Que
faut-il pour faire un film d’espionnage comique ? D’abord un élément
déclencheur. Un objet que les divers services secrets vont chercher, soit un
microfilm contenant des renseignements. Ensuite, il faut présenter le un homme
innocent qui sera au milieu de toute cette histoire mais sans le savoir, tout
comme Cary Grant dans La Mort aux
trousses d’Alfred Hitchcock. Soit Terry (Teddy Robin), manager d’un groupe
de rock cantonais appelé The Playgirls. Bon, le groupe composé de filles (dont
Maria Cordero à la batterie ou au saxo) ne chante pas de très bonnes chansons,
mais elles doivent participer à un festival de musique.
Personnage
essentiels : les espions eux-mêmes. Deux pays s’affrontent : le Japon
et Taïwan. Eric Kot et Jan Lam, du duo Soft / Hard très populaire à l’époque,
jouent les agents japonais qui doivent suivre à la trace Terry. Une espionne
chinoise a caché le microfilm dans le camion jaune du manager. Il l’ignore
bien-sûr et le duo aussi. Ils vont, sur ordre de leur patronne surnommée
Fujiyama One (Mak Kit-man) fouiller chez lui, tout remuer et changer le sens
des robinets de salle de bains. Plus tard, quand il rentrera chez lui, il ne
comprendra pas pourquoi le bouton de la chasse d’eau fait couler le robinet du
lavabo (gags !).
Les
deux espions sont surtout des gaffeurs nés. Habillés pendant pratiquement tout
le film avec des chemises hawaiiennes, ils vont causer quelques catastrophes en
raison de leur incompétence crasse. Terry, censé être sous leur surveillance,
leur échappe constamment des yeux, bien qu’il n’y soit pour rien. Ils sont la
risée de leur patronne, dont le tic est de manger pendant qu’elle leur parle à
l’intérieur du camion semi-remorque hi-tech, ce qui correspond pour To spy with love sorti en 1990 à placer
ici ou là quelques ordinateurs, à faire sortir du toit du véhicule une parabole
et à placer quelques caméras de surveillance.
Les
espions de Taïwan ne sont guère mieux lotis. Ce sont deux gros costaux en
costumes jaune canari franchement ridicules mais qui vont deux fois la taille
de Teddy Robin. Dans leurs gros bras, ils portent le petit homme vers Formosa
One (Sibelle Hu), patronne des services secrets dont les bureaux se trouvent
dans un immense palais doré. Elle demande son aide à Terry pour que le
microfilm ne tombe pas dans des mains étrangères. C’est elle qui l’informe de
tout ce que le spectateur sait déjà. Il va sans dire que les deux services vont
s’affronter, surtout dans le cuisine de Terry où un jeu de cache-cache plein de
quiproquos comiques s’établit.
Terry
reçoit le soutien de Li Chi (Nina Li Chi), inspectrice de police qui va l’aider
à démêler tous les fils de l’intrigue. Assez vite To spy with love part dans de nombreuses directions. Les espions ne
travaillent peut être pas seulement pour leur pays mais s’avèrent être agents
doubles. Le scénario est aussi bancal que l’humour est inégal. Passant des gags
graveleux (le patron de la boite homo, la fermeture éclair de Terry qui se
coince dans les cheveux de Li Chi) aux déguisements improbables d’Eric Kot et
Jan Lam, le film trouve parfois la matière pour faire sourire de ces aventures
d’espionnage. Mais tout reste très fade en comparaison de ce que fera plus tard Stephen Chow dans ses films d'espionnage comique.
To
spy with love (小心間諜, Hong Kong, 1990) Un film de
Peter Mak avec Teddy Robin, Nina Li
Chi, Sibelle Hu, Eric Kot, Jan Lam, Elsie Chan, Maria Cordero, Chan Fai-hung, Mak
Kit-man, Amy Yip, Shing Fui-on, Raymond Fung, Manfred Wong.
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