mardi 4 janvier 2011

It's a wonderful life


It’s a wonderful life commence avec quelques vues de décorations de Noël tandis qu’une version cantonaise de la chanson Noël blanc est en fond sonore. Pour rentrer immédiatement dans le vif du sujet, le film présente les personnages grâce à une prière de la mère de famille qui souhaite que chacun de ses quatre enfants réussisse dans la vie mais surtout en amour. On est en terrain très connu, balisé même. On sait exactement où les personnages vont aller et, parce qu’on est dans une comédie du Nouvel An Lunaire, on sait qu’à la fin, tout ira bien.

Clifton Ko reprend la distribution de son All’s well end’s well (ou presque) et leur donne presque les même personnages. Le père (Walter Tso) et la mère (Lee Heung-kam) sont donc là comme observateurs de la vie amoureuse de leur progéniture. Le grand-père (qui surnomme son fils Foon) est interprété par Kwan Tak-hing qui n’est dans le film sans doute que parce qu’il incarna Wong Fei-hung au cinéma durant des décennies et que Il était une fois en Chine est encore à la mode. Le vieil acteur fera quelques figures de kung-fu pour faire un clin d’œil au spectateur.

Raymond Wong Bak-ming est Kau Fu, le fils aîné. Cadre supérieur, il est marié et a une fillette. Lors de ses réunions de travail, il se sent toujours obligé de trinquer avec les clients et il rentre souvent soûl le soir à la maison ce qui agace sa femme (Petrina Fung) qui le vire du domicile conjugale. Son épouse tient un restaurant japonais. L’un des meilleurs gags du film consiste à ce qu’elle fasse la leçon à ses employées en leur demandant de sourire beaucoup et de remercier encore plus, comme les Japonaises. Elle veut montrer l’exemple mais c’est son mari qui est le client et elle est fort impolie.

Parce que Raymond Wong Bak-ming est le producteur du film, il se donne le plus grand rôle et celui qui est censé le plus émouvoir. Il accable l’épouse d’un peu tous les maux dans une misogynie habituelle dans la comédie. Il a été chassé de la maison mais elle s’est tout de suite remise avec son avocat engagé pour le divorce. La fillette vit mal la séparation et elle est odieuse avec les nounous. C’est alors que Kau Fu a l’idée de se déguiser en femme pour faire la nounou. Il parviendra, grâce à sa perspicacité, à montrer que l’avocat n’est qu’un affreux coureur de jupons.

Le deuxième fils Kau Kwai (Tony Leung Ka-fai) est bègue. Il a beaucoup de mal à s’exprimer avec des mots mais il possède un grand talent pour dessiner. Il exprime donc son amour pour Mademoiselle Ho (Anita Yuen), l’une des professeurs de son petit frère Kau Kei (William Chu) grâce aux mangas. Enfin, Kau Ann (Teresa Mo) revient de France avec un de ses amis Roberto (Leslie Cheung), sorte de personnage Bohème. Ils n’ont pas compris qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Depuis son départ pour la France, Ann semble avoir bien changée. Son amour d’enfance Chung (Lau Ching-wan) espère pourvoir l’épouser mais elle ne l’aime pas.

Tout le film sera une suite de sketchs où les personnages devront conquérir ceux qu’ils aiment, leur ouvrir les yeux pour qu’ils se rendent compte qu’ils sont gentils. Il n’y aura rien de neuf de ce point de vue. Les bandes dessinées qu’écrit Kwai sont imaginées par lui avec tous les membres de sa famille et les décors utilisés (des dinosaures qui bougent à peine, Jurassic Park venait de sortir) sont ridicules. Le film parvient à faire sourire très épisodiquement. Certes, ces comédies du Nouvel An Lunaire sont toujours fédératrices et gentilles, It’s a wonderful life prouve aussi qu’elles peuvent être niaises.

It’s a wonderful life (大富之家, Hong Kong, 1994) Un film de Clifton Ko avec Raymond Wong Kak-ming, Leslie Cheung, Teresa Mo, Anita Yuen, Tony Leung Ka-fai, Fung Bo-bo, Carol Cheng, Lau Ching-wan, Kwan Tak-hing, Lee Heung-kam, William Chu, Walter Tso.

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