dimanche 8 juin 2008

Les Orphelins de Huang Shi


Les films inspirés d’histoire vraie ont tous l’ambition d’être réalistes, ou au moins crédibles. Les Orphelins de Huang Shi a cette ambition. Le récit de cette production pour le moins hétéroclite (un cinéaste canadien, deux acteurs chinois du cinéma hongkongais, des fonds chinois, allemand et australien) se déroule pendant la deuxième guerre mondiale. Les Japonais (seule l’armée est visible) occupent la Chine tandis que les Chinois, divisés, tentent de s’unir contre eux en suspendant leur guerre civile.

George Hogg (Jonathan Rhys-Meyers) est un journaliste anglais venu faire un reportage sur le conflit. Il va être pris sous les feux des différents combattants. George parle japonais ce qui lui permet de se défendre lorsque les Japonais l’arrêtent. Ils le prennent pour un espion, vont l’exécuter mais il est sauvé par Chen (Chow Yun-fat) un communiste. Sur les conseils de ce dernier, il va dans une maison qui s’avère être l’orphelinat de Huang Shui.

Là, les enfants sont en mauvais état. Ils souffrent de malnutrition, ils sont sales et ils sont seuls et apeurés. George ne veut pas s’occuper d’eux mais très vite il va se donner comme mission de leur rendre la vie meilleure. Il commence par leur apprendre l’hygiène (ils ont des poux), puis à leur apprendre quelques rudiments d’anglais (ils ne savent même pas le parler ces ringards) et accessoirement le basket-ball. Ce brillant journaliste décide aussi d’assurer leur autosuffisance alimentaire en créant de toute pièce un jardin potager grâce à l’aide de Madame Wang (Michelle Yeoh). Cet homme regorge de talents.

Dans l’orphelinat il rencontre une femme médecin blonde qui parle chinois dont il tombera bien entendu amoureux. Lee (Radha Mitchell) n’est là que pour apporter une vague touche féminine qui fera que l’homme pourra s’accomplir dans tous les domaines. Quant aux enfants, ils sont tous mignons et attentifs aux leçons du maîtres, tous sauf un qui ne comprend pas le bien que l’occidental peut apporter à l’oriental. Qu’on se rassure, cet adolescent ignare mourra dans d’atroces souffrances.

Tel le grand Timonier, George va avec les enfants traverser une bonne partie de la Chine pour amener ses enfants en lieu sûr. Les conditions ne sont pas si dures que ça car ils n’ont jamais faim (on ne les voit d’ailleurs jamais manger), ne sont pas fatigués et Jonathan Rhys-Meyers est toujours très bien rasé. Cette longue marche ne doit à vrai dire rien à Mao mais tout à Marco Polo et à sa route de la soie. On est donc dans une occidentalisation des rapports.

Les Orphelins de Huang Shi c’est la bonne conscience européenne dans les paysages grandioses chinois. Le film est très rarement crédible et ressemble à un long téléfilm étalé sur deux heures. Autant dire que c’est très ennuyeux et totalement inutile. Jamais le film ne réussit à créer la moindre émotion malgré son pathos. D’ailleurs même les acteurs semblent se demander ce qu’ils font dans cette entreprise.

Les Orphelins de Huang Shi (The Children of Huang Shui, Chine – Allemagne – Australie, 2007) Un film de Roger Spottiswoode avec Jonathan Rhys-Meyers, Chow Yun-fat, Michelle Yeoh, Radha Mitchell, Guang Li.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, autant je ne suis pas d'accord avec ton jugement sur la momie 3 que (pour ma part j'ai trouvé distrayant) autant je te rejoins pour ce film des "Orphelins" que j'ai trouvé sans intérêt, long. Seules les dernières images où on voit les vrais protagonistes donnent un peu de relief à l'ensemble mais c'est les 3 dernières minutes du film. Tout le reste est assez nul. Bonne journée.

sylvie a dit…

il y a plusieurs façon de voir un film, et en 2h difficile de tout montrer, tout es en suggestion, et l'intention est bonne. Pas de chance que ce sauveur soit européen, ça donne du poids à la critique
Et bien malgré toutes les imperfections, je l'ai adoré.
Le plus important c'est que ce film reflète l'horreur de toutes les guerres. Nous sommes tous des enfants de la terre et ma foi enseigner l'anglais en échange d'apprendre le chinois (qu'il ne parlait pas) j'appelle cela de l'échange