vendredi 31 janvier 2014

La Légende de Zatoichi 20 : Zatoichi contre Yojimbo


Près de dix ans après le film éponyme d’Akira Kurosawa, Toshiro Mifune reprend son personnage de Yojimbo (qu’il a joué aussi dans Sanjuro). Yojimbo signifie garde du corps en japonais. Dans Zatoichi contre Yojimbo, il est à la solde d’un parrain local, Masagoro (Sakatoshi Masakane). Constamment ivre, volontiers râleur et amoureux de Umeno (Ayako Wakao) la tenancière de l’auberge dans laquelle il passe le plus clair de son temps, Yojimbo se verra confier la mission de se débarrasser  de Zatoichi (Shintaro Katsu) contre 100 ryos.

Pourquoi notre masseur aveugle, qui apparait dans ce film le crâne rasé, se retrouve-t-il là ? Il retourne dans un village qu’il a visité trois ans auparavant. Il espère y retrouver le calme qui l’avait enchanté. De loin, il entend le bruit familier du marteau du forgeron mais ce dernier, quand Zatoichi s’adresse à lui, ne répond pas. Il va vite constater, tandis qu’il compte prendre tranquillement un bain, que le lieu a bien changé. Il est désormais hanté par des hordes de yakuzas tatoués qui viennent l’embêter en plongeant dans l’eau apaisante.

Zatoichi se fait expulser du village par les yakuzas. C’est l’occasion de retrouver le vieux Hyoroku (Kanjûrô Arashi) qui lui raconte la grave famine qui a sévi et la domination du village par les yakuzas. Il taille, en hommage aux victimes, 130 petites sculptures qu’il pose à l’entrée du village. Faites en pierre, elles ne contrastent pas avec l’atmosphère locale. Le sol est gris, rocailleux, la végétation est rare. Zatoichi dira plus tard de ce lieu dévasté par la sécheresse comme par les yakuzas qu’il ressemble à l’enfer.

L’affrontement entre Zatoichi et Yajimbo promis par le titre est sans cesse repoussé, comme pour maintenir le suspense. Ils se rencontrent chez Umeno, partage un peu de saké. Yojimbo traitera Zatoichi de monstre, ce dernier de brute. Il se joue en eux un jeu du chat et de la souris, non sans une certaine dose d’humour. Chacun cherchera à être le plus vénal auprès de leur patron. Yojimbo humilie constamment Masagoro qui se trouve être le fils félon d’Eboshiya (Osamu Takizawa), propriétaire d’une importante fabrique de tissus. Il s’agit aussi pour les deux acteurs d’un concours de cabotinage.

Eboshiya est le détenteur d’un secret : il a caché dans le village de l’or. Personne ne sait où il se trouve et chacun le cherche. Le film fait ainsi défiler les visiteurs avides d’argent facile. Un inspecteur corrompu, puis Kuzuyu (Shin Kishida) un samouraï cruel et Goto (Toshiyuki Hosokawa) le second fils d’Eboshiya devenu un homme important à Edo, sans oublier une bande de mercenaires venus chercher une part du magot. Zatoichi contre Yaojimbo souffre d’un rythme dilaté sur près de deux heures (le plus long épisode de la saga) ponctué de longues scènes de dialogues explicatives. Légèrement ennuyeux, le film a pourtant été l’un des plus gros succès de la saga.

La Légende de Zatoichi 20 : Zatoichi contre Yojimbo (座頭市と用心棒, Japon, 1969) Un film de  Kihachi Okamoto, Toshiro Mifune, Sakatoshi Masakane, Ayako Wakao, Osamu Takizawa, Masakane Yonekura, Shin Kishida, Kanjûrô Arashi, Toshiyuki Hosokawa, Shigeru Kôyama, Minoru Terada, Hideo Sunazuka, Daigo Kusano, Fujio Tsuneda.

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