lundi 23 août 2010

Once a gangster


Une nouvelle parodie d’Infernal affairs, mais pour une fois, une bonne sans l’ombre de Wong Jing. Une parodie faite avec intelligence qui emprunte également à Election et à The Triad zone de Dante Lam pour, en fin de compte, produire quelque chose de neuf. Il était temps. Il faut dire que Felix Chong était le scénariste des Infernal affairs. Mais parodier ne suffit pas, il faut trouver les acteurs adéquats. Et le retour de Jordan Chan dans le personnage de cet homme des triades qui ne veut pas devenir le chef est une superbe idée.


Once a gangster commence par la genèse du groupe. Kerosene (Alex Fong Sun-fong), grande gueule, chemises bariolées et lunettes fumées se prépare en faisant entrer un groupe de nouveau dans le clan. Ils sont tous en slip et doivent faire allégeance au chef, Monsieur Tsa (Samuel Kwok). L’un d’eux se démarque. C’est le frêle Roasted Prok (Derek Tsang qui joue ce personnage jeune). Il veut rentrer dans la triade pour ne pas avoir à payer l’impôt quand il ouvrira un restaurant. C’est un excellent cuisinier. Le film avance dans le temps par ellipse. Kerosene est devenu chef du clan. Roasted Pork est devenu son bras droit, c’est désormais Jordan Chan qui l’incarne.


Quand le temps de règne de Kerosene est passé et qu’une nouvelle élection arrive, Roasted Pork semble l’homme tout désigné pour assumer le poste. Seulement voilà, il possède un bon nombre de restaurants à Hong Kong. Il envisage d’en ouvrir au Japon où il pourrait même s’installer d’autant qu’il espère que ses deux enfants y feront leurs études plus tard. Il n’était rentré que pour ouvrir ses restaurants et sûrement pas pour prendre la tête de la triade. Et sa femme, Nancy (Michelle Ye) veut qu’il se retire, elle l’exige même. Et ça tombe bien parce que d’autres veulent la place du chef.


A commencer par Scissors (Conroy Chan) que tout le traite comme un idiot. Et il l’est. Son bras droit est Yan (Wilfred Lau), bras dans le plâtre et qui fait du morse. Là, Once a gangster parodie Infernal affairs pour le meilleur du rire puisque tout le monde semble avoir compris que Yan est une taupe de la police. Sauf lui et Scissors. Ainsi, on le voit appeler l’inspecteur juste à côté des autres qui entendent tout et qui changent les plans. Yan se trompe parfois de bras quand il met son plâtre mais Scissors ne pige rien parce qu’il confond sa droite et sa gauche.


Et puis il y a Candice Yu. Enorme ! Lady Pearl apparaît au détour quand les élections approchent. C’est la seule femme au milieu de tous ces hommes des triades et elle compte bien faire entendre sa voix. Son fils est en prison depuis vingt ans et doit sortir justement ce jour-là et elle demande à ce qu’il soit le nouveau parrain. Swallow (Ekin Cheng) sort de geôle avec tous ses hommes derrière mais il n’a qu’une idée, devenir étudiant en économie et compte bien passer un diplôme. On le voit, à part le retardé mental, personne ne veut devenir chef en remplacement de Kerosene.


Jusqu’à alors, Once a gangster était déjà un film plaisant, superbement photographié, avec des moments d’humour bien sentis, mais il prend dès lors un virage burlesque en retournant tous les clichés élaborés dans les films de triades cités plus haut. Il s’agit maintenant de retrouver le sceptre qui donnera à son possesseur le titre de chef. Et la police s’en mêle avec un inspecteur qui ressemble à Andy Lau (Geoffrey Wong) qui est un peu dépassé. Les acteurs s’amusent comme des fous, et le spectateur par la même occasion, à jouer des idiots, des veules et surtout à mentir tout le temps et à tout le monde. Un grand plaisir pur et simple.


Once a gangster (飛砂風中轉, Hong Kong, 2010) Un film de Felix Chong avec Jordan Chan, Michelle Ye, Candice Yu, Alex Fong Sun-fong, Conroy Chan, Ekin Cheng, Wilfred Lau, Cheng Sze-kwan, Samuel Kwok, Ben Yuen, Nan Pong, Derek Tsang, Wong Yaun-nam, Geoffrey Wong.

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