L’autre
matière comique est l’homosexualité latente qui se développe quand ils
récupèrent enfin le petit et qu’ils logent tous les trois et s’occupent de lui.
La petite amie hystérique de Wong (Kingdom Yuen, dans un rôle bien ingrat)
découvre Hung enveloppé d’une simple serviette de bain et comprend, en
comparant leur poitrine, que Wong est devenu gay à cause des seins de Sammo
Hung. Il faut ajouter à cet humour crypto-gay que le personnage de Gabriel
Wong, le créateur de jouets, est présenté comme une folle.
La
cible est clairement le public enfantin et le film s’inspire de Maman j’ai raté l’avion quand Benny
mène ses ravisseurs sur de fausses pistes et leur mène la vie dure. Les
kidnappeurs se retrouvent à déterrer un mort, il prétend avoir caché la
pellicule dans une sépulture, ou électrifie Tommy Wong. Les gags, plutôt tous
gentils, sont donc adaptés aux enfants et ne volent pas très haut. Comme il se
doit, le gamin est plus malin que tous les adultes réunis (surtout le vrai père
complètement dépassé) et tout se finira bien. L’un des malfrats s’avérera au
final un gentil garçon qui va se repentir (la morale est sauve) et Benny aura
trois papas pour le prix d’un, Benny faisant croire à Hung puis à Wong qu’il
est son père mais qu’il doit garder le secret. Tout est bien qui finit bien.
Daddy, father and papa (老豆唔怕多, Hong Kong, 1991)
Un film de Clifton Ko avec Siu Ban-ban, Teresa Mo, Liu Wai-hung, Raymond Wong
Pak-ming, Sammo Hung, Tommy Wong, Paul Wong, Gabriel Wong, Tam Sin-hung, Simon
Yip, Teddy Yip, James Tin, Kingdom Yuen, Yiu Shui-taai, Catherine Lau, Lau Leung-fat,
Chiu Sek-man.
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