mardi 9 octobre 2007

Dancing lion


C’est étonnant que, juste après The Lady Iron Chef, une autre comédie cantonaise exprime la différence entre les traditions du Sud et celles du Nord. Là la cuisine, ici dans Dancing lion, les défilés dansés. Mais Francis Ng et Marco Mak, réalisateurs du film, y ajoutent aussi l’occidentalisation à Hong Kong.

Fai (Francis Ng) et Nine (Lam Tze-chung) travaillent pour une grosse boîte. Suite à des difficultés financières, ils se retrouvent sans boulot. Que vont-ils bien pouvoir faire ? Ils sont incompétents pour tout. L’Oncle Jiang (Anthony Wong) leur suggère d’apprendre la danse du lion. Ce qu’ils font.

Ils n’ont pas grand succès mais un évènement va les mettre devant les médias : un ponte local appelle la police parce qu’ils font trop de bruit. Les gens qui assistent à leur danse protestent. Font-ils de l’art de rue ou mendient-ils ? Oui, ils font de l’art et rapidement l’engouement pour la danse du lion prend toute la population.

Madame Chang (Teresa Mo), restauratrice radine comme pas deux (elle préfère utiliser du charbon pour chauffer les fondues plutôt que l’électricité), lance des opérations autour de la danse du lion : voiture de mariages, perruques, lait de lion, cours de danse, sonnerie de téléphone avec les tambours et cymbales. La fortune arrive.

Mais trop de lions tuent la danse. Et ce qui est à la mode dérange désormais les gens. Tout le monde s’est mis à la pratiquer et la danse fait trop de bruit : les enfants ne peuvent plus dormir. En plus Madame Chan, qui est aussi la sœur de Fai, lui a piqué son fric, en bonne radine qu’elle est. S’ajoute à cela, des Chinois du continent qui viennent profiter du marché.

Dancing lion n’est pas une critique du libéralisme, loin s’en faut. Mais il exprime que l’argent rend fou. L’arrivée des Chinois sur l’archipel est vue comme un envahissement, même si tout se résout à l’amiable.

Dancing lion vaut surtout pour ses acteurs. Francis Ng est habillé comme un rappeur. Casquette, survêt, boucle d’oreille en diams, grosse chaîne autour du cou. Il n’arrête pas de bouger les bras quand il parle comme une star de RnB et se déplace avec la démarche d’un mec de la West Coast.

Anthony Wong campe un personnage tout ancré dans la tradition. Il prétend avoir 73 ans. Il parle comme dans un film de kung-fu et se lance même parfois dans la chanson. Bonnes idées.

Teresa Mo en baratineuse est délicieuse de mauvaise foi. Elle vendrait des congélateurs aux eskimos. Son retour sur le devant de la scène est une bonne nouvelle.

En revanche, l’idylle entre Lam Tze-chung et Gia Lin (qui joue le rôle de Pik, la fille de Madame Chang) est un anecdotique. Elle semble posée là comme une convention, même si elle ose un gag sur une éventuelle homosexualité du personnage de Fai.

Dancing lion est souvent filmé comme un dessin animé. Il est à peu près impossible de raconter les nombreux gags, souvent très drôles, parfois scatos, qui peuplent le film. Francis Ng semble s’être amusé comme un fou pour tourner son film, le plus cool de l'année 2007, comme le montre le générique de fin, d’habitude composé d’un bêtisier et où les acteurs se mettent en abîme.

Les danses de lion sont pas mal bien que filmées comme des clips.

Dancing lion (醒獅, Hong Kong, 2007) Un film de Francis Ng et Marco Mak avec Francis Ng, Lam Tze-chung, Anthony Wong, Teresa Mo, Gia Lin, Lam Suet.

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