mardi 15 mars 2011

True legend


True legend le retour de Yuen Woo-ping à la réalisation après une bonne décennie à Hollywood et la fabrication de quelques chorégraphies en Chine pour Jet Li. Et on voit aussi revenir Chiu Man-cheuk, alias Vincent Zhao comme il est écrit au générique, le valeureux sabreur de The Blade après dix ans de série télé. Ensemble, le duo s’attaque à l’un des mythes fondateurs du film de kung-fu, le maître de la boxe ivre, le mendient soûl que Yuen Woo-ping avait illustré dans son deuxième film, Drunken master, il y a 32 ans de cela.
Avant d’en arriver à l’apogée du mendiant, le film se rappelle ses débuts de général. Su (Chiu Man-chiuk) va libérer un prince impériale fait prisonnier. Il est aidé par son demi-frère Yuan (Andy On) que le prince nomme gouverneur d’une province. Su désire se retirer de l’armée et part avec son épouse Ying (Xun Zhou), par ailleurs sœur de Yuan. Cinq ans plus tard, le couple a donné naissance à un garçon Feng et Su s’apprête à fêter l’anniversaire de son père. Ils attendent la visite de Yuan à cette célébration.
Mais Yuan est venu se venger car son père adoptif avait tué son père naturel. Depuis des années, il fomente sa vengeance et s’est entrainée des années pour devenir invincible. Il a notamment acquis la force des poings des cinq venins qui permet de tuer ses adversaires en les empoisonnant par un simple toucher. Yuan tue son beau-père et kidnappe le jeune Feng. Su n’a pas la force de se défendre et est vaincu. Son corps meurtri est jeté dans un fleuve, Ying plonge pour le suivre. Ils seront sauvés par une ermite (Michelle Yeoh), médecin qui vit dans une montagne isolée.
Son épouse est très dévouée et le souvenir de leur fils prisonnier d’un fou est d’une immense douleur. Su reprend petit à petit des forces en s’entrainant. Quand tout à coup, il entend deux hommes qui l’appellent. C’est le Dieu du wushu (Jay Chou) et le Vieux Sage (Gordon Liu) qui virevoltent dans les airs et emmènent Su dans une montagne où des statues immenses serviront de lieux d’entrainement. Le Dieu va apprendre à Su la boxe de l’homme ivre et les longues scènes d’apprentissage, filmées pour être projetées en 3D, fournissent le meilleur de True legend. Jay Chou joue avec la placidité qu’on lui connait et il débrouille plutôt bien dans ce personnage ironique qui se moque de Su.
Le temps de la vengeance est venu. Yuan s’est forgé sur son corps même une carapace d’acier qu’il a cousu sur sa peau. Su est venu chercher son fils et Yuan n’est pas près de le rendre. Tout ne se terminera pas bien car, dans sa folie, Ying a été sacrifiée, l’épouse de Su meurt et ce dernier plonge dans une grande dépression. Chiu Man-cheuk reste un artiste martial d’exception et les chorégraphies des combats sont très élaborées et retravaillées avec un grand nombre d’effets spéciaux : ralentis, défi à la gravitation. On est très loin de la simplicité de Drunken master. En revanche, l’acteur n’est pas un bon dramaturge et ses scènes d’émotion sont très forcées.
Les trois quarts du film sont à la limite du fantastique puisqu’il y est question de figures légendaires et divines. Tout se gâte quand Su revient dans une Chine quotidienne dans le dernier quart. Il est mendiant et alcoolique. Le petit Feng a promis de s’occuper de son père. Mais il faut que la légende s’imprime et True legend plonge dans les écueils du film nationaliste. Un affreux américain, incarné par David Carradine dans son dernier rôle, organise de sauvages combats de boxe pour humilier les Chinois. C’est un personnage ingrat qui plombe le film, mais telle semble devenue la mode dans les films de kung-fu. Vivement que ça s’arrête.
True legend (蘇乞兒, Chine, 2010) Un film de Yuen Woo-ping avec Chiu Man-cheuk, Jay Chou, Guo Xiaodong, Michelle Yeoh, Andy On, Xun Zhou, Le Cung, Butterbean, David Carradine, Conan Stevens.

1 commentaire:

maitre shifu a dit…

j'ai surtout eu l'impression d'avoir 2 films en 1 tant la dernière partie est complètement hors contexte et ne colle en rien avec l'histoire précédente ...comme si le réal avait fait un détour par le studio où se tournait Ip Man 2 haha