dimanche 21 octobre 2007

Running on karma


L’habit ne fait pas le moine. Le seul vêtement de Costaud (Andy Lau) est un petit slip. Il est strip-teaseur dans une boîte. Lee Fung-yee (Cecilia Cheung) est parmi les spectatrices super excitées par l’effeuillage des ces messieurs. Au moment où ils enlèvent leurs slips, Fung-yee sort sa carte de flic pour les arrêter. Ils se carapatent à poil.

Dans le même temps, une autre équipe de policiers arrivent sur les lieux d’un crime. Ça se passe dans un entrepôt et les flics sont en pleine expectative. Qu’a-t-il bien pu se passer dans ici ? Ils découvrent qu’un Indien géant est caché dans un petit pot de peinture. Il s’enfuit.

Costaud croise l’Indien et les flics croisent Fung-yee. Le géant parvient à s’échapper mais Costaud est arrêté et torturé. Il est Chinois et va donc être expulsé. Il rentre à Shenzhen, mais revient clandestinement et va retrouver Fung-yee pour l’aider à élucider le crime sanglant de l’Indien.

Car Costaud, qui porte bien son surnom puisqu’il est bodybuildé, a des pouvoirs. Quelques années auparavant, il fût moine. Un jour, il tue un petit oiseau. Depuis, il voit le karma des gens qu’il a en face de lui. Il comprend que Fung-yee a été dans une vie précédente un cruel soldat japonais. Grâce à son don, il montre ce qui s’est passé dans l’entrepôt.

Running on karma est sorti à Hong Kong six mois après PTU. Tourné seul par Johnnie To, PTU est un polar nocturne avec unité de temps, d’action et de lieu. C’est un récit linéaire et réaliste sur l’univers des policiers. Un éclat brutal et noir.

Running on karma semble avoir été tourné en réaction. Wai Ka-fai est un orfèvre du scénario tordu et il a écrit ici un polar diurne et surnaturel. Mais les cinéastes filment leurs personnages comme si tout était normal. On ne s’étonne pas des visions de Costaud, de la souplesse du géant, des prouesses des combats qui défient les lois de l’attraction.

Ce qui fait la grande force de Running on karma est paradoxalement l’absence de psychologie. Les personnages avancent constamment masqués. Andy Lau, deux ans après Love on a diet, revête à nouveau une prothèse pour devenir un culturiste. Perruques, combinaisons, déguisements, bure de moine, tout est bon pour ne pas être celui ou celle que l’on est.

Et d’une certaine manière, Running on karma apparaît encore plus brutal que PTU devant cette absence d’explication. Les moments de comédie compensent la noirceur du polar et notamment la figure du flic à la cigarette. Running on karma est une bizarrerie typiquement cantonaise.

Evidemment, Cecilia Cheung est absolument géniale. Tout comme Andy Lau. Running on karma a reçu cette année-là les Hong Kong Award du meilleur film, du meilleur scénario et du meilleur acteur.

Running on karma (大隻佬, Hong Kong, 2003) Un film de Johnnie To et Wai Ka-fai avec Andy Lau, Cecilia Cheung

Aucun commentaire: