jeudi 20 janvier 2011

L'Auberge du printemps



Au 14ème siècle, le Prince Lee Khan (Tien Feng), descendant de Gengis Khan, doit lutter contre les armées rebelles menées par le Général Zhou, force de 100.000 soldats. Lee Khan va visiter ses contrées de province et doit se rendre dans une auberge qui sera le lieu où ses ennemis vont chercher à récupérer une carte où est indiqué le plan de bataille destiné à battre les rebelles. Cette auberge, tenue par Wan Ren-mi (Li Li-hua) est enfouie dans une colline. Wan a engagé quelques uns des meilleurs combattants pour vaincre Lee Khan, mais celui-ci arrive avec la cruelle Wan-Er (Hsu Feng) qui n’hésite jamais à condamner à mort ceux qui se mettent sur leur route.

Les premiers clients commencent à arriver dans l’auberge. Pour King Hu, il s’agit d’un jeu de pistes où le spectateur doit deviner à quel camp chacun des clients appartient. Ce chanteur qui mendie pour payer son repas, un lettré reste très calme, un homme riche flirte avec une serveuse, trois homme viennent dépenser leur argent à la table de jeux. Les regards se croisent, des échanges verbaux ont lieu, tout le monde se toise dans un grand théâtre où chaque personnage doit cacher ce qu’il est vraiment. L’Auberge du printemps est une sorte de Cluédo où les faux-semblants et les masques, pendant la première heure, augmentent le suspense. Lee Khan arrive enfin escorté de soldats, le gouverneur Ha vient lui rendre compte de la situation. On n’attend que le général Cao (Roy Chiao).



Cao arrive enfin dans l'auberge. Il affirme avoir réussi à trouver quelques espions qui étaient venus pour semer le trouble.


Le gouverneur Ha (à droite) est géné et tente de s'excuser d'avoir laissé ces rebelles dans sa province. Il avait pourtant affirmé avoir réussi à éradiquer tout complot.


Lee Khan et Wan-Er s'apprêtent à monter dans leur chambre. Wan-Er exige la décapitation des rebelles afin de donner l'exemple. Le gouverneur, jugé incompétent, commence à ne pas se sentir bien. Le plan d'ensemble détermine bien qui est maître de la situation, Ha et Cao en bas - de dos - et Lee Khan et Wan-Er en haut et de face, qui dominent la situation.


Les prisonniers sont à l'extérieur. Cao demande à qu'ils soient montrés à Lee Khan.


On reconnait trois personnes qui espionnaient pour le compte de Lee Khan. Elles ne peuvent pas se défendre. Il vaut mieux pour le prince qu'elles soient exécutées plutôt qu'elles ne délivrent des secrets.


Cao affirme que le lieu n'est pas sûr ce qui compromet les plans établis par Wan qui dirige l'auberge. Son regard angoissé exprime la crainte de l'échec.


Le lettré qui est dans le camp des rebelles se fait passer pour le comptable. Comme Wan, il pense que les plan est compromis.


Wan-Er va seule dans la chambre. Cao convainc Lee Khan de rester dans la salle principale pour mieux le protéger, compte tenu de l'incompétence du gouverneur à assurer sa sécurité. Une fois la discussion finie, Lee Khan quitte le plan. Le regard de Cao se dirige immédiatement vers Wan et le lettré qui se regardent discrètement, mais avec inquiétude.






Tout le personnel de l'auberge qui étaient prêts à agir va être interrogé par Cao pour connaitre leur passé. Les plans se font de plus en plus rapides. Ils sont dans l'incapacité d'agir comme prisonniers de leur secret. Le rideau symbolise la prison dans laquelle ils pourraient vite se trouver.


Cao interroge dans une petite pièce la tenancière. Il lui demande pourquoi elle vient d'engager deux personnes que personne ne connait. Lee Khan écoute les interrogatoires en lisant puis en buvant son thé. Cao questionne le lettré sur son passé. On commence à comprendre pourquoi Cao tenait à ce que le prince écoute. Pour mieux paraître crédible, Cao bat avec sa canne le lettré.


Cao regarde les mains du lettré, elle sont bien trop douces pour un travailleur. Il semble qu'il le soupçonne d'espionnage. Avec la tenancière, il est envoyé dans une autre pièce où son destin sera joué.


Dans la pièce, le lettré montre les deux pièces que Cao a mis dans sa main. C'est le signe de ralliement des rebelles. Chacun n'a plus qu'à attendre les directives.


Tandis que Wan-Er écoute de la fenêtre, Cao, à très haute voix, sermonne le trio de rebelles. Puis, en chuchotant, il confirme le plan : tuer Lee Khan, récupérer la carte et capturer le traitre. Les trois quarts d'heure restant du film auront donc comme but de mettre en scène ce scénario. Désormais, les spectateurs n'ignorent rien des missions de chacun. La grande bataille finale se déroulera en extérieur. Chorégraphiée par Sammo Hung, on sent que King Hu s'intéresse moins à ces combats qu'au simulacre des personnages. Le montage se contente de filmer les combats dans un simple champ contrechamp. C'est le jeu des masques qui est passionnant dans L'Auberge du printemps et qui en donne la saveur.

L’Auberge du printemps (The Fate of Lee Khan, 迎春閣之風波, Hong Kong, 1973) Un film de King Hu avec Li Li-hua, Hsu Feng, Roy Chiao, Angela Mao, Helen Ma, Pai Ying, Tien Feng, Han Ying-chieh, Ho Pak-kwong, Chiang Nan, Ngai Ping-ngo, Ng Ming-choi, Woo Gam, Lee Man-tai, Gam Dai, Fung Ging-man, Wu Jia-xiang, Hao Li-jen.

Aucun commentaire: