vendredi 27 août 2010

Mai mai miracle


Japon, dix ans après la guerre, Kiiko Shimazu arrive de la grande ville avec son père médecin pour habiter à la campagne dans le nouveau lotissement construit à côté de l’usine. Kiiko arrive, avec sa petite robe rose et ses cheveux bien coiffés, dans un monde qu’elle ne connait pas et elle va apparaître comme une extra-terrestre aux enfants du coin. Shinko est une de ces petites filles. Ses cheveux sont rebelles, sa frange est surmontée d’un épi qu’elle a du mal à dompter. Elle habite avec sa mère et sa petite sœur tandis que le papa travaille en ville.


Shinko va sympathiser avec Kiiko qui est dans sa classe. Le premier jour, Kiiko se parfume, beaucoup trop selon le nez des autres camarades de classe, tous en uniforme quand elle arbore sa robe de petite fille modèle. Elle fait cependant grande impression avec sa belle boite de crayons de couleur. Personne n’en avait vu ici et un jeune garçon, un peu simplet qui a une tortue comme animal de compagnie, emprunte un beau crayon bleu pour dessiner le ciel, même si tout cela déborde.


Shinko vit dans cette campagne où les céréales poussent au gré des saisons grâce à son imagination. Elle s’est inventé un ami imaginaire, vite remplacé par Kiiko qui deviendra sa meilleure. Avec d’autres camarades de classe, elles vont fonder une bande d’amis qui flâneront les après-midi dans les champs de mûres et notamment autour d’un bras de rivière. Ce qui est particulier dans le paysage, ce sont les rivières en angle droit qui ressemblent à des canaux. Le grand-père de Shinko raconte l’histoire du village qui était il y a mille ans un chef lieu de préfecture.


Et Shinko imagine la vie d’antan et notamment celle de la fille du préfet solitaire et ennuyeuse dans le palais. Elle rêve de jouer avec la petite servante qui ne dit rien, qui travaille toute la journée dans son coin, à laver le linge, à faire le ménage et à soigner sa mère quand elle est malade. Ce récit ponctué en flash back trouve un écho dans la relation entre Kiiko, plutôt aisée, et les enfants du village, qui, sans être pauvres, vivent en autarcie, sans connaître la télévision et la modernité qui est déjà arrivée dans le lotissement voisin, habité par des gens qui viennent de la grande ville.


Les préoccupations des enfants sont d’abord de jouer. On voit très peu de scènes d’école. La petite bande va créer une marre où un poisson rouge arrive, comme par miracle. Il deviendra leur mascotte. Mais petit à petit, quand le poisson rouge crève, la vraie vie va reprendre avec son lot de difficultés. La grande force de Mai mai miracle est de ne jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire, la dernière partie est extrêmement émouvante avec une virée incongrue dans le quartier chaud de la grande ville où la solidarité entre les enfants sera portée à son plus haut point.


Mai Mai miracle (マイマイ新子と千年の魔法, Japon, 2009) Un film de Sunao Katabuchi avec les voix de Mayuko Fukuda, Nako Mizusawa, Ei Morisako, Manami Honjou, Miyo Wakita.

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