Le film est pourtant très moyen, voire médiocre sauf exceptions. Mais, il est déjà mieux que Paris je t'aime.
Voilà ce que j’en disais à l’époque : cliquer ici
AsieVision - parce que le cinéma de Hong Kong mérite de vraies critiques...
Le film est pourtant très moyen, voire médiocre sauf exceptions. Mais, il est déjà mieux que Paris je t'aime.
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Avant John Woo, Chow Yun-fat n'a pas joué que dans des grands films. En 1978, il trouve son premier grand rôle dans Their private lives, un film de charme qui frôle le bon goût sans jamais tomber dedans.
On connaît Chow Yun-fat pour sa brillante carrière devant la caméra de John Woo : Le Syndicat du crime, The Killer ou A toute épreuve. L'acteur a tourné dans pas mal de bons films, il a reçu le Golden Horse Award du meilleur acteur pour Hong Kong 1941. Il a tourné pour Ann Hui, Johnnie To, Ronnie Yu, Tsui Hark et Ringo Lam. En 1989, il joue pour Wong Jing dans God of gamblers et se retrouve numéro un au box office. Bref, pendant une bonne dizaine d'années, entre 1984 et 1994, Chow Yun-fat est le cinéma de Hong Kong. Certes son départ pour Hollywood a plombé sa carrière, mais son aura est intacte auprès des fans.
Reste que l'on ne connaît pas ses premiers films. Ainsi, un jour un de mes amis bien intentionné m'a offert une copie d'un des premiers films avec Chow Yun-fat. Ce film c'est Their private lives. Il est réalisé par un inconnu, un certain Yueng Kuen. C'est le cinquième film de Chow Yun-fat, selon la filmographie établie par Christophe Genet, et le troisième avec ce réalisateur. On trouvera bien peu de renseignements sur Yueng Kuen. Selon l'imdb, son dernier film date de 1995. Sur Their private lives, seuls les noms de Yueng et celui de Chow sont indiqués.
Personne ne semble l'avoir vu depuis 1978, une époque lointaine où Chow Yun-fat débutait et où le jeune acteur était considéré comme un bellâtre issu de la télévision. C'est donc avec une grande joie que j'espère contribuer à la poursuite de l'édification du mythe à l'heure où Chow Yun-fat renoue avec le cinéma avec trois nouveaux films : l'un sous la caméra de Ann Hui, le deuxième avec Gong Li filmé par Zhang Yimou et le dernier étant le troisième volet de Pirates des Caraïbes. Mais revenons à ce chef d'œuvre du cinéma qu'est Their private lives.
Passé le générique où aucun nom ne nous est connu et où l'on voit que notre acteur se faisait appeler Aman Chow Yun-fat, Their private lives commence avec de doux moments bucoliques sur une musique d'un romantisme extrême. Un couple bien assorti batifole dans la nature. Elle est belle, elle a de longs cheveux et un visage très doux. Lui est gras, a des lunettes qui lui bouffent le visage et sourit comme Benny Hill. Mais, ils s'aiment, ça se voit puisqu'ils se regardent dans les yeux, ils se font des papouilles et lui, il fait des ricochets sur l'eau calme et plate. En vérité, c'était un clip vidéo.
La jeune fille est apprentie comédienne (Angelina Lo). Son mari (Louis Lo Yuen) regarde la télévision et voit le clip. Le mari est gras, a des lunettes qui lui bouffent le visage, mais ne sourit jamais. Il zappe et, sur une autre chaîne, regarde le résultat d'un concours où deux nouveaux présentateurs sont élus. Comme on s'en serait douté, la jeune femme gagne. Car c'est elle l'héroïne du film. Et comme on s'en doutait aussi, le garçon qui gagne est Chow Yun-fat. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont dynamiques. Comme ils ont gagné, Siu, la fille fait un gentil bisou sur la joue de Chow, qui lui rend la pareille. Mais, le mari à lunettes est mécontent (on rappelle qu'il ne sourit jamais) et balance sa zappette sur la télé.
Chow Yun-fat est lui aussi marié. On le sait en voyant à chaque plan la photo de mariage sur le mur. Elle a les cheveux courts, avec une coupe qui évoque irrémédiablement notre Mireille Mathieu nationale. C'est une femme riche qui offre à son jeune époux tout ce qu'il faut pour qu'il reste à la maison. Pour leur premier anniversaire de mariage, après avoir soufflé la bougie du gâteau, elle lui donne comme cadeau une voiture. Il est comblé mais ce cadeau va conduire le couple à sa perte. Mais elle ne le sait pas encore.
Jusqu'à présent Chow Yun-fat devait rentrer en taxi après le travail. Après le concours, par exemple, tout le monde boit un pot de bienvenue. Et la fille, pour ne pas se faire draguer par le type au sourire de Benny Hill, préfère partager le taxi avec Chow. Mais après la première émission qu'ils enregistrent (car ce concours était fait pour trouver de nouveaux animateurs télé), elle monte dans la belle voiture neuve. Et qui sait ce qui peut arriver dans une voiture. Les deux jeunes gens comprennent qu'ils se plaisent et qu'ensemble, ils pourraient faire un bout de chemin.
Mais ils sont mariés. Le mari de la fille est jaloux. Il préférerait de toute façon qu'elle reste au foyer. On ne saura jamais quel métier le mari exerce, mais ça doit rapporter parce qu'ils ont une belle maison et une bonne. Il doit être un intello puisqu'il lit Time Magazine. Tandis que Siu lui met ses souliers (c'est ça les femmes soumises), il lui demande d'abandonner sa carrière. Elle ne veut pas. Pour bien accentuer son refus, elle croise les bras et fronce les sourcils. Elle va sans doute se donner à Chow Yun-fat car elle est moderne, elle.
Lors d'une excursion en bateau, Chow caresse le pied de Siu. Discrètement, il lui donne rendez-vous. Ils se retrouvent la nuit tombée et s'embrassent tendrement au son d'un piano si lyrique qu'on le croirait échappé d'un film de Claude Lelouch. Et là c'est le drame ! Le mari de Siu, fou de jalousie, refuse qu'elle remette les pieds au domicile conjugal. Il ne rigole pas le mari. Le sort en est jeté, elle deviendra la dulcinée de Chow Yun-fat dont le sourire illumine chacune de ses apparitions.
Chow voit en chacune des femmes une Siu en puissance. Dans une scène très érotisante, Chow couche avec une femme de petite vertu maquillée comme un camion. Mais, c'est Siu qui l'étreint à ce moment-là. C'est elle qu'il tient dans ses bras. C'est pour elle qu'il a mis ce beau slip rouge qui le rend irrésistiblement sexy. Car Chow Yun-fat est un homme sexy. C'est le George Clooney de Hong Kong. Mais la femme de Chow comprend que quelque chose se passe, que son époux sexy doit avoir une maîtresse et que cette maîtresse ne peut être que Siu. Elle décide d'aller discuter avec sa concurrente, d'autant qu'elles doivent jouer ensemble pour une série télé.
Les deux nouvelles vedettes de la télévision son désormais poursuivies par les paparazzi. Et très vite, on trouve des potins à leur sujet dans les journaux. C'est que l'événement est d'importance. Cela rend fou le mari de Siu qui casse tout dans l'appartement. La femme de Chow conclue avec les paparazzi un arrangement et prennent sur le fait les deux amants. Ils sont découverts nus comme des vers dans une chambre d'hôtel. Ils se font humilier en public. Quelle déveine ! La femme de Chow essaie cependant d'arranger tout, car elle est gentille comme Mireille Mathieu et Siu rentre au bercail chez un mari tout à coup très compréhensif et qui lui pardonne.
Voilà pour l'histoire de ce Their private lives écrit par Liang Li-jen. Le réalisateur Yeung Kuen, quant à lui, a de la suite dans les idées. Il use et abuse du zoom. Il y en a tant qu'on en prend le vertige. Il tente par moment de faire un plan un peu joli : une fleur au premier plan, des reflets sur l'eau, des lumières dans la nuit, des contres plongées, un split screen. Rien ne lui réussit. La musique est sirupeuse et niaise à souhait. Les acteurs font se qu'ils peuvent. On connaît le destin de Chow Yun-fat. Mais qu'ont pu devenir les autres ?
Chow Yun-fat sourit pendant pratiquement tout le film. Il faut dire qu'à l'époque, il était le chéri des jeunes filles et de leurs mamans. Aux antipodes des rôles qu'on lui connaît. C'est aussi pour cette raison que chaque occasion de le mettre torse nu (ou en slip rouge) est bonne. Plusieurs séquences sont dénudées, mais c'est surtout l'actrice qui apparaît dans le plus simple appareil. Le film, bien que montrant des seins et un nu féminin facial intégral, n'a été classé que catégorie II (interdit aux enfants). Et quand les acteurs sont habillés, ce qui leur arrive tout de même, les vêtements rappellent ces merveilleuses années 1970 si dignes et si kitsch.
Their private lives permet de se souvenir que chaque acteur célèbre a eu des débuts. Et qu'ils ont été parfois difficiles. C'est ce que l'on appelle les biographies interdites. Si un jour, un haut lieu saint de la cinéphilie programme une rétrospective sur Chow Yun-fat, peut-être aura-t-on le bonheur de découvrir d'autres fleurons de sa filmographie qui compte plus de soixante dix films. Their private lives irait très bien après la vision de Bullet proof monk. Chow Yun-fat est une star. Il le mérite !
Their private lives (愛慾狂潮, Hong Kong, 1978) Un film de Yeung Kuen avec Chow Yun-fat, Louis Lo, Liu Wing-sun, Chan Choi-lin, David Lo, Angelina Lo.
En avril 2000, on avait pu voir cinq films de Tatsumi Kumashiro dans les sallles. Les titres étaient superbes et je me rappelle avoir vu Le Rideau de Fusuma à l’Action Christine. Une femme faisait sortir de sa chatte un œuf. On n’en revenait pas !
Sayuri strip-teaseuse : Désirs humides faisait partie de cette découverte bien avant celle de l’œuvre de Masumura. Sauf erreur, ces films ne sont jamais sortis en DVD mais il vient de passer sur Arte et est disponible en VOD.
Ça se passe à Osaka et on suit le parcours, non de Sayuri Ichijo (dans son propre rôle) mais celui de Harumi une apprentie strip-teaseuse qui œuvre dans le même club. Sayuri a quelques soucis avec la justice et décide de se recycler dans une activité plus légale et moins dénudée. Harumi rêve de prendre sa place. Sans aller trop loin, on pourrait voir dans Sayuri strip-teaseuse : Désirs humides un remake inavoué de All about Eve de Mankiewicz.
Harumi donc, avec ses minijupes oranges et les mecs qu’elle traîne avec elle. Les mecs eux doivent traîner la lourde valise de la dame. Elle change au cours du film d’amant et tout cela ne se passe pas dans la joie.
Harumi veut piquer le numéro vedette de Sayuri, celui où elle se fait couler de la cire sur les seins. Les spectateurs sont tout excités, les petits cochons. Bien entendu, la vedette du strip-tease ne l’entend pas de cette oreille. La bataille sera feutrée en apparence comme chez Mankiewicz, mais il s’agit bien d’une lutte de générations.
Sayuri strip-teaseuse : Désirs humides est filmé en cinémascope et beaucoup de scènes sont filmées en extérieur ce qui permet de découvrir l’Osaka du début des années 1970. Kumashiro aime faire se promener son actrice dans les rues et apparemment le tournage a été sauvage et de nombreux quidams observent avec curiosité les interprètes.
Tout au long du film, on entend sur la bande sonore, des chants étranges et peut-être traditionnels qui semblent faire le chœur antique de ce drame théâtral. Quant aux scènes de cul, puisqu’on est dans un pinku, elles sont comme dans les autres films.
Sayuri strip-teaseuse : Désirs humides (一条さゆり 濡れた欲情, Japon, 1972) Un film de Tatsumi Kumashiro.
Pour son premier film américain, Jackie Chan tourne avec Robert Clouse, l’homme qui fit Opération Dragon avec Bruce Lee. Raymond Chow, big boss de
Jerry Kwan (Jackie Chan) est un gentil garçon. Il a une jolie fiancée, Nancy (Kristine DeBell) et ils sont amoureux. M. Kwan, le papa de Jerry, tient un petit restaurant mais dans le Chicago des années 1930, la mafia italienne est aussi puissante et néfaste que les triades chinoises. Des mafiosi veulent s’emparer du restau. Jerry fout quelques trempes aux méchants, mais son père ne veut pas qu’il se batte.
Jerry a aussi un oncle, Herbert Kwan (Mako) chiropracteur qui le soutient dans son entraînement de kung-fu. Mais pour gagner de l’argent il préfère faire des courses de patins à roulettes avec Nancy et un autre de ses potes. Mais les mafieux vont lui mettre des bâtons dans les roues, d’autant qu’ils sont assez racistes. Ils vont enlever la fiancée du frère de Jerry.
Chantage, manipulations, menaces. Le Chinois déploie son scénario habituel du film de gangsters qui ennuient les gentils. Le Chinois ressemble presque au navet de Bruce Lee
Sauf qu’ici, le scénario reste cohérent et que la mise en scène est bonne. Il est assez plaisant de retrouver la lumière si particulière des films américains de série B de la fin des années 1970. Une lumière blanche, frontale qui neutralise les couleurs et la profondeur de champ.
Et puis surtout, il y a la brillante musique de Lalo Shiffrin. Une bande originale très jazzy avec une contrebasse qui emporte la partition. Le compositeur avait déjà beaucoup apporté à Opération Dragon.
Les moments de comédie sont pas mal. Les scènes de combat filmées en plan séquence à deux caméras, puis montées en champ contrechamp, donnent du punch au film.
Un film agréable et talentueux. Mais Jackie Chan ne trouvera jamais un autre projet intéressant aux Etats-Unis.
Le Chinois (Battle creek brawl, Etats-Unis, 1980) Un film de Robert Clouse avec Jackie Chan, Mako, Jose Ferrer
C’est l’histoire de deux flics qui vont vivre des aventures très banales et qui ne vont pas s’en remettre. D’un côté Mike (Francis Ng), plutôt nerveux, cheveux rasés. De l’autre côté Yan (Louis Koo), nonchalant et chemise hawaïenne.
La mission initiale dans Bullets over Summer est d’aller arrêter deux braqueurs de supermarché. Mike arrive en courant sur les lieux. Yan est déjà là, il finit sa glace avant d’aller dans le supermarché. Mike y rentre avec un sac de chips, il se fait mettre au fonds du magasin avec les clients otages. Puis Yan rentre et se fait passer pour un braqueur ce qui déstabilise les vrais braqueurs. Les deux flics passent à l’attaque et sauvent la situation.
Ils doivent enquêter sur un gangster vicieux surnommé Dragon qui vient de dégommer de nombreux clients dans un centre commercial. Après avoir pris quelques renseignements auprès un indic, ils vont planquer dans un petit appartement. Dans l’immeuble en face, il doit y avoir un des membres du gang de Dragon. Ils vont surveiller tout ça pour mieux appréhender la bande. Ils doivent d’abord trouver quelqu’un et atterrissent chez une mémé qui accepte qu’ils planquent chez elle.
Mais la grand-mère n’a pas de mémoire et prend les deux garçons pour ses petits enfants. Elle commence à la fois à les dorloter en préparant des pâtes) et à les gronder comme des gosses pour des balivernes. Petit à petit, une fois que Mike et Yan, ont compris la situation de la vieille dame, une relation de complicité s’établie entre eux.
Ainsi quand un des voisins vient protester que le chat de la grand-mère vient faire ses crottes devant chez lui, Mike prend le problème à sa charge. Mais du coup, il commence à s’impliquer dans la vie sociale de l’immeuble et il est présenté comme un président du syndic de l’immeuble. Mike est impulsif et prend vite des décisions pour régler les problèmes.
Ainsi quand Yan, qui est plus jeune que Mike, décide d’inviter une fille pour tirer un coup, Mike lui file de l’argent pour qu’elle s’en aille. Yan reverra la jeune fille d’autant que Mike rencontre dans la blanchisserie au coin de la rue une autre jeune femme enceinte celle-là dont il va s’occuper.
Ce qu’il de particulièrement savoureux dans Bullets over Summer est justement que Wilson Yip mélange avec beaucoup de bonheur les scènes de comédie crypto familiales, toutes très réussies, drôles et tendres à la fois, et les scènes policières plus brutales. Avec chaque fois l’idée que les deux éléments sont contradictoires et que chacun risque de foutre en l’air l’autre.
Le ton musical change pour les deux genres et le tout culmine dans une très belle scène où les gangsters s’incrustent par accident dans l’appartement de la grand-mère et où policiers et malfrats mangent ensemble.
Bullets over Summer est une des plus belles réussites de l’œuvre de Wilson Yip, un film calme et tendu, drôle et sinistre et où les acteurs sont prodigieux.
Bullets over Summer (爆裂刑警, Hong Kong, 1999) Un film de Wilson Yip avec Louis Koo, Francis Ng, Law Lan, Michelle Saram, Stephanie Lam
J’ai eu l’impression de sortir assez sali de la projection de Rush hour 3. Les deux premiers étaient agréables, souvent drôles même si les deux acteurs jouaient toujours sur leue propre registre : Chris Tucker la grande gueule qui drague tout ce qui a un soutien-gorge et Jackie Chan le gars tranquille mais ferme qui réparait les conneries de son comparse.
On se foutait comme de notre première chemise du scénario de la franchise. On se moquait encore plus que Brett Ratner soit aux commandes. Le tâcheron était appliqué à réussir ses gags. Dans Rush hour 3 toute l’équipe est aux abonnés absents.
On essaie de nous faire croire à une histoire de ligue internationale des triades. Jackie et Tucker chercheraient le super méchant qui contrôlerait tout cette engeance. Leur enquête les mène en France. Et ces bons flics vont loger au Plaza Athénée. Putain, les flics sont payés combien en Californie ? Le scénariste croit qu’ils sont tous hyper friqués ou Jackie refusait d’aller ailleurs pour y dormir entre les prises ?
On y voit un suspect d’origine asiatique (français en VO, québécois en VF) qui traite le personnage de Tucker de « mot en N ». Fin comme humour ! Puis arrivés à l’aéroport, nos deux héros sont accueillis par Roman Polanski qui joue un commissaire vicieux et vaguement adepte du touché rectal. Arrêtez, je ris trop. On continue avec Yvan Attal en chauffeur de taxi fumeur (pouah ça dérange Tucker) qui veut pas les prendre parce qu’il hait les Amerloques. Car c’est bien connu les Français détestent les Ricains. Mais très vite cet âne va comprendre que ces deux gars sont des héros. Mieux, ce sont ses héros. Mais sa femme, Julie Depardieu ne l’entend pas de cette oreille.
Et on termine avec Noméie Lenoir alias Geneviève (quel doux prénom actuel et sexy en diable). Elle fait de la pub mais Jackie et Tucker savent qu’elle est en danger. Tucker essaie de se la taper, mais les méchants arrivent trop tôt. Là, on s’aperçoit que les noms des chefs des triades tatoués sur son crâne. N’en jetez plus messieurs les scénaristes.
Et on n’oublie pas ce pauvre Maw Von Sydow en fourbe gentil. Peut-être ferait-il un bon méchant ! Ingmar Bergman doit se retourner dans sa tombe. Nous on en tombe du fauteuil du multiplexe !
On y entend de l’accordéon. Tout se passe autour de
C’est peu de dire que rien n’est drôle dans Rush hour 3, sauf éventuellement la scène de chanson dans le cabaret. Que tout y est bas de plafond, que l’appétit sexuel de Chris Tucker est navrant. Que les scènes de combat, notamment celle dans l’école de kung-fu, sont plates et sans savuer ? Que la grande scène finale dans
Jackie Chan a l’air de sa faire chier. Il est incapable d’avoir la moindre expression, comme si le botox bloquait son visage (saleté de chirurgie esthétique). Ses films récents sont assez merdiques avec une palme au navrant Le Smoking. La bonne idée aurait été de placer au milieu du duo un élément perturbateur, comme l’était Joe Pesci dans L’Arme fatale 3. Des noms : Michael Youn (que Jackie avait croisé dans Le Tour du monde en 80 jours), Jamel, Mathilde Seigner…
Rush hour 3 (Etats-Unis, 2007) Un navet bien fade de Brett Ratner avec Jackie Chan et d’autres personnes
Dans le Osaka du début des années 1980, Kié est une petite fille qui essaie de vivre au milieu d'une famille dont les parents sont séparés. Elle a les cheveux noirs avec deux couettes. Sur une de ses pinces à cheveux, il ya une paire de cerises. De grands yeux au milieu d'un visage rond. Elle porte une jupe noire et une chemise beige. En guise de chaussures, elle met des soques en bois. Elle met souvent ses bras derrière sa nuque. Elle, c'est Kié, l'héroïne du troisième film de Isao Takahata Kié la petite peste (1981).
La petite Kié n'a pas une vie facile. Au lieu de faire ses devoirs pour l'école, elle est obligée de tenir le restaurant familial. Son père, Tetsuo est un incapable qui passe son temps à avoir des dettes de jeu. Il est obligé de demander aux grands parents de Kié de l'argent pour rembourser le patron de la boîte de jeux. Dès le début du film, Isao Takahata porte l'attention sur le fait que la vraie adulte de la parentèle c'est Kié. Le père est irresponsable et il fera catastrophe sur catastrophe, notamment lorsqu'il va à l'école et qu'il lui fait honte.
Kié est une enfant dont les parents sont séparés. Ce qui lui pèse beaucoup. Elle voit sa maman en cachette, sans le dire en personne. Elle aimerait bien que ses parents se remettent ensemble. Elle voudrait une vie de petite fille normale. Mais les adultes sont si bêtes parfois. Et si égoïstes. Mais les autres enfants ne sont pas forcément de anges non plus. Et surtout à l'école où ils se moquent de Kié qui a du mal à faire ses devoirs.
Du coup le meilleur ami de Kié sera un chat de gouttière. Il vient miauler grassement devant le restaurant et elle lui donne une brochette. Qu'elle n'est pas sa surprise quand elle voit le matou prendre la brochette avec sa patte et s'adosser tranquillement contre une poubelle pour manger sa viande. Car les chats dans Kié la petite peste sont plus humains que certains humains. Et ils sont pourvus de testicules énormes. Parfois ils parlent aussi.
Le monde de Kié la petite peste est ainsi peuplé de personnages caractérisés à l'extrême, tel le patron du salon de jeux qui se prend pour un yakuza. Lui aussi a un chat sévèrement monté, le diabolique Antonio, le plus méchant de la bande. On trouve les camarades d'école de Kié qui sont des poltrons. Et aussi les grands parents qui parlent à Tetsuo, le papa de Kié, comme à un gamin.
Cette caractérisation, proche de la caricature, ne plombe pas le récit des aventures de Kié parce que tout est fait avec beaucoup d'humour où la tendresse pour ces habitants des quartiers populaires d'Osaka n'est pas loin. Isao Takahata a choisi de faire de Kié la petite peste une œuvre sociale où se mêlent des éléments de loufoque et de fantastique.
Parvenu assez tardivement jusqu'en France, sorti en 1981 au Japon et en 2005 en France, Kié la petite peste n'a pas la beauté du Tombeau des lucioles. Son dessin est assez grossier. Les animateurs ne se gênent pas pour déformer les têtes des personnages (Kié qui hurle sur ses camarades de classe), pour forcir les traits (les grosses gouttes de sueur dès qu'un embarras surgit) et à faire une animation minimaliste comme lorsque des personnages se tapent dessus. Mais c'est un plaisir de regarder Kié la petite peste, surtout en version originale où les voix donnent une vraie ampleur à chaque personnage.
Kié la petite peste (Japon, 1981) Un film de Isao Takahata
L’habit ne fait pas le moine. Le seul vêtement de Costaud (Andy Lau) est un petit slip. Il est strip-teaseur dans une boîte. Lee Fung-yee (Cecilia Cheung) est parmi les spectatrices super excitées par l’effeuillage des ces messieurs. Au moment où ils enlèvent leurs slips, Fung-yee sort sa carte de flic pour les arrêter. Ils se carapatent à poil.
Dans le même temps, une autre équipe de policiers arrivent sur les lieux d’un crime. Ça se passe dans un entrepôt et les flics sont en pleine expectative. Qu’a-t-il bien pu se passer dans ici ? Ils découvrent qu’un Indien géant est caché dans un petit pot de peinture. Il s’enfuit.
Costaud croise l’Indien et les flics croisent Fung-yee. Le géant parvient à s’échapper mais Costaud est arrêté et torturé. Il est Chinois et va donc être expulsé. Il rentre à Shenzhen, mais revient clandestinement et va retrouver Fung-yee pour l’aider à élucider le crime sanglant de l’Indien.
Car Costaud, qui porte bien son surnom puisqu’il est bodybuildé, a des pouvoirs. Quelques années auparavant, il fût moine. Un jour, il tue un petit oiseau. Depuis, il voit le karma des gens qu’il a en face de lui. Il comprend que Fung-yee a été dans une vie précédente un cruel soldat japonais. Grâce à son don, il montre ce qui s’est passé dans l’entrepôt.
Running on karma est sorti à Hong Kong six mois après PTU. Tourné seul par Johnnie To, PTU est un polar nocturne avec unité de temps, d’action et de lieu. C’est un récit linéaire et réaliste sur l’univers des policiers. Un éclat brutal et noir.
Running on karma semble avoir été tourné en réaction. Wai Ka-fai est un orfèvre du scénario tordu et il a écrit ici un polar diurne et surnaturel. Mais les cinéastes filment leurs personnages comme si tout était normal. On ne s’étonne pas des visions de Costaud, de la souplesse du géant, des prouesses des combats qui défient les lois de l’attraction.
Ce qui fait la grande force de Running on karma est paradoxalement l’absence de psychologie. Les personnages avancent constamment masqués. Andy Lau, deux ans après Love on a diet, revête à nouveau une prothèse pour devenir un culturiste. Perruques, combinaisons, déguisements, bure de moine, tout est bon pour ne pas être celui ou celle que l’on est.
Et d’une certaine manière, Running on karma apparaît encore plus brutal que PTU devant cette absence d’explication. Les moments de comédie compensent la noirceur du polar et notamment la figure du flic à la cigarette. Running on karma est une bizarrerie typiquement cantonaise.
Evidemment, Cecilia Cheung est absolument géniale. Tout comme Andy Lau. Running on karma a reçu cette année-là les Hong Kong Award du meilleur film, du meilleur scénario et du meilleur acteur.
Running on karma (大隻佬, Hong Kong, 2003) Un film de Johnnie To et Wai Ka-fai avec Andy Lau, Cecilia Cheung
Le titre original du film est Miryang qui est le nom de la ville où va se dérouler le film. Shin-ae (Jeon Do-yeon) explique au garagiste qui lui a porté secours (Song Kang-ho) que les caractères chinois de la ville veulent dire ensoleillement secret. D’où le titre en anglais, parce que quand même mettre un titre en français pour un film coréen, ça le fait pas.
Depuis quelques années, chaque Festival de Cannes a son film sur le deuil d’un fils : Tout sur ma mère d’Almodovar,
On est désormais très loin de la grandeur du film d’Almodovar, pour moi le film indépassable sur le sujet du deuil d’un enfant. Aujourd’hui, c’est lumière crue, caméra à l’épaule, un nouvel académisme dans lequel se complait Lee Chang-dong. Il ne suffit pas de filmer Jeon Do-yeon en train de pleurer pour faire pleurer le spectateur. Comme dans une comédie, montrer les personnages rire de leurs propres gags ne garantie pas que l’on se marre devant le film.
La ville de Miryang se situe à deux heures de Séoul, au nord est de
Shin-ae va découvrir cette ville et ses habitants. L’instituteur de son fils qui est nationaliste. La pharmacienne qui est une protestante évangélique. Le fils se fait kidnapper. C’était l’instit qui pensait qu’elle était riche et qui voulait la rançonner. L’instit tue l’enfant. Le film n’en donne pas de raison précise.
Shin-ae se plonge dans la religion et va prier. Sans doute Lee Chang-dong veut montrer les ravages du nouvel obscurantisme, mais il échoue tout à fait. Les protestants sont dévots mais ni sectaires ni illuminés. On est loin de l’univers de Jesus camp. Ce qu’ils veulent c’est aider Shin-ae et ils sont persuadés que la prière va lui amener la quiétude, même si cela est aberrant. D’une séquence à l’autre, Shin-ae devient heureuse. Ou feint de l’être. On n’en voit pas le processus, ce qui rend la chose peu crédible.
Car jusqu’à présent, le scénario de Secret sunshine faisait preuve d’une minutie descriptive qui tout à coup est absente. La deuxième heure contredit la première. Il s’agit bien de contradiction et non d’opposition. Shin-ae veut pardonner au meurtrier de son fils, mais l’homme s’est lui aussi plongé dans la religion. Là, notre héroïne passe de la vertu au vice en voulant coucher avec tous les mecs. Elle sombre dans la folie, mais devant les effets lacrymaux, tout cela nous passe au dessus.
Lee Chang-dong croit détourner le genre mélodramatique, mais étouffe son récit dans une volonté de réalisme. Il a demandé à ses acteurs de jouer naturel. Seulement voilà, comme dans un film de Tavernier, à force de travailler le naturel de l’interprétation, on ne voit plus que le travail. Secret sunshine demeure en l’état un simple scénario filmé. Un film parfait pour les dossiers de l'écran.
Secret sunshine (밀양, Corée, 2007) Un film de Lee Chang-dong avec Jeon Do-yeon, Song Kang-ho, Jo Yeong-jin, Kim Yeong-jae,
Un film de Derek Chiu (Chine – Hong Kong) avec Eason Chan, Andy Lau, Miu Kui-wai, Crystal Huang, Lam Ka-tung, Felix Wong. 104 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 18 octobre 2007.
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