La
fameuse canne de Zatoichi qui contient une épée méritait bien un épisode à elle
toute seule. C’est chose faite avec ce quinzième épisode de la Légende de
Zatoichi titré La Canne épée.
Prolongement de son bras droit, sa canne ne sert pas seulement à Zatoichi
(Shintaro Katsu) d’œil pour se déplacer et éviter les obstacles. La canne sert
bien entendu au masseur à se défendre contre ses agresseurs, qu’ils soient
yakuzas ou samouraïs en leur tranchant la chair ou tricheurs en découpant les
dés pipés dans les maisons de jeux.
Dans
son voyage, Zatoichi rencontre une troupe de théâtre qui l’emmène sur leur
roulotte dans le village de Tonda. Là, il y rencontre dans une guinguette un
grand-père nommé Senzo (Eijirô Tôno) à qui il offre
quelques verres de saké. Le vieil homme, qui a vu le masseur utiliser son épée,
l’invite chez lui. Senzo est forgeron et affirme que son maître est l’homme qui
a fabriqué l’épée de Zatoichi. Il affirme également que cette arme menace de se
briser sur sa prochaine victime. Il lui conseille de s’en débarrasser.
Fort
aimable, Senzo propose à Zatoichi de devenir le masseur de l’auberge que tient
Genbei (Ryuji Kita). Ça tombe bien, ils ont des clients prestigieux, en
l’occurrence le seigneur Kuwayama, inspecteur des huit provinces. Comme il se
doit, ce seigneur est accompagné d’hommes avides qui cherchent à s’accaparer
les biens des autres. L’auberge de Genbei est un commerce dont ils voudraient
bien s’emparer. Mais Zatoichi ne peut pas faire grand-chose sans sa canne-épée
qu’il a remplacé par une simple canne de bois, si ce n’est triturer violemment
les épaules du seigneur lors du massage.
Et puis,
le seigneur Kuwayama trouve la jeune et belle Shizu (Shiho Fujimura) très à son
goût. Elle travaille dans l’auberge mais n’est pas une servante. C’est la fille
du chef du village. Ce dernier a été assassiné quelques jours auparavant par
les sbires du seigneur. Shizu est une femme indépendante qui n’a pas sa langue
dans sa poche, ce qui va parfois lui créer quelques soucis. Elle espère que son
jeune frère prendra la succession de leur père afin que le domaine ne tombe pas
dans les mains du seigneur, mais le jeune homme préfère les livres au pouvoir.
C’est une résistante et Zatoichi dira d’elle qu’elle se comporte comme un
homme.
Il avait
promis d’avoir une vie rangée mais devant l’injustice, il ne peut qu’aider
l’aubergiste et Shizu. Il fait le cauchemar que sa vieille épée se brise mais
sa mission passe avant ses craintes. Avant la classique scène finale de
bataille avec une rue jonchée de cadavres, le ton du film sera souvent plus
léger avec des dialogues plein d’ironie et des personnages secondaires qui
offrent quelques touches d’humour, comme le joueur de dés itinérant qui
rencontre Zatoichi plusieurs fois ou les membres de la troupe de théâtre rencontrée
en début de film, parmi une femme souriante entonne une chanson comme dans une
comédie musicale.
La
Légende de Zatoïchi : La Canne épée (座頭市鉄火旅, Japon, 1966) Un film de Kimiyoshi Yasuda avec Shintarô Katsu, Shiho
Fujimura, Yoshihiko Aoyama, Makoto Fujita, Kiyoko Suizenji, Eijirô Tôno, Masumi
Harukawa, Masako Aboshi, Junichiro Yamashita, Ryûtarô Gomi, Fujio Suga, Tatsuo
Endô, Ryuji Kita, Eigoro Onoe, Yûsaku Terajima.
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