Quand
Wong Jing réalise ou produit un film ayant pour cadre les triades, il est
toujours difficile de savoir s’il glorifie volontairement ou par maladresse ces
organisations mafieuses. Ainsi, The H.K.
triad commence dans une salle de conférence de la police de Hong Kong où
des officiers en costumes cravate attendent non sans impatience l’allocution
que va leur faire Ho (Lau Ching-wan) au sujet de ce milieu dont il a longtemps
fait partie. Avec des yeux pétillants de curiosité, ils écoutent le vieillard
parler de cette période que le film de Clarence Ford va reconstituer avec
beaucoup de luxe et pas mal d’académisme. De 1999, Ho se remémore ses débuts en
1959. C’est parti pour un long flash-back narrant sa vie, ses méfaits et ses
amours.
Ho
présente son ami Lok (Francis Ng). Ils se connaissent depuis l’enfance, ils se
considèrent comme des frères, illustrant ainsi cette notion de loyauté chère
aux membres des triades. Oisifs, ils passent leur temps à glander dans les
quartiers mal famés peuplés de prostituées et de joueurs impénitents sur fond
de musique de jazz. C’est justement dans un club clandestin de paris qu’ils
rencontrent Ying (Diana Pang) dont l’esprit revêche séduit particulièrement Ho.
Il en tombera immédiatement amoureux, viendra la voir souvent et pariera aux
dés pas mal d’argent. Elle fait mine de ne pas s’intéresser à lui. Maitre Bo (Lee
Siu-kei), le tenancier du tripot ne voit pas forcément d’un œil ces deux gars plus
occupés à frimer devant les filles qu’à jouer leur argent.
Les
deux amis sont protégés par l’oncle Mon (Spencer Lam), vieux briscard du
quartier qui les a pris en sympathie. Ho et Lok s’amusent comme des gamins, se
chamaillent et rient devant l’agitation ambiante. Inconscients du danger, ils
ébauchent leur première arnaque en truquant les résultats du tiercé. Tandis que
Lok parie de l’argent auprès d’un mafieux, Ho trafique le transistor qui
retransmet les résultats. Mal leu en pris car Lok se fait sérieusement tabasser
par le chef de gang spolié. Ho va vite voir Ying pour qu’elle appelle Maitre Bo
en renfort. Une grosse baston s’ensuit mise en scène très mollement qui se
termine par le tranchage de la tête du mafieux à la hache. On rigole pas dans
les triades. Le spectateur rigole un peu devant ce spectacle franchement grotesque.
Et c’est pas fini.
C’est
ainsi qu’ils seront intégrés dans les triades. Ils prêtent serment à Bo. Puis,
Lok décide de s’engager dans la police et quitte le milieu. Ce qu’ils ignorent
(alors que nous, spectateurs, on a compris) c’est que Bo est un fou furieux.
Amateurs de jeunes femmes vierges, il décide de mettre le grappin sur Fei-fei
(Athena Chu) qu’il veut dépuceler. Lok en est tombé amoureux. Comme Ying, elle
feint l’indifférence. A cela, il faut ajouter que Ho n’est pas insensible à son
charme et parvient à coucher avec elle. Cela rend maitre Bo furibard qui décide
de torturer Lok, accusé de l’avoir violée. Avec une lame chauffée dans un
brasier, élément indispensable de chaque parrain, il émascule le pauvre homme.
Ho, venu le défendre, est obligé de mordre une braise. Les deux amis sont bien
mal en point mais ruminent leur vengeance.
Les
années passent ainsi. Ho dans les triades et Lok dans la police. Chacun gravit
peu à peu les échelons. Ils se marient respectivement avec Ying et Fei-fei,
cette dernière est éprouvant par l’impuissance sexuelle de son mari et décide
de prendre pour amant Piggy (Michael Tse), l’assistant de Lok qui est devenu
chef de la police. Ho assassine Bo et devient parrain à la place du parrain.
Puis, le reste de The H. K. triad se
complait dans la description de comportements violents qui lui vaut son
classement Catégorie III. Tous les personnages se disputent pour des histoires
de coucheries sans intérêt. Le récit de Ho était censé montrer aux policiers le
fonctionnement des triades afin de mieux pouvoir lutter contre elles. A la
place, ils ont dû, comme nous, écouter des secrets d’alcôve ridicules.
The
H.K. triad (O記三合會檔案, Hong Kong, 1999) Un film de Clarence Fok avec
Lau Ching-wan, Francis Ng, Athena Chu, Diana Pang, Michael Tse,
Patrick Tam, Lee Siu-kei, Frankie Ng, Spencer Lam, Benny Wong, Lee Wai-chu.
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