lundi 22 octobre 2012

Daddy, father and papa


Les rapports du jeune Benny (Siu Ban-ban), dix ans, avec ses parents (Teresa Mo est la mère et Li Wai-hung le père) sont loin d’être tranquilles. C’est une famille aisée mais le gamin est solitaire et n’a aucun camarade à l’école où les autres se moquent de lui et lui jouent des mauvais tours. Son père ne pense qu’au travail et engueule son fils qui regarde Mon voisin Tororo au lieu de faire ses devoirs. Les parents se disputent au sujet du fils qui décide de changer d’air dans une salle d’arcade où avec seulement un dollar, Benny passe la journée à jouer aux jeux vidéo, ce qui énerve le propriétaire de la salle qui le vire. Dernier espoir : aller chez son ami inventeur Pierre (Gabriel Wong). Là, il se fait encore virer pour avoir trop joué avec les robots. Il part faire un tour de vélo quand il tombe sur deux malfrats qui menacent un homme. Ils veulent récupérer des photos compromettantes. Et c’est bien entendu Benny qui attrape la pellicule et qui s’enfuit.

La partie action de Daddy, father and papa commence avec une course poursuite entre Benny sur son vélo et les deux hommes (Tommy Wong et Paul Wong) en voiture. Le gamin est kidnappé par la bande de méchants. Les parents inquiets de ne pas le voir rappliquer vont à la police pour signaler sa disparition. Puis, ils commencent eux-mêmes une enquête en interrogeant le patron de l’arcade (Teddy Yip) qui laisse échapper son exaspération au sujet de Benny. Sans en parler à son époux, la mère rencontre séparément Hung (Sammo Hung) puis Wong (Raymond Wong Pak-ming), deux de ses anciens amants. On découvre leur passé dans un court flashback en mode sépia. Elle les convainc de partir à la recherche de Benny en sortant un gros mensonge : il serait leur fils.

Le film joue alors sur deux ressorts comiques éculés. Les quiproquos entre les deux papas putatifs qui ne se connaissent pas, qui suivent les mêmes pistes (encore une fois le patron d’arcade) puis à l’école où les vilains garnements que sont les camarades de Benny leur lancent, avec des pistolets factices, des balles de plastic sur les fesses des deux hommes. C’est à cette occasion qu’ils se rencontrent, chacun étant persuadé d’être le vrai père de Benny. L’autre matière comique est l’homosexualité latente qui se développe quand ils récupèrent enfin le petit et qu’ils logent tous les trois et s’occupent de lui. La petite amie hystérique de Wong (Kingdom Yuen, dans un rôle bien ingrat) découvre Hung enveloppé d’une simple serviette de bain et comprend, en comparant leur poitrine, que Wong est devenu gay à cause des seins de Sammo Hung. Il faut ajouter à cet humour crypto-gay que le personnage de Gabriel Wong, le créateur de jouets, est présenté comme une folle.

La cible est clairement le public enfantin et le film s’inspire de Maman j’ai raté l’avion quand Benny mène ses ravisseurs sur de fausses pistes et leur mène la vie dure. Les kidnappeurs se retrouvent à déterrer un mort, il prétend avoir caché la pellicule dans une sépulture, ou électrifie Tommy Wong. Les gags, plutôt tous gentils, sont donc adaptés aux enfants et ne volent pas très haut. Comme il se doit, le gamin est plus malin que tous les adultes réunis (surtout le vrai père complètement dépassé) et tout se finira bien. L’un des malfrats s’avérera au final un gentil garçon qui va se repentir (la morale est sauve) et Benny aura trois papas pour le prix d’un, Benny faisant croire à Hung puis à Wong qu’il est son père mais qu’il doit garder le secret. Tout est bien qui finit bien.

Daddy, father and papa (老豆唔怕多, Hong Kong, 1991) Un film de Clifton Ko avec Siu Ban-ban, Teresa Mo, Liu Wai-hung, Raymond Wong Pak-ming, Sammo Hung, Tommy Wong, Paul Wong, Gabriel Wong, Tam Sin-hung, Simon Yip, Teddy Yip, James Tin, Kingdom Yuen, Yiu Shui-taai, Catherine Lau, Lau Leung-fat, Chiu Sek-man.

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