Chatri a douze ans. En plein milieu de l’année, ses parents l’emmènent dans un pensionnat pour garçons. Cela ne lui plaît pas. On ne sait pas pourquoi il a été obligé de quitter son école. La directrice a un air sévère. Ça ne rigole pas, il faut suivre la discipline. Ses nouveaux camarades l’accueillent assez froidement. Chatri est tout seul au milieu de tous.
Un soir, quatre élèves l’appellent et lui racontent quelques histoires de fantômes. Celle de la fille d’un professeur qui s’est pendue. Et surtout quelques rumeurs sur les chiens qui hurlent quand les fantômes sont là. A ce moment là, il ne faut pas aller pisser. Mort d’angoisse, le pauvre Chatri en pisse dans son pyjama.
Petit à petit, Chatri se fait un ami. Wichien est comme lui, solitaire. Ils parlent ensemble, font le mur pour admirer les majorettes dans la ville du coin, ils jouent ensemble aux jeux vidéo. Seulement voilà, Wichien n’existe pas. Ça n’est pas l’ami iaginaire de Chatri, il est un fantôme. Le Pensionnat est l’histoire de ce fantôme et raconte les raisons pour lesquelles son esprit hante encore les vivants.
D’un côté, Le Pensionnat est un film horrifique plutôt réussi. Songyos Sugmakanan utilise les procédés habituels pour faire peur et installer son ambiance morbide : lumière sombre, musique sourde et constante accentuée lors des moments d’angoisse. Le décor est utilisé au maximum : une piscine vide où quelques feuilles roulent sur le carrelage, des couloirs vides. La directrice a un comportement étrange, elle écoute toujours le même disque rayé et pleure en ouvrant le tiroir de son bureau. Le Pensionnat propose beaucoup de secrets.
Mais, Le Pensionnat dévoile tout au fur à mesure de son récit. On est dans le fantastique (ou plutôt le merveilleux) mais tout est filmé comme dans un film d’horreur. Les effets sont, du coup, trop amplifiés. Dans cette idée de fantastique dans un pensionnat, L’Echine du diable de Guillermo Del Toro était bien plus inspiré.
En revanche, ce qui frappe c’est la partie documentaire sur l’éducation en Thaïlande où le cinéaste décrit avec minutie le quotidien des enfants (ceci dit en passant, les enfants ne sont pas tous très bons acteurs, dommage).
Il y a aussi une séquence très drôle et qui fait basculer le film dans le fantastique. Les enfants vont au cinéma en plein air voir un film de fantômes chinois. Ça ressemble à Mr. Vampire mais cette parodie a été tourné avec des acteurs thaïlandais par Songyos.
Le Pensionnat (เด็กหอ, Thaïlande, 2006) Un film de Songyos Sugmakanan avec Charlie Trairat, Chintara Sukapatana, Sirachuch Chienthaworn.
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