dimanche 17 octobre 2010

Detective Dee le mystère de la flamme fantôme


Pour marquer d’un grand sceau son intronisation, la future impératrice Wu (Carina Lau) – la première et unique femme à accéder au pouvoir au Chine – décide de faire construire un Bouddha géant. Les travaux suivent leur cours mais d’étranges morts vont menacer la poursuite de la construction. Le maître d’ouvrage se met à brûler de l’intérieur comme dans une combustion spontanée. Il ne reste de son corps que des cendres éparpillées au sol. Une enquête va être menée car le couronnement approche à grand pas.

Pei Donglai (Deng Chao), le ministre de la justice, dont les cheveux sont teints en blanc, est chargé de mener les investigations. Il va vite en besogne et accuse immédiatement Shatuo (Tony Leung Ka-fai) qui a confectionné les plans du Bouddha d’être l’auteur de ses meurtres. Shatuo a été un temps l’ennemi de la couronne et sa main gauche a été coupée. Depuis il porte un crochet. Il est le suspect idéal puisque l’ennemi de l’impératrice. L’oracle, sous forme de daim, clame à la souveraine qu’elle devrait faire appel à au détective Dee (Andy Lee).

Il a été accusé de trahison et Dee purge sa peine dans un coin du palais. Sa condamnation est désormais de brûler les archives de l’empire. Il les lit avant de les détruire et n’ignore rien des affaires du palais comme de la Chine. Il travaille avec un vieil aveugle et comme lui porte une longue barbe et a l’air hirsute. Tandis que l’intendante de l’impératrice, la jeune et énigmatique Waner (Li Bing-bing) vient chercher Dee, des mercenaires les attaquent pour les assassiner. Dee va mener l’enquête malgré les réticences de Pei et celle de Waner.

Detective Dee and the mystery of the Phantom Flame se transforme en film policier où l’enquête va avancer à coup de rebondissements. Il faut s’accrocher pour les suivre tous. Les informations n’arrêtent pas de tomber sur les tenants et aboutissants de ces crimes étranges. Tsui Hark place Dee dans la même situation que le spectateur qui découvre les indices en même que lui. Indices qui vont le mener dans les bas-fonds de l’empire, dans ses secrets de lutte de pouvoirs les plus sordides, puisque telle était l’époque. Il revisite cette période de complots où l’accession à la couronne d’une femme est vu par les notables comme la gangrène.

Il n’y aura guère que Dee et l’impératrice Wu à conserver leur noblesse d’esprit. Les autres personnages sont placés sous le signe de l’ubiquité. Pei avec sa chevelure blanche hésite entre servir loyalement Wu ou obéir aux ordres de Dee. Le personnage Waner est très ambigu. Elle n’hésitera pas à se donner à Dee dans une scène de prélude sexuelle peu torride, mais s’avèrera une manipulatrice dans les indices. Son existence même est sous le signe du masque et de la double personnalité. Dee lors de son enquête rencontre un mage exilé dans les bas-fonds. Donkey Wang, qui donnera une partie de l’explication des meurtres, est joué par deux acteurs Richard Ng puis Teddy Robin, qui fait, après Gallants, un joli come-back. Quant au personnage de Shatuo…

Après deux films contemporains (Missing, thriller mou et All about women comédie urbaine), Tsui Hark retrouve avec Detective Dee les costumes de cette Chine ancienne et mystérieuse qu’il a tant filmée. L’opposition très nette entre les deux mondes, celui du palais avec ses beaux drapés, son luxe et son apparat filmé de jour dans une lumière éclatante, contre celui des bas-fonds remplis de personnages sales, habillés de haillons et filmés dans une quasi obscurité, offre un panorama éclatant de son art de la mise en scène. Cette opposition permet également d’inverser les valeurs des personnages, de manière assez simple mais fonctionnelle.

Certes, Detective Dee ne renoue pas avec la force de certains de ses films précédents. Certains effets spéciaux demeurent encore visuellement indigestes. Mais parfois de beaux souvenirs reviennent en mémoire et l’on se dit que Tsui Hark est encore là. Comme dans cette scène où Dee et Waner, accompagnés de Donkey wang, doivent combattre un démon au visage caché. Des poutres sortent de l’eau pour les attaquer. Leurs lancées verticales viennent briser le cadre su cinémascope. Les personnages, en se battant, défient les lois de l’attraction. L’actrice Li Bing-bing du haut des statues des daims rappelle Brigitte Lin et le souvenir de Zu les guerriers de la montagne magique reviennent vite. Pour ces séquences, très belles chorégraphiées par Sammo Hung, on se dit que Tsui Hark n’est pas fini. Et cela donne de l’espoir.

Detective Dee, le mystère de la flamme fantôme (Detective Dee and the mystery of the Phantom Flame, 狄仁傑之通天帝國, Hong Kong – Chine, 2010) Un film de Tsui Hark avec Andy Lau, Li Bing-bing, Tony Leung Ka-fai, Deng Chao, Carina Lau, Du Yiheng, Richard Ng, Teddy Robin.

1 commentaire:

dasola a dit…

Rebonjour, je suis sortie enthousiasmée de la projection, c'est une réussite surtout visuelle. http://dasola.canalblog.com/archives/2011/05/03/20973395.html Bonne soirée.