Après
la réussite de The God of
gamblers, Wong Jing a passé toute la décennie suivante à tourner des
suites et autres variations sur les joueurs de poker, en plus de ses autres films. Dans The Conman, Andy Lau est King dont le rêve est de vaincre Macao Mon
(Jack Kao), champion de poker. Pour cela, il doit trouver les fonds pour
parier. Avec la complicité de son ami Chung (Emotion Cheung), il triche à une
partie mais ses concurrents mettent à jour sa supercherie. Une baston éclate,
King tue un homme et se retrouve en prison. Blessé dans la bagarre, il perd une
partie des facultés visuelles et ne distinguent plus les couleurs. Son point de
vue sera désormais en noir et blanc avec force plans en caméra subjective. Cinq
ans plus tard, il sort de prison, ses cheveux sont devenus blancs. Là, l’attend
Dragon (Nick Cheung) dépêché par l’un de ses derniers amis pour s’occuper de
lui.
Pas
de chance pour King qui espérait un peu de calme, Dragon est un jeune gars
impulsif, toujours prêt à donner du poing chaque fois qu’on le contredit. Il
faudra toute la patience de King pour lui inculquer la bonne méthode pour ne
pas se faire plumer dans les parties de carte. Il lui prodigue une bonne leçon
quand Eastwood (Karel Wong – quel drôle de nom de personnage), flic pourri,
l’escroque. Dragon n’a jamais d’argent et va régulièrement taxer sa sœur Ching
(Athena Chu) qui tient un billard. Avec son grand cœur, King l’aide à se
débarrasser de Rocky (Frankie Ng), brute épaisse qui lui fait du rentre dedans.
Ching est fiancé à un certain Raymond (Alan Lam), soi-disant étudiant aux USA,
mais King aura tôt fait de le démasquer. C’est qu’il est tombé amoureux de la
belle, malgré leur différence d’âge, comme elle le souligne. Voilà pour la partie
romance de The Conman :
prévisible et attendue, avec une scène d’amour ridicule.
Avant
de passer par la case prison, King avait une épouse, Fanny (Angie Cheung) qu’il
trompait allégrement. Elle lui annonce qu’elle est enceinte, qu’elle le quitte
et que jamais il ne verra leur enfant. La partie mélo du film commence quand
King part à sa recherche à sa sortie de prison. Il pense l’apercevoir au loin.
Un jour, lors d’un tournoi de poker, il retrouve Chung, son ancien comparse
qu’il croyait mort. Il lui annonce que Fanny est morte ainsi que son fils. En
vérité, ils vivent tous les trois ensemble. Le gamin a un problème à la jambe.
Sur une musique larmoyante, King va passer quelques moments avec son fils à
faire du manège. Ça se veut émouvant, là aussi c’est franchement très mièvre. La
vengeance de Handsome (Waise Lee), frère de l’homme tué par King, va commencer.
Il va kidnapper Fanny et Chung pour faire un chantage à King : affronter
Macao Mon. Car en fait, comme tous les sales traitres, Handsome veut tuer son
patron et il a besoin de l’aide de King. Pour encore plus faire dans le
racoleur, l’enfant va se retrouver à l’hôpital, après que le sale flic corrompu
l’ait poussé dans un escalator.
Comme
il se doit, The Conman se termine
sur une partie de poker sur un bateau (pourquoi faire original ?). Là, il
faut bien reconnaitre que ce qui n’aurait pu être qu’un autre combat à suspense
comme les autres se transforme en jeu burlesque. Plus tôt dans le film, King
avait appris à Rocky (avec qui il avait eu le temps de sympathiser par miracle
en lui enseignant la bonne méthode pour gagner au billard) comment jouer
correctement au poker. Chez Wong Jing, c’est très simple, quand la musique
(médiocre) se fait guillerette, on sait que l’on va pencher vers la comédie. King
calme les ardeurs de ses deux disciples en bon sifu qu’il est. Mais je reviens à cette fin qui fonce dans le grand
n’importe quoi. Wong Jing, jamais à court d’idées débiles entre en scène,
coiffé d’une perruque afro. La partie finale se déroule le jour de la finale de
la coupe du monde de football 1998. En plus du poker, le pari porte sur qui de
la France ou du Brésil va gagner. Wong Jing et ses acolytes vont rejouer le
match sur un mode burlesque. De fausses publicités hilarantes et parodiques, où
Nick Cheung et Wong Jing se déguisent, ponctuent le match. Cette séquence,
assez drôle, reste le meilleur moment d’un film franchement poussif.
The
Conman (賭俠1999,
Hong Kong, 1998) Un film de Wong Jing avec Andy Lau, Nick Cheung, Athena Chu,
Waise Lee, Emotion Cheung, Angie Cheung, Jack Kao, Wong Jing, Frankie Ng, Ben Ng,
Alan Lam, Lee Siu-kei, Karel Wong.
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