Ce documentaire de l’Ontario sorti en catimini cette semaine en France, n’est pas un film sur
Paysages manufacturés ne prendra pas ouvertement position, pas plus que ne le faisait Notre pain quotidien au printemps. C’est à la fois sa force et sa faiblesse, puisqu’on ne sait pas si Burtynsky admire les désastres de l’ultra libéralisme en Chine, où le film a principalement été filmé notamment à Shanghai, et au Pakistan.
Quelques plans frappent par leur caractère imposant. Paysages manufacturés sur un travelling dans une usine. Pendant sept minutes, la caméra filme les ouvriers. Puis, on les retrouve, ces ouvriers qui osent à peine regarder l’objectif, dans l’allée de l’usine pour une immense photo collective digne des ballets communistes.
Le film va ensuite, évidemment, vers l’horreur de l’humanité actuelle : le barrage des Trois Gorges dont Jia Zhangke avait déjà parlé dans Still life. On y voit les ouvriers détruirent leur ville, leur passé. Là, c’est très fort. Beaucoup plus fort qu dans le film de Jia. Et on se dit que vraiment on marche sur la tête, qu’on est en train de devenir complètement fous. Un film qui fait peur.
Paysages manufacturés (Manufactured landscapes, Canada, 2006) Un film de Jennifer Baichwal sur Edward Burtynsky
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