Voici trois affiches sur le film qui chacune semble donner une information différente. Trois manières de vendre un film.
La coréenne met en avant Chang Chen, qui interprète le prisonnier. Plan américain, dans un couloir, celui de la mort. Son matricule est rouge indiquant qu’il est condamné à mort. Derrière lui, le couple lui tourne le dos, uni. Aucune sensualité ne sort de cette affiche. Elle montre au contraire un désespoir. Chang Chen a un visage fermé. Cette affiche met en avant la rupture que pourrait causer le prisonnier sur le couple.
L’affiche italienne, qui est aussi l’affiche la plus utilisée dans le reste du monde, notamment aux Etats-Unis, montre le visage du prisonnier. Il nous regarde tandis que la femme lui donne un baiser. Son regard est troublant, d’autant qu’il place sa main gauche sur son œil gauche, lui cachant le visage. Ici, il s’agit d’un secret, celui de la liaison entre le prisonnier et la femme, qu’il faut cacher. Or ce secret est constamment vu par le directeur de la prison, interprété par Kim Ki-duk.
L’affiche française ne montre aucun visage. Elle est éminemment sensuelle, voire sexuelle. Le dos de la femme est apparent, les mains menottées du prisonnier lui griffant presque l’épaule. Cette affiche exprime l’animalité du prisonnier, la passivité de la femme. Il invite à voir un film purement sexuel, ce qu’il est. A la limite, on pense à une des scènes les plus célèbres de L’Empire des sens de Nagisa Oshima. Sur l’affiche du film d’Oshima, on retrouve aussi cette main sur l’épaule. En revanche, le slogan du film est particulièrement niais.
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