Le
générique d’ouverture l’annonce fièrement : « le premier film de la
Katsu Production ». L’acteur Shintaro Katsu produit désormais la série et,
tout en continuant de garder les éléments essentiels de Zatoichi, accentue dans
Le Justicier le côté obscur du
masseur aveugle. Ça commence par un exercice d’adresse de Zatoichi (il lance
une flèche sur une petite cible), puis une femme qui tente de l’escroquer et
enfin la rencontre avec des yakuzas arrogants.
Si,
pour une fois il ne sort pas son épée, il rencontre Ohara (Mizuho Suzuki), un samouraï pacifiste qui conseille aux paysans de
ne plus jouer leur maigre revenu aux jeux. Le village est tiraillé entre deux
parrains, l’un Tomizo (Tatsuo Endô) au visage fermé use de la force contre les
joueurs endettés, l’autre Asagoro (Rentarô Mikuni) préfère fermer sa salle
plutôt que de voir les paysans perdre trop d’argent. Tomizo se fait un point
d’honneur à empêcher Ohara de nuire à son affaire.
Zatoichi,
grand amateur de jeu de dés devant l’éternel, comprend vite que les hommes de
Tomizo trichent en pipant les dés. Mais le parrain, tout en se méfiant de lui,
accueille en grande pompe le masseur. Il espère le mettre de son côté pour se
débarrasser d’Ohara. Ce dernier, tout en apprenant aux paysans comment
correctement planter le riz, suggère amicalement à Zatoichi de renoncer à la
violence et de quitter les lieux. Il représente un mauvais exemple pour les
paysans.
Ainsi
quand Tomizo trahit Zatoichi, celui-ci le tue. Le village est libéré de son
tyran mais les conséquences sont dramatiques. Dans la confusion de la bataille,
un jeune paysan venu soutenir Zatoichi, perd son bras droit, offrant ainsi à la
série sa première immersion dans le gore. D’autres membres seront tranchés dans
le film. Sa fiancée accuse le masseur d’en être responsable. Il n’a plus qu’une
solution, abandonner son épée et s’exiler.
Pour la
première fois, les deux parties sont séparées d’une année entière. Les saisons
passent et on retrouve Zatoichi dans une pension pour aveugles où ses coturnes,
particulièrement antipathiques, sifflent et harcèlent la moindre femme qui passe
à proximité. Une rencontre au hasard lui fera comprendre que la mort de Tomizo
n’a pas amené que du bonheur pour les paysans. Bien au contraire, la jeune
fiancée est obligée de se prostituer, les paysans croulent sous les dettes et
Ohara est emprisonné. Asagoro, qu’il pensait juste, est devenu le nouveau
tyran.
Il va
bien falloir que Zatoichi agisse lui qui ne cherche qu’à jouer aux dés et à se
promener sous le soleil. C’est justement sous l’absence de soleil que se déroule
la deuxième partie du Justicier,
film au ton particulièrement sombre,
comme si le sentiment de culpabilité de Zatoichi empêchait le soleil de briller.
Nuages épais, pluie torrentielle, nuit noire, voilà le sort désormais de
Zatoichi. Tout se déchaine contre lui et le soleil pourra à nouveau dorer la
peau du masseur quand ceux qu’il croyait être bon et qui ont fait tant de mal
seront en fin punis.
La
Légende de Zatoichi 16 : Le Justicier (座頭市牢破, Japon, 1967) Un film de Satsuo Yamamoto avec Shintarô Katsu,
Rentarô Mikuni, Kô Nishimura, Yuko Hamada, Toshiyuki Hosokawa, Takuya Fujioka,
Kenjiro Ishiyama, Yuko Hamada, Mizuho Suzuki, Tatsuo Endô, Kayo Mikimoto.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire