C’est plutôt une bonne nouvelle que Park Chan-wook change de direction thématique après sa trilogie de la vengeance. Lady Vengeance avait fatigué tout le monde, sauf ses fans hardcore – s’il en existe. Mais changer de registre ne garantie pas de faire un bon film. Loin de là.
Je suis un cyborg commence dans une usine. Les couleurs pètent, le rouge en particulier. Il n’y a que des femmes, elles fabriquent des transistors. Elles sont telles des robots. Un voix leur dit quel élément placer. On s’approche de Young-goon, une jeune femme aux yeux étrangement écarquillés. C’est elle le cyborg. Il lui prend l’idée soudaine de se mettre une prise de courant sous la peau.
Direction immédiate : l’hôpital psychiatrique. Ou plutôt l’asile de fous. Car Park Chan-wook peuple cet hôpital de fous. Vraiment. Tout comme Young-goon qui est persuadé qu’elle est un cyborg, les autres patients ont tous des grains bien marqués. A priori, tout cela devrait être plutôt marrant, car les fous sont assez sympathiques.
Young-goon déjà. Elle parle aux néons et leur tient la conversation. Elle cause aussi avec le distributeur de bonbons. Elle se promène toujours avec son sac dans lequel elle a des outils.
Il-soon, lui, porte constamment un masque de papier sur le visage. Une autre pensionnaire dit qu’il a décimé toute sa famille. Il-soon est champion de ping-pong. Il passe parfois son fluide aux autres pour accomplir des actes étranges.
Gop-dan est une grosse dame qui n’arrête pas de voler les repas des autres. Elle est persuadée qu’elle va mourir si elle ne mange pas. Duk-cheun ne cesse d’être poli et de s’excuser pour un rien. Il marche à reculons. Et d’autres encore. Ils vont raconter leur folie dans le jardin.
L’idée principale de Park Chan-wook dans Je suis un cyborg est de mêler le vrai du faux. De ne pas indiquer quand il s’agit de folie ou de raison. Quand Young-goon décime tous les médecins et infirmières avec la mitraillette qu’elle a dans la bouche, on imagine qu’elle est vraiment un cyborg. En filmant de manière égale toutes les scènes, il tente de semer le trouble.
Seulement voilà, Je suis un cyborg est en retard de dix ans. Au moins !Après avoir bien regardé les films de Tarantino et de sa clique, il regarde vers Terry Gilliam (L’Armée des 12 singes - qu’on se rappelle l’histrionisme de Brad Pitt - ou Tideland dans cette volonté faussement naïve de mêler imaginaire et réalité). Il regarde vers David Fincher période The Game à Fight club.
En fin de compte, tout cela apparaît très ringard. Jamais on ne ressent une critique constructive de la réalité de
Je suis un cyborg (I’m a cyborg but that’s OK, 싸이보그지만 괜찮아, Corée, 2006) Un film de Park Chan-wook avec Im Soo-jeong, Rain, Oh Dal-soo, Park Joon-mueon, Kim Joo-hee, Kim Byeong-ok
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