Le
jeune Siang (Dan Chupong) est un Robin des Campagnes depuis qu’il cherche à se
venger d’un voleur de buffles qui a tué ses parents vingt ans auparavant. Situé
au début du 20ème siècle, alors que le Royaume de Siam subissait
l’influence de la Grande Bretagne, Le
Guerrier de feu est une comédie d’action qui voit s’affronter un justicier
et toutes une bande d’affreux jojos aux tronches encore plus patibulaires que
dans un film de Stephen Chow, la référence du film. Le pays n’est pas passé au
mode d’agriculture occidentale, le buffle est l’élément moteur des paysans. Ça
n’arrange pas le prince « Bec de lièvre » qui a décidé de vendre des
tracteurs et qui engage des mercenaires pour voler les buffles et tuer leurs
propriétaires.
C’est
d’abord à toute une galerie de personnages que l’on a droit, et souvent bien
plus amusants que le pâle Siang, bien trop gentil pour intéresser. Le prince
tout d’abord et son bec de lièvre qu’il cache avec son index quand il parle (on
pense au Dr. Evil des Austin Powers).
Le prince qui a un gros problème d’élocution, il mange tous les mots. Ce
problème sera résolu en fin de film (je ne dis pas pourquoi). Il s’habille très
chic avec des vêtements clinquants et brillants. Il est coiffé avec des cheveux
en énorme mèche. Le prince est prétentieux, mais aussi très capricieux (il veut
que les gens achètent son tracteur même s’ils n’en ont pas besoin), colérique
(il s’énerve pour un rien) et libidineux (il voudra sortir avec l’amoureuse de
Sing). Un personnage de parfait crétin qui est le premier élément de comédie.
Le
prince bec de lièvre engage un guerrier chauve complètement cinglé qui adore
attaquer ses ennemis à midi au beau milieu du repas parce qu’il tue mieux le
ventre vide et qu’il avale ensuite leur repas. Et si le repas n’est pas prêt,
peu importe, il bouffe le bras d’un homme à terre. Ce grand gars se bat avec
une arme courbe, variation de gourdin, avec laquelle il frappe en courant ceux
qui sont devant lui. Les combats sont gentiment gore pour à la fois faire rire
les amateurs du film d’action et pour ne pas faire trop peur aux enfants
auxquels le film est aussi destiné. Les coups sont portés en plan séquence
(sans champ contrechamp), filmés en double caméra montrant d’abord un angle
puis l’autre. On en aura pour notre argent. La chorégraphie des combats est
dynamique, le metteur en scène préférant laisser suivre ses acteurs dans le
plan d’ensemble pour que le spectateur puisse mieux profiter du spectacle.
Dans
sa deuxième moitié, Le Guerrier de feu
se tourne à la fois vers le fantastique et vers la romance. Le prince fait
appel à un homme nommé Démon Noir pour battre Sing un négociant en buffles. Il
se trouve que les deux hommes se connaissent depuis vingt ans déjà et que l’un
d’eux a croisé le chemin de Siang. Ils ont des pouvoirs magiques qui permettent
de développer leur force pour affronter leurs adversaires. Sing, le négociant,
d’un coup de poing transforme ses deux meilleurs hommes en tigre et singe de
combat grâce à un sort. C’est là qu’on sent l’influence de Stephen Chow, dans
ce mélange de burlesque au milieu de l’aventure, de personnages souvent
ridicules mais capables de se battre comme des bêtes.
Je
n’oublierai pas la romance de circonstance avec la fille de Démon Noir, le
jeune et belle Sia qui va tomber amoureuse de Sing, et réciproquement. On a
même droit à une chanson pop ultra romantique et franchement nulle. La jeune
fille, vierge bien entendu, sera la convoitise d’à peu près tout le
monde : du prince au Démon Noir. Son sang sera une arme contre les
méchants que Siang, artificier émérite (d’où le titre du film) badigeonne sur
ses fusées qu’il fait exploser à la tête des ennemis. Il faut bien entendu y
voir un symbole sexuel évident. Malgré de nombreuses lourdeurs, le film s’avère
finalement divertissant, amusant et plutôt réussi. Or, comme le cinéma thaïlandais
devient très rare, il n’est pas interdit d’aller jeter un coup d’œil vers ce Guerrier de feu qui vient de sortir en
DVD et BluRay.
Le
Guerrier de feu (ฅนไฟบิน, Thaïlande, 2006) Un film de Chalerm Wongpim avec Dan
Chupong, Leo Putt, Panna Rittikrai, Samart Payakarun, Kanyapak Suworakood,
Somdet Kaew-ler, Ampon Rattanawong, Wichai Prommajan, Jaran Ngamdee, Amporn
Pankratok.
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