En mars 2007 sortait Hyper tension modeste film d’action rigolo avec le nullard Jason Statham. On y sentait que les réalisateurs s’amusaient à parodier ironiquement certains films de Hong Kong. L’industrie du cinéma y est telle qu’un film démarre souvent son tournage avant que le scénario ne soit fini. Le rythme s’en ressent toujours et l’on y trouve des coups de théâtre fumeux qui ne permettent jamais d’en deviner la suite des évènements.
Dans Boarding gate, si on ne devine pas ce qui va suivre dans la scène suivante, c’est parce que dans le dernier film d’Olivier Assayas, rien ne s’y passe. Le cinéaste français fan de cinéma de Hong Kong a clamé avoir tourné Boarding gate dans l’économie d’une série B. Jamais il n’en trouve l’esprit et tout tombe dans le mauvais goût le moins sincère.
Si je compare les Boarding gate à Hyper tension, c’est parce que la presse française soutient tant Assayas et a tant méprisé Hyper tension que ç’en est énervant.
Au moment de la préparation de son film, Assayas avait essayé d’avoir dans sa distribution Andy Lau. A la place, il y a Carl Ng, un acteur de seconde zone habitué aux troisièmes rôles. C’est forcément moins bien. Andy Lau, pas fou, a dû lire le scénario. Carl Ng s’occupe d’une boîte d’import export entre
La pertie à Hong Kong occupe toute la deuxième moitié de Boarding gate. On y voit une Asia Argento qui traverse la ville en taxi rouge, qui va dans un karaoké, qui cherche à échapper à des tueurs et qui flingue toute seule comme une grande quelques méchants garçons. Ça fait toujours étrange de voir des hommes de main brandir des revolvers à Hong Kong, sachant que même les gens des triades ne le font pas. La possession d’armes est strictement contrôlée là-bas. On n’a pas vu les films de Johnnie To pour rien.
Tout le film d’Olivier Assayas est interprété avec une fébrilité par ses acteurs comme s’ils venaient de comprendre dans quelle galère ils étaient. La palme à Argento et ses cris de douleurs. Effet comique involontaire garanti. Assayas et son chef op’ adorent les flous artistiques. Lors des longues, très longues, et très ennuyeuses discussions entre Madsen et Argento, elle est nette au premier plan et lui flou au deuxième. Sublime ! Les scènes de cul sont filmées dans une telle obscurité que même Tsai Ming-liang n’en fait plus comme ça depuis dix ans.
Assayas ment. Il n’a pas voulu faire une série B. Il continue à nous parler de la différence entre les désirs féminin et masculin. Car côté action, tout cela ressemble à Secret défense de Jacques Rivette : c’est passionnant de voir les trajets des protagonistes. Parce que c'est encore plus médiocre que Demonlover, Boarding gate est une série B d’action faite pour ceux qui n'aiment pas le cinéma d’action.
Boarding gate (
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