C’est étonnant comme Kim Ki-duk est devenu aujourd’hui un cinéaste qui laisse tout le monde indifférent. Souffle, présenté en compétition à Cannes, a été pourtant longuement applaudi (Kim était dans la salle), mais plus grand monde n’est dupe que ses films n’intéressent plus que les sélectionneurs de Festival.
Moi-même, j’ai été un grand fan de son cinéma notamment de Locataires, d’Adresse inconnue ou dans une moindre mesure de Printemps été automne hiver et printemps. A aucun moment de la vision de Souffle on n’a la moindre émotion, le plus petit étonnement, un seul soupçon de surprise. A tel point, que même Libération pourtant peu enclin à soutenir les films de Kim Ki-duk, s’est laissé aller dans son compte rendu à trouver des points positifs. On attend que Jean-François Rauger nous en fasse l’éloge. Je suis en revanche certain que Positif va nous sortir un entretien avec Kim lors de la sortie du film.
Souffle agit comme un best of du cinéma de Kim, ou comme on dit en français un pot-pourri. Un prisonnier, condamné à mort, tente un suicide. Il s’en sort. Une femme trompée par son mari vient lui rendre visite. Elle lui chante des chansons de saison. Une variation de liaison se crée entre eux. Le prisonnier ne dira pas un mot, il faut préciser que son interprète est l’acteur taïwanais Chang Chen (le cuisinier de Happy together) ne connaît pas un mot de coréen.
Le directeur de la prison accepte ce manège. Kim Ki-duk l’incarne en personne. On reconnaît son image en reflet sur l’ordinateur. Il est en quelque sorte le metteur en scène de cette histoire d’amour. Une volonté de mise en abyme assez peu inspirée pour ne pas dire ridicule qui m’a plongé dans un sommet d’ennui.
Souffle doit sortir en salle à la rentrée 2007 quelques semaines après Time qui date déjà de décembre 2005 et qui a fait le plus gros bide de tous les films coréens chez lui : 1356 entrées.
Souffle (숨, Corée, 2007, 96 minutes) Un film de Kim Ki-duk avec Chang Chen, Zai, Kim Ki-duk, Ha Jung-woo
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