D’habitude,
Zatoichi (Shintaro Katsu) se voit confier des enfants qui peuvent parler et
marcher. Dans Voyage à Shiobara, il
aide une femme mourante à accoucher et recueille son bébé pour le rendre à son
père Sataro. Direction Shiobara, village connu pour sa tranquillité depuis que
le chef de la police Tobei (Hisaya Morishige) est parvenu à se débarrasser du parrain qui
gangrénait la communauté. D’ici là, il faut bien nourrir le nourrisson et
Zatoichi badigeonne son téton de lait pour donner la tétée.
Première personne rencontrée à Shiobara,
un jeune homme qui gagne sa vie grâce aux paris qu’il tient et qui semble
connaitre Sataro. Contre quelques pièces, il le guide mais le Sataro en
question est un enfant. Etape suivante, Zatoichi rencontre Tobei qui l’avertit
que le jeune homme est un escroc. Tobei le sait bien puisqu’il est son propre
fils qui a mal tourné. Le policier l’emmène chez Oyaé (Naoko Ôtani), la sœur de
Sataro. Elle s’avoue trop pauvre pour pouvoir s’occuper du bambin et le confie
à une nourrice.
Il faut dire que la jeune femme a une
dette qu’elle ne peut pas rembourser. On retrouve à partir de ce moment les
tenants classiques des épisodes de Zatoichi. Un parrain local, créancier, abuse
de son pouvoir pour racketter tout le monde. Tetsugoro (Rentarô Mikuni, déjà
présent dans Zatoichi
16 : Le Justicier), parrain cruel et arrogant veut mettre Oyaé
dans sa maison close mais aussi taxer les forains (un autre schéma classique de
la série) pour qu’ils puissent jouer dans le village.
L’ennemi ainsi présenté, les enjeux
viennent vite en place. Zatoichi est vite pris en tenaille entre sa volonté de
quitter le village maintenant qu’il a rendu le bébé et celle de rendre la
justice et d’aider Oyaé à payer sa dette. Comme il aime jouer, Zatoichi décide
de donner une leçon à Tetsugoro en l’humiliant. Encore une fois, il récupère
une belle somme avec ses habituels trucs (son oreille entend tout) puis en se
battant contre ses yakuzas (il coupe leurs tenues et ils apparaissent culs
nus).
Le
thème principal du film est celui de la paternité. Sataro n’a pas seulement un
nourrisson, il a aussi un fils plus âgé qui va passer son temps à lancer des
cailloux sur la tête de Zatoichi. Les jets de cailloux sont d’abord déclinés
sur un mode comique (Zatoichi les évite par divers moyens) puis l’obsession du
garçonnet tourne au pathétique. Le gamin est persuadé que le masseur aveugle
est l’assassin de sa mère (il était présent sur les lieux et observait de
loin). Il va persuader son père de cela.
Deux
autres fils vont chercher leur place dans Voyage
à Shiobara. Celui du parrain Tetsugoro prend un plaisir non feint à
torturer Zatoichi fait prisonnier. Il cherche à trouver sa place parmi les
yakuzas montrés comme une meute d’animaux en quête de sang. Puis, c’est le fils
de Tobei qui mène une mauvaise vie et qui cherche à se racheter. Leur destin
est opposé mais chacun doit prendre la place de leur père pour devenir adultes.
Le rôle de Zatoichi est d’aider les bonnes personnes à s’accomplir et à
réprimander les autres.
La
Légende de Zatoichi 23 : Voyage à Shiobara (座頭市御用旅, Japon, 1972)
Un film de Kazuo Mori avec Shintarô
Katsu, Rentarô Mikuni, Hisaya Morishige, Etsushi Takahashi, Naoko Ôtani, Osamu
Sakai, Renji Ishibashi, Jun Katsumura.
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