L’ouverture
du récit du Défi, 18ème
aventure de Zatoichi, se fait de manière très laconique. Piégé par la pluie,
Zatoichi (Shintaro Katsu) se réfugie sous un abri de fortune et ne remarque la
femme qui se garde bien de faire le moindre bruit. Puis, ce sont deux yakuzas
qui l’embêtent pendant son repas. Il les tranchera de sa lame. Plus loin, la
même femme, accroupie au milieu d’un champ de fleurs. Enfin, c’est un autre
yakuza qu’il croise tandis qu’il se repose au pied d’un arbre d’où tombe un
serpent qu’il coupe en deux.
En
dire le moins possible sur les personnages qu’on vient de découvrir permet de
maintenir un suspense même si on se doute que cette femme et cet homme que
notre héros vient de rencontrer vos être ses adversaires. Les dialogues,
eux-mêmes, sont lapidaires. Quand les yakuzas demandent à leur chef ce qu’ils
viennent faire là, il leur répond qu’il leur dira plus tard dans l’auberge où
se trouve justement Zatoichi. D’ailleurs, on ne connaitra même pas le nom de ce
samouraï au chapeau qui semble mener cette bande de malfrats.
Donc,
cette femme portant un si élégant kimono demande au parrain local d’héberger
cette bande de fugitifs. Les 7 fugitifs, voilà comment aurait pu s’appeler le
film. Parmi eux, le samouraï au chapeau. Et quelques hommes particulièrement
vicieux, qui n’hésitent pas à tuer pour le plaisir (le couple avec enfant qui
passait à côté d’eux), à rire sardoniquement (les visages sont filmés en gros
plan et contre-plongée pour bien marquer le dégout qu’ils doivent inspirer) et
à menacer Zatoichi (la scène de massage où il évite leurs coups bas et
obstacles).
Se
croyant bien malins, les fugitifs (dont l’un lance des couteaux aux lames très
acérées), entaillent le visage de Zatoichi qui part se faire soigner chez le
docteur Junan (Takashi Shimura, l’acteur préféré d’Akira Kurosawa). Un autre
homme secret qui ne va pas révéler tout de suite ce qu’il cache. Le spectateur
peut penser qu’il est un ancien samouraï, un reclus de la société ou le parent
d’un ancien adversaire de Zatoichi, qu’il accueille bien volontiers chez lui
après l’avoir soigné. Ensemble, ils vont lutter contre les sept malfrats
(petite référence au rôle de Shimura dans Les
Sept samourais).
Pendant
tout le film au scénario assez peu novateur, Zatoichi va donc sauver les bons
(la famille du docteur dont sa jeune fille), aider les méritants à se repentir
(la femme à l’élégant kimono qui comprend le mal qu’elle a fait jusque là) et
punir les sept malfrats ainsi que le parrain qui cherche à accroitre son
pouvoir. Le schéma est classique mais le ton est ouvertement gore (sang qui
gicle, bras tranché, tuniques maculées) et Zatoichi est, cette fois, très
sérieusement blessé. Là aussi, le film joue sur le suspense de la survie du
masseur aveugle pour maintenir son suspense.
La
Légende de Zatoichi 18 : Le Défi (座頭市果し状, Japon, 1968) Un film de
Kimiyoshi Yasuda avec Shintaro Katsu, Kayo Mikimoto, Kyôsuke Machida, Takashi
Shimura, Akifumi Inoue, Jotaro Sennami, Hisataro Hojo, Hôsei Komatsu, Koichi
Mizuhara, Kazuo Yamamoto, Ryuji Funabashi, Shôzô Nanbu, Yukio Horikita,
Seishirô Hara, Rieko Oda.
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