vendredi 9 novembre 2007

Lady kung-fu


Lady kung-fu, sorti à Hong Kong le 1er janvier 1981, est d’une certaine manière, aux goûts de la nouveauté en matière de wu xia pian, tel qu’il se faisait à Hong Kong à cette époque. Cette fois, chose rare chez Liu Chia-liang, c’est une femme qui a le rôle principale. En l’occurrence Kara Hui qui interprète Dai-nan. Encore une histoire de succession entre frères d’une riche famille. Servant Dai-nan devient la deuxième épouse d’un patriarche. Le vieillard refuse qu’un de ses frères, obsédé par l’argent, ne s’empare de la fortune familiale. L’héritier sera Yu Zheng-chuan (Liu Chai-liang, qui porte la moustache). Dai-nan va donc remettre les titres de propriété à celui qui est devenu désormais son neveu. Le titre anglais, My young auntie (ma jeune tatie) exprime mieux ce vers quoi Liu Chia-liang veut porter son film : le fossé entre les générations. Lady kung-fu se déroule à l’époque des premières automobiles, au temps où la Chine s’occidentalise et crée des tensions entre les aspirations modernistes et un volonté traditionalistes.

Le personnage trouble-fête est incarné par Hsiao Hou, le fils de Liu Chia-liang qui débarque de Londres où il fait ses études. Avec ses camarades (dont Gordon Liu affublé d’une moustache et d’une perruque ridicule) sont tout imprégnés de culture occidentale, ce qui commence par les vêtements. Ils portent des costumes et des nœuds papillon. Il veulent organiser un bal (moment d’anthologie où Kara Hui doit danser déguisée en Marie-Antoinette et Hsiao Hou en Robin des Bois). L’humour de Lady kung-fu joue essentiellement sur deux tableaux : celui du quiproquo (comment expliquer que la tante est plus jeune que le neveu) et celui du déguisement. C’est frais, assez gentil et plutôt drôle.

En ce qui concerne le kung-fu, Kara Hui sait se défendre. La particularité des chorégraphies dans lesquelles la place Liu Chia-liang est d’être hiératique. Elle ne bouge pas. Vêtu des habits traditionnels chinois, elle contraste grandement avec l’excitation permanente de Hsiao Hou, qui habillé en occidental entend pratiquer la boxe anglaise. Pour Liu Chia-liang, sa vision est évidente : la boxe ne remplacera jamais le kung-fu. Oui à la modernisation des mentalités, non à la perte de la culture chinoise. Liu Chia-liang aura tenté coûte que coûte de s’adapter au nouveau film de kung-fu. En vain. Ce sont les films de la Golden Harvest dans le début des années 1980 qui renouvelleront le genre.

Lady kung-fu (My young auntie, 長輩, Hong Kong, 1981) Un film de Liu Chia-liang avec Kara Hui, Hsiao Hou, Liu Chia-liang, Gordon Liu

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