Les
trois filles de madame Huang (Xu Fan) sont éparpillées un peu partout. Rose
(Rene Liu) est taïkonaute, nom des astronautes chinois, Lily (Gwei Lun-mei) vit
à Sidney comme sa maman et Peony (Angelababy) est actrice à Pékin. Les trois
filles ont donc des prénoms de fleurs : rose, lys et pivoine. Les quatre
femmes sont célibataires et le but du jeu dans Love in space, second film du duo Wing Shya et Tony Chan après Hot summer days, est de leur trouver un
mari. Comme il se doit, ce sera un long chemin semé d’embuches pour arriver à
leur fin pour les hommes qu’elles vont rencontrer. On s’en doute aussi, tout se
terminera bien dans cette romance qui prend la forme d’un film choral.
La
rencontre d’abord. Pour Rose, c’est simple. Coincée dans sa navette spatiale,
elle fait sa mission avec Michael (Aaron Kwok) qui se trouve être son ex. Ils
se connaissent donc très bien. Lily rencontre par hasard Johnny Chen (Eason
Chan) dans un restaurant où ils sont obligés de partager une table par manque
de place. Ils commandent les mêmes plats, la même boisson et répondent à la
serveuse en même temps. Peony est une actrice très célèbre bien que raillée
pour la médiocrité de son jeu. Non sans ironie de la part d’Angelababy souvent
considérée comme un gentil mannequin, on la découvre recevoir une récompense –
genre Razzie Award – de la pire actrice de l’année. Elle décide alors de
s’infiltrer secrètement dans un café pour apprendre comment jouer son prochain
rôle, celui d’une serveuse et va rencontrer Wen feng (Jing Boran)
Chacune
a un gros problème dans sa vie. Rose est très impulsive alors que Michael est
très calme, très réfléchi. Elle s’énerve à la moindre remarque, lance sa
fourchette pour l’agresser mais l’apesanteur la ralentit, son agressivité ne
peut pas aboutir. Lui, encore amoureux d’elle, murmure pendant qu’elle dort
qu’elle doit revenir vers lui, une manière de l’hypnotiser. Elle l’avait
quitté, sur Terre, sur un coup de tête parce qu’elle l’avait vu avec une jeune
femme. Elle lui en veut encore. Leur mission dans l’espace est d’élever des
roses (des fleurs encore) mais il faut avouer que cela n’entre guère en compte
dans le récit. Les cinéastes se contentent, sur la musique du Danube bleu de
faire voltiger ses deux acteurs dans l’immense navette spatiale. C’est assez
joli mais un peu inutile.
Opposition
totale aussi dans le couple que va former Lily et Johnny Chen. Elle souffre
d’une peur des bactéries. Conséquence directe de cette angoisse : elle
passe son temps à nettoyer chez elle, à désinfecter chaque objet qu’elle va
saisir et elle est incapable de toucher les gens. Son psy (Chapman To dans une
courte apparition) tente de la soigner et l’encourage à briser ses règles. Or
Johnny Chen est éboueur et travaille avec son père (Gordon Liu, lui aussi dans
un caméo). L’ultra propreté contre les poubelles, Lily prend peur alors qu’elle
aime profondément Johnny. Sa première visite chez elle manque de tourner à la
catastrophe quand il fait déborder les toilettes. Il accepte les manies de Lily
mais elle a du mal à accepter la profession de Johnny qui est fier d’être
éboueur. Cette opposition radicale est trop caricaturale pour vraiment
convaincre.
C’est
le récit de Peony qui séduit le plus. Son immersion dans la vraie vie qu’elle
n’a jamais connu d’après ses dires car elle est actrice depuis ses treize ans,
est source de comique. D’abord parce qu’elle se rend au café dans sa voiture
avec chauffeur habillée comme un mannequin (talons hyper hauts, jupe très
courte, manteau de fourrure) et le visage ornant les lunettes rondes de son
chauffeur, appelé Oncle Hua (Liu Jin-shan). Wen Jeng, écrivain en herbe sans
éditeur et vendeur de pastèques, aide Peony qui est tout à fait incompétente.
Elle se fait appeler Xiao Huang, pour passer incognito Au début, elle lui
demande ce qu’il pense de Peony Huang et il la trouve nulle et bien moins belle
qu’elle. Alors qu’elle n’en pas le droit (son contrat stipule qu’elle doit
rester célibataire pendant cinq ans), Peony et Wen Jeng prennent de petites
habitudes comme la ramener sur sa carriole de pastèques et ces habitudes se
transforment en romance.
Enfin,
il faut signaler que la maman des trois filles se fait séduire par l’oncle Hua
qui en attendant Peony va lui rendre visite en mettant de belles chemises à
fleurs. Il va surtout lui redonner le goût de cuisiner, goût qu’elle avait
perdu depuis la mort de son mari. Le film est construit de manière ultra
classique : rencontre, rupture puis réconciliation avec des images hyper
bien léchées. Rien de neuf de ce côté-là. Love
in space ne vaut que pour l’intérêt que l’on porte aux interprètes et c’est
Angelababy qui s’en tire le mieux sans doute parce que son personnage est le
plus difficile à défendre. Elle a la lourde tâche de transformer une personne
arrogante et superficielle en une femme respectable. Mais dès le début, on
avait compris que tout se terminerait bien.
Love in space (全球熱戀, Hong Kong – Chine –
Australie, 2011) Un film de Wing Shya et Tony Chan avec Aaron Kwok, Rene Liu,
Eason Chan, Gwei Lun-mei, Xu Fan, Liu Jin-shan, Jing Boran, Angelababy, Chapman
To, Gordon Liu
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