mardi 27 novembre 2012

Conman in Tokyo


Après quatre ans de chômage (Dr. Wai était son précédent film), Ching Siu-tung est engagé par Wong Jing pour mettre en scène Conman in Tokyo, fausse suite de The Conman. Nick Cheung rempile dans le rôle de Jersy, grand amateur de jeux qui ne rêve que d’une chose : défier Cool (Louis Koo) dont tout le monde a perdu la trace depuis des années. En attendant de le retrouver, la séquence d’ouverture voit Jersy affronter au bowling puis au billard Turkey (Leung Kar-yam), à la coupe affro et au  caractère de teigne. On remarque aussitôt que le style de Ching Siu-tung est intact, malgré la commande. Nick Cheung se bat avec des mouvements secs puis lors de la partie de billard, les boules volent à travers la pièce avant que Turkey ne l’attaque avec la queue, comme s’ils avaient des sabres.

L’idée de Conman in Tokyo est donc simple : appliquer les arts martiaux au poker. La vraie question est de savoir si cela n’est pas une nouvelle idée aberrante de Wong Jing ou si elle peut fonctionner. Le personnage de Cool est celui qui va mettre en œuvre ce concept. Wong Tin-lam, dans une courte apparition, va raconter le passé de Cool. C’était un joueur impénitent qui avec sa petite amie Karen (Athena Chu, rescapée elle aussi du casting de The Conman) et son pote Yeung Kwong (Ben Lam) écument les lieux les plus luxueux pour jouer au poker. Et bien entendu, ils gagnèrent beaucoup. Jusqu’à ce que tout s’arrête et qu’il s’exile à Tokyo. Il n’en faut pas plus à Jersy et à sa copine Banana (Christy Chung dans le rôle un peu ingrat de la comique de service, bonne fille mais un peu gourde) pour partir à la recherche de Cool.

Ils le retrouveront par un pur hasard car, après tout, Wong Jing ne s’est jamais embarrassé pour simplifier ses scénarios au maximum quitte à tomber dans le ridicule. Parce qu’ils ont faim, ils vont dans un restaurant chinois et là, ô surprise, c’est Cool qui en est le patron. Jersy doit d’abord le convaincre de jouer contre lui. Il refuse, il a définitivement abandonné le poker. A cela, il y a une raison très simple : il vit dans un traumatisme ancien (là, lancement d’un flashback) où il vit Karen devenir paraplégique. Tout y est raconté : une soirée de beuverie où Cool couche avec une autre, le mariage entre Yeung Kwong et Karen puis un coup de fusil dans le dos de cette dernière. Sauf que cette balle était destinée à Cool. Depuis chaque jour, il va espionner dans la demeure cossue du couple sa bien-aimée qu’il n’a jamais oubliée mais qu’il ne peut reconquérir.

Ce que le spectateur découvre est que Yeung Kwong est devenu son pire ennemi et qu’il torture Karen (qui ne dira pas un mot pendant presque tout le film). Oui, Yeung Kwok est vraiment l’un de ses sales traitres sans pitié ni foi qui abondent dans les polars hongkongais. Il s’est allié avec Tetsuo (Kurata Yasuaki) qui veut défier Cool, car on ne défie que les meilleurs. Après quelques retournements de situations grotesques et sur lesquels je ferai l’impasse, l’affrontement peut enfin commencer. Jersy se met en tête d’affronter Tetsuo. La fameuse scène des dés avec une japonaise à l’épaule tatouée dénudée est rejouée sur un mode burlesque. Jersy se dénude l’épaule et il arbore un tatouage de Mickey et de Pikachu. La partition comique de Nick Cheung, l’énergie de l’acteur et son duo burlesque avec Christy Cheung sont les seules choses à sauver dans le film.

Finalement, Cool accepte de jouer contre Tetsuo le soir de la finale de la coupe d’Europe de football, France Italie, sans que cela ne crée des gags contrairement à The Conman. Cette scène finale fait dans la surenchère. Elle se déroule sur un porte-avion militaire plutôt que sur un yatch comme dans les autres films de gambling. Cool a une arme secrète : la technique de la carte volante. Il les utilise comme des lames pour tuer ses ennemis et il faut bien dire que le nombre de morts est très important et que les explosions abondent. La scène finale se veut sans doute monumentale et digne des films d’action américains, mais Wong Jing a les yeux plus gros que le ventre et cette scène est peu minable. Ching Siu-tung n’a pas sauver son film et tombera encore plus bas avec son film suivant, l’atroce Naked weapon.

Conman in Tokyo (中華賭俠, Hong Kong, 2000) Un film de Ching Siu-tung avec  Louis Koo, Nick Cheung, Athena Chu, Christy Chung, Ben Lam, Leung Kar-yan, Kurata Yasuaki, Joe Cheng, Wong Tin-lam, Mak Wai-cheung, Zuki Lee.

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