samedi 4 janvier 2014

La Légende de Zatoïchi 15 : La Canne épée


La fameuse canne de Zatoichi qui contient une épée méritait bien un épisode à elle toute seule. C’est chose faite avec ce quinzième épisode de la Légende de Zatoichi titré La Canne épée. Prolongement de son bras droit, sa canne ne sert pas seulement à Zatoichi (Shintaro Katsu) d’œil pour se déplacer et éviter les obstacles. La canne sert bien entendu au masseur à se défendre contre ses agresseurs, qu’ils soient yakuzas ou samouraïs en leur tranchant la chair ou tricheurs en découpant les dés pipés dans les maisons de jeux.

Dans son voyage, Zatoichi rencontre une troupe de théâtre qui l’emmène sur leur roulotte dans le village de Tonda. Là, il y rencontre dans une guinguette un grand-père nommé Senzo (Eijirô Tôno) à qui il offre quelques verres de saké. Le vieil homme, qui a vu le masseur utiliser son épée, l’invite chez lui. Senzo est forgeron et affirme que son maître est l’homme qui a fabriqué l’épée de Zatoichi. Il affirme également que cette arme menace de se briser sur sa prochaine victime. Il lui conseille de s’en débarrasser.

Fort aimable, Senzo propose à Zatoichi de devenir le masseur de l’auberge que tient Genbei (Ryuji Kita). Ça tombe bien, ils ont des clients prestigieux, en l’occurrence le seigneur Kuwayama, inspecteur des huit provinces. Comme il se doit, ce seigneur est accompagné d’hommes avides qui cherchent à s’accaparer les biens des autres. L’auberge de Genbei est un commerce dont ils voudraient bien s’emparer. Mais Zatoichi ne peut pas faire grand-chose sans sa canne-épée qu’il a remplacé par une simple canne de bois, si ce n’est triturer violemment les épaules du seigneur lors du massage.

Et puis, le seigneur Kuwayama trouve la jeune et belle Shizu (Shiho Fujimura) très à son goût. Elle travaille dans l’auberge mais n’est pas une servante. C’est la fille du chef du village. Ce dernier a été assassiné quelques jours auparavant par les sbires du seigneur. Shizu est une femme indépendante qui n’a pas sa langue dans sa poche, ce qui va parfois lui créer quelques soucis. Elle espère que son jeune frère prendra la succession de leur père afin que le domaine ne tombe pas dans les mains du seigneur, mais le jeune homme préfère les livres au pouvoir. C’est une résistante et Zatoichi dira d’elle qu’elle se comporte comme un homme.

Il avait promis d’avoir une vie rangée mais devant l’injustice, il ne peut qu’aider l’aubergiste et Shizu. Il fait le cauchemar que sa vieille épée se brise mais sa mission passe avant ses craintes. Avant la classique scène finale de bataille avec une rue jonchée de cadavres, le ton du film sera souvent plus léger avec des dialogues plein d’ironie et des personnages secondaires qui offrent quelques touches d’humour, comme le joueur de dés itinérant qui rencontre Zatoichi plusieurs fois ou les membres de la troupe de théâtre rencontrée en début de film, parmi une femme souriante entonne une chanson comme dans une comédie musicale.

La Légende de Zatoïchi : La Canne épée (座頭市鉄火旅, Japon, 1966) Un film de  Kimiyoshi Yasuda avec Shintarô Katsu, Shiho Fujimura, Yoshihiko Aoyama, Makoto Fujita, Kiyoko Suizenji, Eijirô Tôno, Masumi Harukawa, Masako Aboshi, Junichiro Yamashita, Ryûtarô Gomi, Fujio Suga, Tatsuo Endô, Ryuji Kita, Eigoro Onoe, Yûsaku Terajima.

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