dimanche 16 janvier 2011

Jeu d'espion




Il est arrivé que Tsui Hark produise des films qui sont des grands n’importe quoi. Jeu d’espion fait partie de cette catégorie de navets qui voudrait faire passer les mouvements scénaristiques pour du suspense et les pitreries des acteurs pour de la comédie. Tout est filmé dans un style très bédé qui rappelle les heures glorieuses, mais nanardesques, des films de la Cinéma City & Films Company.
Takako (Izumoto Noriko) est une chanteuse japonaise dont les amis veulent fêter l’anniversaire. Sa manager préfèrerait qu’elle répète les morceaux et lui interdit de faire la fête. Les amis de Takako et Kudo (Tokito Saburo), qui est amoureux d’elle, en tête inventent un subterfuge pour la faire venir. Ils lui font croire que des espions en veulent à son père et menacent de l’exécuter si elle ne délivre pas quelques informations. Affolée, Takako prend peur, s’enfuit avec sa guitare et décide partir à Hong Kong où elle est persuadée que son père (qu’elle n’a jamais connu) habite.
A Hong Kong, Takako qui ne parle pas un mot de cantonais est vite perdue. Elle prend un type avec un bandeau sur l’œil pour un espion, appelle la police qui informe la télévision que quelque chose de pas net se passe à l’aéroport. Deux reporters de deux chaines de télévision concurrentes arrivent en même temps pour avoir le scoop. Mais notre charmante Japonaise a peur de ce qui lui arrive et s’enfuit. Le reste du film est une suite de catastrophes qui arrivent aux deux personnages principaux.
Ken (Kenny Bee) est pris dans la spirale des événements auxquels Takako le mêle et personne ne veut croire qu’il est innocent. En premier lieu son beau-frère Lee (Waise Lee), l’autre présentateur vedette de la télé, et avec qui il est fâché depuis qu’il est concurrent à l’audimat. Jeunes, ils étaient dans un groupe de musique. Petit à petit, ils vont renouer leur amitié jusqu’à chanter ensemble et avec l’inspecteur Lau (Michael Chan), dans une scène de comédie musicale.
Les déboires s’accumulent mais les romances commencent. L’inspectrice Wong (Joey Wong) arrive en scène avec son lot de glamour. Elle devient une séductrice potentielle pour une amie de Kudo qui a des visées sur lui. A vrai dire, elle n’est dans le film que pour sa beauté. Wong est une femme d’action et comparée à Takako, montrée comme une idiote qui détruit tout ce qu’elle trouve sur son passage, elle incarne le bon sens. Ce qui n’empêche pas Jeu d’espion d’être particulièrement misogyne.
Dans ce genre de comédie bas de gamme, quelques gags surnagent. Il faut dire qu’il y en a tellement. Les acteurs Japonais jouent comme des patates, sans doute bloqués par la barrière de la langue et par leurs rôles stéréotypés. C’est finalement le duo Kenny Bee Waise Lee qui emporte le morceau dans le numéro de haine réciproque où chacun cherche des noises à l’autre. Mais ça ne vole pas bien haut et l’histoire d’espionnage est vraiment tarte, superficiel et superflu.
Jeu d’espion (Spy games, 中日南北和, Hong Kong, 1989) Un film de David Wu avec Kenny Bee, Waise Lee, Izumoto Noriko, Tokito Saburo, Joey Wong, Liu Wai-hung, Phillip Chan, Michael Chan, Lam Chung, Wong San, Maggie Cheung Hoh-yee, Lee Ka-ting, Yoshikawa Asami.

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